3-9 ans : Grandir en confiance

Les caprices des enfants, ça n’existe pas  ! 

La figure d’attachement : oui, et après ?

Vous avez été très nombreux et nombreuses à réagir à mon article sur la figure d’attachement et à me faire part de votre soulagement face à l’explication de ce phénomène de décharge souvent mal interprété (et j’en suis ravie, un pas vers la paix des foyers !).

J’ai aussi reçu des questions, des demandes de conseils et des remarques qui m’ont montrées qu’il était nécessaire d’aller un peu plus loin et de poursuivre sur le sujet de ces « crises » de nos enfants qui nous dépassent, sur ces fameux « caprices » (mot que je déteste) en tous genres  et sur les réactions à avoir.  En effet, certains d’entre vous m’ont dit « Mais comment vont-ils comprendre qu’ils ne doivent pas se comporter ainsi, si on ne dit rien, si on câline et qu’on laisse passer leurs caprices ? ».

Effectivement, avec nous (figure d’attachement) les enfants sont « vrais », ils se lâchent, se déchargent, se confient, évacuent. C’est la cause d’un certain nombre de crises et de pleurs inexpliqués, particulièrement quand on récupère son enfant après une journée de garde. C’est aussi la raison pour laquelle, avec nous, c’est toujours plus difficile : si quelque chose ne lui convient pas, dans son environnement ou dans notre façon de faire, il le dira (à sa façon bruyante et souvent exaspérante), quand avec d’autres il fera des efforts !

Mais, et c’est de cela dont je voudrais parler aujourd’hui, l’explication de la figure d’attachement ne signifie pas qu’il suffit d’attendre que ça passe. La notion de figure d’attachement nous permet de prendre conscience que l’enfant n’agit pas « mal » avec nous pour nous faire du mal ou nous crier son désamour, elle nous montre au contraire que nous sommes une personne de confiance pour l’enfant,  à qui il peut confier toutes ses tensions.

Savoir cela nous rassure (et tant mieux) car cela signifie que notre relation avec l’enfant n’est pas en péril : il n’empêche que les crises, quand elles deviennent fréquentes, récurrentes, envahissantes, restent des appels, des signaux à décoder.

 Le cycles infernal des comportements inapropriés

Je transpose : vous êtes furieuse contre votre boss, qui vous demande du boulot à n’en plus finir et n’a pas l’air de capter que vous avez un enfant qui va finir au poste de police si vous n’êtes pas à l’heure à la crèche. Il vous a encore demandé un document à la dernière minute (et vous avez dit oui) alors que vous aviez tout bouclé à temps pour partir à 18h. A côté de ça, vos collègues papotent gaiement dans le bureau et parlent afterwork alors que pour vous, after work it’s work again (mais vous ne dites rien et souriez poliment)! D’ailleurs, vous ne supportez plus Anne-Charlotte qui a toujours le temps de faire du sport, du shopping et qui prend un RTT pour aller faire une expo. Cette garce à eu le culot de vous demander à midi combien de kilo de grossesse il vous restait (et vous avez dit 2 alors qu’en vrai c’est 5)! Vous prenez enfin le RER pour rentrer chez vous, et bien sûr c’est bondé, ça pue et c’est en retard (et vous avez soufflé dans votre écharpe toute la misère du monde). Quand vous rentrez chez vous avec l’enfant sous le bras, l’homme vous accueille et là… il va fumer sa clope sur le balcon. Déferlante hystérique sur l’homme (ras le bol qu’on me prenne pour la boniche ici !!!!), qui n’en revient pas d’avoir allumé un tel brasier en allumant une pauvre cigarette (alors qu’en plus, il allait justement préparer le dîner !).

Ici, l’homme est votre figure d’attachement ; c’est lui qui se prend en pleine face les tensions que vous avez accumulées toute la journée et que vous n’avez pas exprimés, parce que sinon Duboss vous aurez virée, vos collègues vous auraient pourrie la vie, les inconnus du RER auraient pu être agressifs (=pas de lien de confiance suffisant pour s’exprimer).

 L’allumage de cigarette est un prétexte, on est d’accord, on le voit à la disproportion entre le déclencheur et la réaction ; c’est la même chose avec les enfants, quand ils sont inconsolables parce qu’on à ouvert le sachet du goûter alors qu’ils voulaient le faire seuls ou qu’ils deviennent hystériques parce qu’on met trop longtemps à attacher leur siège auto.

Dans notre exemple, l’homme peut vous traiter de folle hystérique et se barrer en claquant la porte (probable); c’est l’équivalent de ce qui nous arrive en tant que parents quand on n’est pas prêts à supporter les décharges des enfants, quand on voit leurs comportements comme des « caprices » d’enfants gâtés qui doivent cesser, qu’on les perçoit comme des agressions à notre encontre et qu’on considère que ça mérite répression, qu’on leur crie dessus, qu’on les punit, qu’on les isole dans leur chambre pour les calmer, qu’on les repousse….

L’homme, s’il connait la figure d’attachement (et la psychologie féminine), peut faire un câlin à sa femme en lui disant qu’elle a du avoir une mauvaise journée ; c’est l’équivalent de ce que je vous conseillai de faire avec votre enfant : accueillir, câliner, recharger, donner de l’attention, du temps. Ca fait du bien, c’est indispensable, mais est-ce suffisant ? Si ce genre d’épisode arrive seulement ponctuellement, oui : on a tous nos mauvaises journées. Si ces épisodes sont récurrents, non : clairement, vous auriez besoin d’une bonne mise au point avec Duboss, besoin d’avoir un peu de temps pour refaire du sport, besoin que l’homme participe plus aux tâches ménagères, etc.

C’est exactement la différence qu’il faut réussir à faire entre une décharge « normale » de notre enfant après une journée de garde (qui n’appelle pas particulièrement de réajustement) et des « mauvais » comportements  récurrents qui crispent toute la famille (crises, tapes, colères, pleurs inconsolables, morsure, rejet, paroles blessantes et les fameux « caprices « ) qui eux sont à décoder.  

Sachant que, effectivement, c’est à la figure d’attachement qu’on enverra tous ces messages et pas aux autres, parce que c’est à elle qu’on fait confiance pour recevoir le message ! (Mais pas de bol, le décodeur est souvent en panne !).

Dans notre exemple, vous avez donc un/des besoin(s) insatisfaits, qui vous amènent à avoir des croyances erronées sur la situation, à interpréter les faits à la lumière de votre insatisfaction (exemple : l’homme allume une cigarette = et voilà, c’est encore moi qui vais tout faire ce soir pendant qu’il se la coule douce) et en réaction vous avez un comportement inapproprié (exploser, crier, accabler de reproche, mal parler…) qui vous donne l’impression que vous allez obtenir ce que vous voulez (=partage des tâches ménagères à 50/50) mais en fait non (car l’homme vous prend pour une maboule et il ne retient que votre hystérie et non le message caché derrière).  

Si nous, adultes, pourtant sensés être lucides, responsables et en pleine capacités de nos facultés de raisonnement, nous sommes soumis à cet engrenage, comment oser espérer que les enfants y échappent ? Alors que…

  • Nos enfants ont beaucoup plus de raisons que nous de voir leurs besoins insatisfaits : ils sont sans cesse confrontés à leurs propres limites (tout ce qu’ils ne savent pas encore et ne savent pas faire sans aide), ils ont peu de marge de manœuvre sur leurs actions puisque ce sont les parents qui imposent ce qu’on fait, quand on le fait, à quelle vitesse (attends, dépêche toi !), etc. La satisfaction de leurs besoins dépend du bon vouloir des adultes et de leur compréhension du message. Avec des petits qui ne savent pas encore bien s’exprimer et formuler des demandes claires et calmes, c’est loin d’être gagné…
  • Ils ont beaucoup plus de raisons que nous de développer des croyances erronées sur la situation. Les enfants voient et entendent tout très bien, mais ils interprètent mal, puisque leur jeune âge ne leur permet pas de maitriser tous les tenants et les aboutissants, de contextualiser, etc. Ils ont tendance à interpréter les faits à la lumière de leur écosystème à eux : s’il se passe ça, c’est de ma faute, c’est parce que je suis méchant, ça veut dire que maman ne m’aime pas, etc. Une maman fâchée ou un papa triste, c’est toujours de SA faute, si on ne lui explique pas le contraire.
  • Ils ont beaucoup plus de raisons que nous d’adopter des comportements inappropriés,puisque EUX n’ont pas encore la capacité de maitriser leurs émotions (avant environ 6-7 ans), de prendre du recul, de contrôler leurs gestes… En situation de stress, ils sont en proie avec leur cerveau archaïque qui leur dicte un comportement « reflexe », pas souvent au goût des adultes…

 

Les besoins fondamentaux et les objectifs-mirages

Dans son livre « La discipline positive », que je conseille très fortement, Jane Nelsen (psychologue et éducatrice américaine), sur la base des théories d’Alfred Adler et Rudolf Dreikurs, deux psychothérapeutes Autrichiens, nous explique que les deux principaux besoin (en dehors des besoins physiologiques !) de l’être humain, et à fortiori de l’enfant, sont le besoin d’appartenance et le besoin d’avoir de l’importance.

Discipline positive caprice

C’est le but ultime de tout comportement de l’enfant:avoir une place et apporter une contribution unique et valorisée au sein d’un environnement social, de la « communauté » de l’enfant, et donc de ses parents au tout premier plan. Pour ma part, j’intègre cela dans un besoin plus global de se sentir réellement aimé, de sentir qu’on compte pour ceux qui compte pour nous, tout simplement.

Un enfant qui se comporte « mal » de façon récurrente est un enfant découragé parce que ses besoins d’appartenance et d’importance ne sont pas satisfaits.

On peut ainsi distinguer 4 « objectifs-mirage »poursuivi par les enfants découragés : Dreikurs les appellent ainsi car d’une part ils se basent sur descroyances erronées  et d’autre part ils amènent les enfants à se comporter d’une façon qui les éloignent encore plus de la satisfaction de leurs besoins d’appartenance et d’importance.  

La grille des objectifs-mirages (tirée du livre de Jane Nelsen) peut nous aider à décrypter les comportements de nos enfants, en s’appuyant surnotre ressenti de parent face à ce comportement et en observant la réaction de nos enfants quand on répond à l’objectif mirage.   

 

 

En pratique

Exemple concret : une situation, 4 objectifs mirages.

Avec vous, votre enfant refuse de manger alors qu’il mange très bien avec les autres.

  • Objectif-mirage : accaparer l’attention

Vous travaillez beaucoup, vous êtes à votre compte, vous ne voyez pas beaucoup votre enfant chaque jour et une des principales activités quand vous le retrouvez est de le faire manger avant de le coucher, car vous n’avez pas beaucoup de temps devant vous et vous ne voulez pas qu’il soit trop fatigué. Parce que votre enfant pense qu’il ne compte pour vous que quand votre attention est centrée sur lui, il vous fait tourner en bourrique pour faire durer le repas : il veut ceci, puis non cela, non pas comme ça, l’assiette comme ceci, et finalement il ne mange rien (= vous pensez qu’il fait de pures caprices). Pendant ce temps là, vous vous préoccupez de lui, vous vous inquiétez, vous restez assise à côté de lui, vous déployez toutes sortes de stratagèmes pour qu’il mange… il capte enfin votre attention exclusive ! Malheureusement, vous finissez par vous agacer, par vous fâcher, par ne plus avoir envie de gérer ses repas… et finalement, votre enfant s’éloigne encore davantage de la satisfaction de son VRAI besoin : celui d’avoir de l’importance, de compter pour vous.

 

  • Objectif-mirage : prendre le pouvoir

Vous êtes un « super parent » : vous pensez qu’en tant que parent, vous savez mieux que votre enfant ce qui est bon pour lui, que c’est votre rôle de lui transmettre et vous avez tendance à tout décider pour lui.  Vous pensez peut-être que laisser décider l’enfant sur certains points, c’est le laisser gagner car c’est ainsi qu’on vous a élevé : ce n’est pas lui qui commande ! Hors de question que votre fils devienne un petit capricieux mal élevé, vous ne voulez pas qu’il souffre de cette image en grandissant.

Votre enfant se sent frustré de ne pas pouvoir s’exprimer, de ne pas pouvoir expérimenter la force de son « je » en construction, de ne pas pouvoir dire qu’il est autre que vous, de ne pas se sentir respecté dans ses besoins physiologiques, par exemple chaque fois que vous imposez l’heure du coucher et le laissez pleurer dans son lit alors qu’il n’est pas fatigué et voudrait profiter un peu de vous.

Il a compris que pour la nourriture, vous pouviez difficilement le forcer à avaler ; sur ce terrain, enfin il a le pouvoir ! Il ne veut pas céder, uniquement pour avoir le dessus et se sentir ainsi important. Vous interprétez cela comme une mise au défi, vous pensez que votre enfant est capricieux, têtu… Et vous rentrez dans la lutte, l’un contre l’autre.  A l’issue de la lutte, il y aura forcément un perdant : que ce soit le parent ou l’enfant, dans les deux cas le lien est rompu et l’enfant s’éloigne de la satisfaction du besoin d’appartenance et d’importance…

 

  • Objectif-mirage : se venger

Vous venez d’avoir un bébé ; vous avez beaucoup impliqué votre aîné dans cette arrivée pour le préparer et c’est pour vous un grand moment de bonheur. Pourtant, votre enfant prend très mal la venue de sa petite sœur, il a le sentiment que vous avez eu un autre bébé car il ne vous suffisait pas, il a l’impression de ne plus compter. Mais tout son entourage ne cesse de répéter qu’il doit être gentil, être un grand, montrer l’exemple, que c’est super d’avoir une petite sœur, qu’il faut être sage car maman est fatiguée. Alors il ne dit rien, s’isole pour jouer dans sa chambre et vous pensez qu’il prend bien la situation. Il souffre de ne pas pouvoir dire qu’il n’est pas heureux de cette venue, qu’il a envie que sa petite sœur disparaisse.   

Quand vient l’heure du repas, il sait que vous avez passé du temps à cuisiner pour lui. En effet, vous mettez un point d’honneur à continuer à lui faire de bons petits plats malgré votre fatigue à l’arrivée du bébé, pour qu’il ne se sente pas délaissé. Votre enfant souffre de n’être pas entendu, il vous fait souffrir en retour puisque l’alimentation vous tient à cœur: il vous renvoie son assiette à coup de « beurk » et va même jusqu’à se faire vomir devant vous. Vous êtes blessée intimement et vous vous éloignez encore plus de votre ainé… encore une fois, la satisfaction du besoin d’appartenance et d’importance est loin !

 

  • Objectif-mirage : confirmer sa croyance d’incapacité

Vous avez eu du mal à concevoir votre fils, votre grossesse a été angoissante,  l’accouchement a été laborieux. Avec son papa, vous voyez votre enfant comme une petite chose fragile et tout vous fait peur. Depuis sa naissance, votre petit entend beaucoup « attention ! », « non ! », « tu vas tomber », « laisse, je vais le faire », « tu es trop petit ! », « ATTENTION !!! ». Quand il tente quelque chose qu’il ne maitrise pas, vous ne supportez pas de l’exposer à la frustration ou à l’échec : vous vous précipitez pour l’aider. Il n’était pas très confiant pour apprendre à marcher : tous ces petits caches sur les angles des meubles, votre envie de le laisser dans son parc, le regard tendu de son papa quand il essayait de lâcher une main, lui faisaient penser que c’était une entreprise périlleuse. Vous avez beaucoup dit à votre entourage « je m’inquiète, il ne marche toujours pas, est-ce qu’il va y arriver ? ». Il a fini par marcher très tard et d’un pas peu assuré.

Quand vient le repas, c’est un autre terrain à fort enjeux ; avec son papa, vous tenez à ce qu’il mange très sainement pour préserver sa santé. Quand il explore la nourriture avec ses doigts, ça vous stresse car vous pensez qu’il ne va rien manger. Quand il veut prendre la cuillère, vous préférez lui donner vous-même pour qu’il mange mieux et plus proprement. Votre enfant perçoit tout ça très bien et chaque grande acquisition devient le prétexte pour lui de confirmer son incapacité, l’idée qu’il « n’est pas capable » et qu’il n’a pas les atouts pour appartenir à son environnement. Alors il n’essaye même plus, n’a pas envie de manger, ne veut pas manger avec la cuillère, ne veut pas goûter, fond en larmes à la moindre insistante…. Il cherche à confirmer sa conviction qu’il n’est pas capable.  

 

Le trait est peut-être un peu « forcé » sur ces portraits, mais il ne s’agit en aucun cas de me moquer, de juger ou de tourner les parents en dérision. Au contraire, j’ai choisi un « conflit » qui me semble assez fréquent (les repas) et des situations du quotidien plutôt répandues et le but n’est pas du tout de juger mais de montrer comment on peut passer à côté des messages de nos enfants et ainsi renforcer chez eux les « mauvais » comportements.

Derrière un même comportement, il y a beaucoup d’explications possibles, qui appellent des mesures « immédiates » différentes (j’en parlerai dans mon prochain article) mais la base, l’origine, le fondement, le problème de long terme : c’est le sentiment qu’à l’enfant de ne pas appartenir, de ne pas avoir d’importance. C’est lui le vrai problème qui a besoin d’être adressé, la maladie ; les comportements sont seulement des symptomes !

Pourtant, on les aime de toutes nos forces, nos enfants. Notre monde tourne autour d’eux et on a l’impression qu’ils en sont justement le centre, qu’ils ne pourraient pas appartenir davantage à leur environnement ! Mais eux, interprètent les faits, ce qu’ils voient, ce qu’ils entendent, ce qu’ils ressentent et il faut bien en convenir : comme tous êtres humains, nous pouvons être maladroits, nous avons parfois perdu notre âme d’enfant, nous sommes déconnectés de nos émotions, nous avons des limites intérieures (quand nous sommes dépassés par nos émotions par exemples), nous avons des limites qui nous sont imposées par l’extérieur (quand on manque de temps, par exemple), nous avons nos propres besoins souvent en conflits avec ceux de nos enfants… et nous n’envoyons pas toujours les bons signaux.

De plus en plus, je me dis que ça va même plus loin que ça : nous aimons nos enfants plus que tout mais nous avons souvent mieux à faire que de leur montrer, de leur démontrer. Chaque fois que nous avons une opportunité concrète de leur prouver l’importance qu’ils ont pour nous, la saisissons-nous ? La voyons-nous seulement ?

Nous avons aussi envie de penser à nous (c’est normal !), de nous détendre, de nous reposer et leurs besoins nous font obstacles. Alors on les confie à garder les soirs, le week-end, on essaye de les faire dormir pour être tranquilles, on voudrait qu’ils jouent seuls, ne pas les entendre, on leur dit de se taire, d’attendre, d’arrêter, qu’on jouera « après »… Et puis, nous sommes toujours pressés entre mille choses, entre les obligations qu’on nous impose et celles qu’on s’impose à nous-mêmes, et nous n’avons jamais le temps de vivre à leur rythme. Souvent notre système de priorité est biaisé et on ne s’en rend même pas compte.

Nous faisons notre vaisselle, notre enfant nous appelle pour jouer ou pour un câlin, on lui demande de patienter. Nous faisons notre vaisselle, le téléphone sonne, on lâche la vaisselle pour répondre. Conclusion de l’enfant : le téléphone est plus important que moi, moi je ne compte pas.

Mais non, bien-sûr que tu comptes plus que le téléphone !

Mais les gestes comptent plus que les mots, et nos gestes ne sont pas toujours en accord avec nos mots.

Encore une fois, aucun jugement de ma part, bien au contraire. J’ai crié fort cette nuit contre ma fille parce qu’elle n’avait plus envie de dormir à 3h du matin et que je pensais à ma fatigue à moi, l’autre soir je l’ai obligée à aller dans sa poussette pour rentrer de la crèche alors qu’elle voulait marcher dans le parc car j’avais des courses à faire, qu’il était déjà 19h et que quand elle marche elle s’arrête tous les 10m pour ramasser des trucs, je demande souvent à Papa Ours de s’occuper du bain ou de jouer avec elle pour que je puisse faire mon ménage… Comme tout le monde, mes priorités sont parfois incohérentes (ménage > enfant), je fais parfois passer mes besoins avec les siens (mon sommeil > sa détresse), je lui impose des contraintes qui me semblent inévitables mais qui pourraient être évitées (courses à 19h). Parfois, c’est la vie, il y a de l’inévitable, de l’incompressible, des lois. Et puis il y a l’évitable qu’on ne prend pas la peine de leur éviter.

Je dis juste que je comprends que nos petits bouts soient  parfois si prompts à interpréter nos comportements comme des manques d’intérêt et d’amour et qu’ils s’engagent dans le cycle des comportements inappropriés. Mais il n’y a pas de caprices : il n’y a que des messages mal encodés par les enfants et mal décodés par les parents.

Et cela prend du temps, que nous ne prenons pas, d’envoyer les bons signaux, de leur apprendre à encoder leurs messages correctement et de décoder ceux qu’ils nous envoient ; c’est plus facile de dire que c’est l’enfant qui est pénible, insupportable, fatiguant, fait des crises pour rien, est dans sa phase d’opposition, fait des caprices, etc.

Dans un prochain article, je vous proposerai des réponses concrètes à apporter aux comportements inappropriés selon l’objectif mirage poursuivi. Parce qu’il faut bien avancer, avoir des pistes, réagir face à ce qu’on ne peut pas accepter, se sortir de ces crises qui épuisent tout le monde.

Mais le nerf de la guerre, celui qui devrait vraiment concentrer tous nos efforts de parents, c’est trouver des moyens, respectueux de nos besoins d’adultes, de donner vraiment à nos enfants l’attention, l’importance et le sentiment d’appartenance qu’ils méritent et qu’ils recherchent par tous les moyens.

Et là, on en revient à mon article sur la figure d’attachement : donner du temps, de l’attention exclusive, de l’amour, du jeu, des câlins, des échanges de qualité, prendre le temps avec eux, leur témoigner notre confiance…. Et cette fois, on comprend mieux que ce n’est pas être laxiste que de câliner un enfant qui fait une colère ou qui tape, c’est prendre le problème à la source, adresser la « maladie » et non le symptôme.

 

53 réflexions au sujet de « Les caprices des enfants, ça n’existe pas  !  »

  1. Très juste ! Même si parfois on craque en même temps qu’eux et on perd patiente. Surtout si notre figure d’attachement à nous n’est pas là à ce moment-là.

    Exemple particulièrement parlant hier (mon mari travaille beaucoup depuis notre expatriation et travaillait hier) : grosse crise au parc (j’assume le mot, ça a duré 3/4 d’heure) pour avoir un cerf volant (j’aurais peut-être dit oui une autre fois mais ma fille avait déjà eu la veille un gros ballon dauphin, deux jours avant un petit truc en sortant de l’école, et a toujours envie d’un nouveau jeu). Donc grosse crise pour le cerf volant. Je lui explique que non et pourquoi, mais peut-être pour Noël, etc… Crise, larme, colère, « alors je t’aime plus ! Vas-t-en !!! » Et j’en passe.
    Puis crise pour la balançoire. Puis pour avoir un autre ballon. Puis pour avoir un jeu… Le parc est envahi de vendeurs ambulants qui mettent les jeux dans les mains des enfants : ça aide !

    Et puis après 45 minutes de colères successives, ma fille me lâche : « et puis toi tu as un mari ! Et tu as tout ce que tu veux !!!! »

    Finalement on est rentrées se reposer à la maison.

    Mais je n’oublie pas que deux heures avant on pique niquait et elle me disait que c’était le plus beau jour de sa vie, et le plus bel endroit qu’elle a jamais vue !

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    1. J’utilise moi aussi le mot crise, d’ailleurs je ne vois pas trop comment nommer autrement ces scènes que vous decrivez, c’est seulement le mot de caprice que j’essaye de bannir de mon vocabulaire. Et oui, savoir tout cela n’empêche pas tjrs de craquer et de perdre patience !
      Dans ce que vous racontez, et surtout avec la conclusion du « toi ta un mari », on dirait clairement que la vraie raison des crises est ailleurs… C’est d’ailleurs souvent le cas quand on a l’impression que les enfants veulent tjrs qq chose de plus, et que les crises se multiplient au fur et à mesure qu’on accède à leurs demandes… C’est la preuve qu’il y a autre chose à creuser, pour trouver la vraie source de.frustration…
      Bon courage en tous cas, c’est tellement épuisant ces moments de crise !!!!

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      1. Oh que oui ! Notre déménagement en Italie est un grand chamboulement ! Alors ça sort. Et heureusement, car ça l’aide mais ça prend du temps. Il faut tout recommencer, ce n’est pas toujours simple. Et quand on me dit qu’à quatre ans on s’adapte vite et à tout, ça m’énerve. Même à quatre ans c’est dur de quitter ses amis, sa ville, sa maison.

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      2. La première pièce installée le jour du déménagement a été sa chambre avec toutes ses affaires, ses jouets. Et on a repris notre rythme habituel, les routines, les rituels et même de nouveaux rituels pour la rassurer. Alors parfois j’entends qu’on en fait peut être trop… Mais je ne suis pas d’accord ! L’attachement est fait de routines, d’attentions, de répétitions. L’attachement, l’amour, passe par l’assurance et la confiance. Mais peut être sommes nous un peu plus sensibles à cause de notre histoire http://www.pasenviedefraises.com/2015/12/prete-ton-blog-2-adopte-moi.html

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      3. Je viens de lire ton histoire, magnifique témoignage. Et effectivement, une histoire qui doit beaucoup marquer votre façon de faire et aussi surement sa façon à elle se se comporter… Merci de mavoir fait partager ce lien c’est très beau ce que tu as ecris.

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  2. Que dire, encore une fois… un super article hyper complet… que je m’en vais lire à mon chéri… pour info…car j’aime bien lui envoyer quelques infos comme ca (notre p’tit chou a 7mois… et ca arrivera bien trop vite).
    L’autre jour, du bout des lèvres, j’ai osé dire à ma propre mère qui disait « mais tu nous ferais pas un p’tit caprice la? » sur le ton de la rigolade, que non, mon fils ne faisait pas de caprice, il n’y a pas de caprice, il pleure car tu le pose, mais il veut pas etre dans son transat car les bras, ils les a pas bcp à la creche la semaine.
    Elle l’a reprit, il a arrêté.
    Mais ce n’est pas evident de ne pas passer pour la mere laxiste permissive (que je ne suis pas!)
    Bref!!!!! Merci pour ton blog, encore une fois!!!! A lire et a relire…

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  3. Merci. Même sans les « solutions » du prochain article, j’ai vu les tenants et les aboutissants de ces « objectifs mirages » : on a passé une semaine difficile, parce que j’ai beaucoup travaillé. Et ce weekend où nous avons consacré plus de temps à Elephapotame, ca a été beaucoup plus zen. Je préfère aussi le mot « crise », c’est tellement plus vrai que « caprice »…

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  4. Coucou !
    J’ai hâte de voir le prochain article parce que je pense que mon aînée à sûrement ce besoin de reconnaissance que je n’arrive pas à lui transmettre. Des crises, il y a en a tous les jours ou presque des hurlements et des « Va-t-en ! » « Tu ne seras plus jamais ma maman », etc. Hier, elle a dit à mon mari « Je ne veux plus jamais jouer avec toi ! » et mon mari, qui, je ne le savais pas a le même âge que ma fille apparemment (4 ans et demi), lui a dit hier soir « Je ne veux pas jouer avec toi, tu as dit que tu ne voulais plus jamais jouer avec moi » et ma fille, toute triste, en larmes. J’ai juste envie de hurler contre mon mari dans ces cas-là. Mais bordel, c’est qui l’adulte ? Ahhh, j’en ai maaaaarre. Je pense qu’il manque d’empathie, ça s’apprend adulte ? Il a eu une éducation pro-VEO et a du mal à adhérer à ce que je veux donner comme éducation à nos filles, même s’il progresse on est encore loin ! (et je suis loin d’être parfaite moi-même vu que j’ai aussi eu une éducation pro-VEO mais moins dure que lui, je pense, mais je me renseigne au moins, lui, ça ne l’intéresse pas. Et ça me saoule.)
    Désolée pour tout cet étalage mais comme ça date d’hier soir, c’est encore un peu trop frais dans mon esprit.
    Merci pour ce texte et vivement le prochain.

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    1. Je réagis a la maman qui se plaint du papa et de l’épisode du je veux plus jouer avec toi…mais en même temps n’est ce pas faire prendre concscience a l’enfant du poid de ses paroles (qu’il maitrise encore certainement mal) que de les lui rappeler et de lui en montrer les conséquences ? (Pas punition : conséquences logiques…). Tu m’as dit que tu ne voulais plus jouer avec moi alors pourquoi je voudrais jouer avec toi maintenant ? L’enfant doit aussi apprendre que ses actes et ses paroles ont des conséquences naturelles, de la même façon que si ja casse un jouet bin il est inutilisable, on peu aussi casser les gens, les blesser par les paroles… faut-il priver l’enfant de cette réalité ? Ou au contraire fait elle partie du processus d’`apprentissage des émotions, de comment les exprimer (on a le droit de s’ exprimer, mais il y a des façons inappropriées qui peuvent blesser etc.)

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      1. Sur l’idée, je suis d’accord, sauf qu’à voir ma fille en larmes, il aurait pu lui expliquer plutôt que de lui balancer ça. Il aurait pu lui dire qu’il était peiné (au moment des faits, hein et pas 2 heures plus tard en lui renvoyant le boomerang en plein dans la figure), qu’entendre ces mots-là lui faisait de la peine par exemple. Exprimer ses sentiments et ne pas la rejeter, parce qu’il est l’adulte et qu’il sait maîtriser ses émotions normalement, pas un enfant de 4 ans. Aurait-il dû la taper aussi pour qu’elle comprenne ce que ça fait lorsqu’elle est dans une telle colère qu’elle n’arrive plus à se maîtriser et que les coups partent ? Non, on montre l’exemple. On explique la façon correcte de s’exprimer. Je suis d’accord qu’il ne faut pas laisser passer ça (comme pour les coups d’ailleurs : il est interdit de taper que ce soit papa, maman, sa sœur ou ses grands-parents, etc. Personne n’a le droit de la taper et elle n’a le droit de taper personne) mais pas de cette façon.
        C’est mon avis sur la question.
        Mais merci d’avoir pris le temps de me répondre en tout cas !

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      2. Je suis d’accord avec Jennifer ; en tant qu’adulte, la réaction constructive c’est de dire sur le coup « je suis peiné, j’ai besoin de m’isoler un peu pour digérer ». Et encore, je trouve qu’effectivement si on prends les choses mal et personnellement c’est important de les exprimer, mais il faut aussi savoir prendre de la distance et savoir que nos petits disent des choses qu’ils ne pensent pas sous le coup de l’émotion, de la fatgue, de la colère… et que c’est à nous de décrypter derrière les besoins qui s’expriment ainsi !

        Tenir une rancœur contre sa fille de 4 ans en lui refusant de jouer avec elle le lendemain, ce n’est pas constructif et c’est également beaucoup surestimer les capacités de cet enfant ; à son âge, ce qui s’est passé la veille, c’était il y a mille ans, elle ne s’en souvient même pas !

        Jennifer, j’espère que le climat à la maison est un peu apaisé 🙂 A bientôt !

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      3. Oui, c’était une fois. Il est en pleine évolution et ça fait du bien, je m’en rends bien compte. De temps en temps, je l’entends dire des phrases que j’ai déjà prononcées, des tournures qui ressemblent à ce que je dis… Rien de tel que l’exemple, toujours la même histoire ! Parce que lire des livres ou même regarder des vidéos, c’est juste niet pour lui mais en voyant comment je fais, ça fait son chemin. On a du boulot encore (je me mets largement dans le lot), pour déjà apprendre à gérer nos propres émotions (ce qu’on n’a pas vraiment appris nous mêmes) et à comprendre nos propres besoins aussi. C’est hyper dur de nommer ses besoins ! D’essayer de comprendre pourquoi telle chose nous fait sortir de nos gonds immédiatement par exemple, etc.
        Merci pour ta réponse !

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  5. Encore un très bel article, bien écrit et très complet
    J’ai beau « savoir » ce que tu dis, il m’est trèèès utile de le relire et relire encore. Surtout que je fais tout l’inverse de ce qu’il faut depuis quelques temps!
    Il faut diffuser ce savoir !

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  6. Tout ça, dès qu’on lit un peu, qu’on cherche, on le sait, mais quelle patience de remettre tout ça par écrit avec exemples à l’appui… ça remet les idées en place et permet de se conforter dans nos choix éducatifs, merci !!
    Petite discussion avec mon homme hier : l’éducation positive, bienveillante, ça parait top, naturel, pour les tout-petits qui sont démunis sur beaucoup de plans. Mais nous, on se demande parfois : ne fabrique-t-on pas des enfants trop protégés, trop sensibles aux agressions et à la malveillance ? Je m’explique : notre fille de 2 ans 1/2 a l’habitude du « renforcement positif » et je vois qu’elle est perturbée dès que moi, quand je craque un peu, ou quelqu’un d’autre, qui n’a pas cet état d’esprit, critique sa manière de faire ou d’être. Elle semble d’un coup douter et perdre une bonne partie de sa confiance… ça me fend le cœur !!
    A votre avis, est-ce juste son caractère, ou bien l’éducation renforce-t-elle cela ??
    Moi j’ai répondu à mon homme qu’elle aurait bien le temps plus tard d’apprendre les critiques, la malveillance, etc. Mais lui se demande si, en lui rendant la vie « facile », on n’oublie pas de lui apprendre à se « battre » dans la vie en général… Pourtant, elle sait imposer ses choix au sein de notre famille en tout cas !! 😉

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    1. Je ne pense sincèrement pas qu’il soit nécessaire dendurcir nos enfants en étant durs avec eux pcq le monde extérieur le sera. En développant leur confiance en eux et leur capacité à trouver des solutions par eux même aux problemes, en développer leur empathie, etc… On leur donne de belles armes pour la suite. Je trouve que c « positif » que votre fille soit touchée quand d’autres sont durs avec elle, où quand vous l’êtes pcq vous craquez. Ça veut justement dire qu’elle n’est pas habituée à cette « violence » et je ne pense.pas qu’en tant que parents on devrait éduquer nos enfants à la violence. C’est notre monde qui a un probleme, qui est cassé… Je pense qu’on peut donner aux enfants les armes pour y faire face au fil du temps, sans les pousser à développer cette « carapace » que développe la VEO et qui, certes, insensibilise mais insensibilise à tout….
      Cest mon avis en tous cas mais je me suis déjà posée la question aussi 🙂

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      1. Oui, merci pour ta réponse, c’est bien mon avis aussi, n’empêche que parfois on doute, même si on pense donner le meilleur qu’on puisse, les meilleures « armes » (quel vilain mot!) pour « affronter » le monde… Ça me fait remarquer que, de suite, le vocabulaire est très guerrier quand on veut parler de la vie en société… Effectivement, notre monde est un peu cassé…. 😦
        Allez, faisons leur confiance pour vite reconnaitre qui leur veut du bien, qui leur veut du mal et qui leur veut du bien mais s’y prend mal… C’est un peu ça, non ?!

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  7. ah encore bravo! touché dans le mille!
    moi aussi, je vais l’envoyer au papa…
    mais quand as-tu le temps d’écrire toutes ces réflexions?? (oui, je te tutoie car je me sens tellement proche, j’espère ne pas te heurter/gêner?)
    ça fait du bien en tous les cas de les lire, ça me déculpabilise, m’aide à prendre du recul, comprendre…
    merci!!!

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    1. Ça ne me gêne absoluement pas au contraire ! Je répond aux commentaires selon la formule employés par les uns et les autres, vouvoiement ou tutoiement mais moi aussi ça me semble naturel de tutoyer les blogeuse qui s’ouvre à leur lectorat …
      Pour lecriture, j’écris principalement sur ma pause dejeuner, dans les transports, un peu le soir et le week end quand je peux.. Et je programme à l’avance pour essayer de garder un rythme régulier malgré les aléas du planning !! Merci en tous cas !!! Et bonne lecture au papa 😉

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  8. Qu’il fait du bien cet article! Je hais le mot caprice!Et pourtant dès la naissance de mon Arthur, qui est un bébé RGO interne, je l’es entendu: arrête de le porter il vas s’y habituer et ne jamais te laisser, et bien à peine né qu’il fait déjà des caprices!!,…alors que j’étais convaincue que le problème était ailleurs, les dr m’ont pris au sérieux et diagnostiqués officiellement le RGO au 2 mois et demi de mon bébé. Enfin bref, la parentalité est un métier vraiment dur, j’ai mes opinions et convictions mais pas le temps, ou je ne prend pas le temps (?) de me documenter et je n’ai pas de personnes atouts dans mon entourage pour m’aider à trouver des pistes, à comprendre. Merci d’apporter un peu de lumière dans mon quotidien et de quoi faire lire à papa qui partage mon avis sur de nombreux points mais qui pense tous de même que les caprices existent chez les enfants plus grands et qui se sent comme moi dépassé dans certaines situation de notre nouveau statut de parents.
    J’ai hâte de lire la suite.

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  9. C’est un mot qui m’a toujours énervé depuis même petite, l’impression que les parents ne nous comprennent simplement pas ! Dire qu’un bébé fait des caprices ma toujours exaspéré, c’est la facilité, c’est comme tout remettre dans le lot du hasard pour ne pas voir les signes de notre remise en question. Merci pour cet article fort intéressant, on y apprend pleins de choses, ça élargie la vision de l’enfant et ses besoins et ça manque tellement ce genre d’informations aux parents démunis ! Je ne suis pas encore mère, j’ai 26 ans mais un jour peut être et j’espère de tout coeur pouvoir mettre en place tout cet enseignement. 😉 Ma soeur a un fils de 6ans qui fait souvent des crises ou je la vois désemparé face à lui, culpabilisant même parfois de lui céder souvent à ses excès de violence physique ou verbale, je pense que cet article la réconfortera beaucoup et lui apportera des clé pour arranger cette situation 😉👍

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    1. C’est exactement ça : quand on dit à son enfant qu’il fait un caprice, il se sent tout simplement incompris (voire pas écouté)… Et ça crée un sentiment d’impuissance et d’injustice très fort.
      Merci pour votre commentaire et partage, bon courage à votre soeur et n’hésitez pas à rester dans le coin pour quand vous serez maman à votre tour 😉

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      1. Avec grand plaisir ! 😉 je compte bien en apprendre plus sur le sujet même en étant « pas maman » car c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup, ça nous aide aussi à comprendre nos propres comportements du passé face à nos parents et nos propres souffrances car nous avons déjà tous été enfant et ce qu’on nous a transmis nous le retransmettons généralement à nos enfants. Personnellement, je ne veux pas transmettre mon éducation à mes futures enfant, pleine de peur, d’angoisses, de violence et d’interdit ! 😕 Alors je vais m’informer un maximum pour que ça n’arrive pas 😉

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  10. Ah quel vaste sujet! Merci d’avoir posé tout ça aussi sobrement, c’est apaisant. J’ai beau lire énormément depuis des années, avoir fait des études de psycho, être suivie par un thérapeute en gestalt, là, pépette a 2 ans et pareil, des mini-crises quotidiennes. Mini au sens où elle ne durent pas mais pluriel au sens où tout semble sujet à une crise. Enfin « tout », disons plutôt chaque refus de notre part, chaque limite. On les accompagne toujours de calme et d’explications (et on sait que ça en demande de l’énergie, ça!). Elle est dans la phase « non, c’est moi » alors on essaie de lui faire explorer beaucoup de choses par elle-même. J’ai l’impression qu’on s’adapte bien… et pourtant ces crises où elle hurle si on dit « stop » à quelque chose de dangereux, où elle tape un enfant dès que j’arrive à la crèche, juste sous mon nez, et l’IMPOSSIBILITÉ de dormir le soir (crises, pleurs, refus, elle nous tape etc…) sont hyper durs à vivre. On sent bien qu’il y a du stress. Une angoisse. Quelque chose qu’il faut désarmer avec elle. Mais si je suis les conseils de Mme Filliozat, et que je la prends dans mes bras, la contient alors qu’elle ne veut pas dormir, elle hurle à la mort et je ne tiens pas plus de quelques secondes tant j’ai l’impression que je vais à l’encontre de ce qu’elle exprime. J’attends donc avec impatience des conseils pratiques / concrets sur des exemples quotidiens que nous vivons toutes et tous. Haut les coeurs et courage à tous 😉

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  11. Bonjour, un article vraiment très intéressant une fois de plus, ce blog est une vraie pépite!
    Je suis absolument d’accord avec ce que vous nous apprenez ici mais pour les enfants qui ont des crises (récurrentes) PARTOUT? Est-ce qu’il (l’enfant) considère la classe par exemple comme rassurant ou justement effrayant pour faire ses « crises/caprices » (maternelle)? Ou le magasin où l’on va faire les courses? Ou cracher quand le dernier tour de manège a lieu bien qu’il etait annoncé des le départ que c’était tant, qu’il n’y a pas eu d’énervement ni avant ni pendant…. Ce sont des exemples vecus que j’observe autour de moi et en tant que future maman je me pose les questions de comment le gérer si ça m’arrive un jour…
    Merci pour vos articles,
    Marine

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    1. Je pense qu’il y a plusieurs choses dans votre question… Quand l’enfant fait des crises à l’école, on sort du cadre de la théorie de l’attachement ; pour moi c’est le symptôme qu’il se passe soit quelque chose de très fort à la maison qui explose à l’extérieur, soit c’est le cadre de l’école qui n’est pas adapté. Je suis en train de lire « les lois naturelles de l’enfant » de Céline alvarez qui a achevé de me convacinre que le cadre de l’école publique était totalement inadapté au fonctionnement des enfants. Derriere cela va bien sur dépendre des écoles et des maîtresse… Mais par exemple, bcp d’enfants sont punis pcq ils bavardent, gigotent, ne sont pas concentrés… On pense que les enfants ont un problème alors qu’en réalité c’est l’école qui a un problème : pourquoi imposer à ces petits la position statique qui Les stresse et provoque leur agitation au lieu de leur permettre de bouger librement dans la classe dans la mesure où ils ne dérangent pas les autres ? De même une bonne partie de l’agitation et de la frustration des enfants à l’école vient que les activités proposés ne sont pas conçue en tenant compte du fonctionnement de leur cerveau : alors que les enfants sont capables de merveilles quand ils sont

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    2. Pardon mon commentaire est parti tout seul. Donc je disais que les enfants sont capable d’accomplir des merveilles et de se concetrer très longtps pour peu qu’on propose des activités adaptés.

      Les crises dans les magasins, c’est autre chose : il s’agit d’une part d’un phénomène physique puis que le cerveau de l’enfant est surstimule par tout ce qu’il voit et entend, et il n’arrive pas à organiser toutes les informations qu’il reçoit. Du coup, courir partout, vouloir quelque chose, prendre dans les rayons sont des tentatives pour organiser les stimuli reçu et reprendre le contrôle de la situation. Pour cette raison il est préférable avant un certain âge d’éviter d’aller au supermarché avec les enfants et si on doit le faire de leur confier des tâches précises à la mesure de leur âge qui va diriger leur attention et éviter qu’ils soient débordés par les stimuli.

      En parallèle, un enfant qui veut tjrs qu’on lui acheté quelque chose de nouveau, de la même manière qu’un enfant qui n’en a jamais assez (encore un tout de manege, encore une activité etc) et qui ne semble jamais satisfait, c’est un enfant qui cache son vrai message. Le parent répond soit en refusant à la demande (crise), soit en y accédant et dans ces cas la cela calme l’enfant quelque minutes avant qu’il recommence à demander autre chose (un autre tour). Quelle que soit la réponse du parent à la demande, la crise continue : c’est le signe qu’en fait le message est ailleurs. C’est généralement un objectif mirage qui est poursuivi par lenfant dans ces cas la….
      Après il y a aussi tout simplement un âge ou on devient raisonnable et un autre ou l’immédiateté et le plaisir prennent le pas sur tout….

      Avec ces qq exemples que vous donnez, j’ai de nombreuses pistes d’explications et de nombreuses propositions de réaction… La preuve que vraiment il n’y a pas de recette toute faite mais qu’avoir tout ça en tête permet de sélectionner les bons outils au bon moment.

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      1. Hapyness, je m’interroge au sujet des magasins. Est ce que y emmener les enfants tous petits n’est pas au contraire un moyen de les y habituer dès la naissance et que l’enfant (rassuré près des parents, voire en portage) y observe l’environnement et les usages y qui ont lieu par les adultes, plutot que de l’en épargner et en faire plus tard un lieu de decouverte insolite génerateur de stress et de frustration ? Pcq dans ce cas on peut éviter bien des lieux pour les enfants et je ne suis personnellement pas partisante de cette croyance populaire qu’il faille toujours systématiquement séparer les enfants du monde des adultes mais au contraire les y impliquer (pas confronter, impliquer naturellement, en compagnie de papa maman pcq les enfants ne sont pas une espèce à part mais des membres a part entière du clan familliale et plus largement, de la société). Donc cette idée que le supermarché est trop génerateur de tentation et qu’il faut ne pas y emmener les jeunes enfants me laissent perplexe. …

        Connaissez vous l’article « la prison de l’enfance » sur le blog du mouton noir ?

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      2. Je suis d’accord en un sens, et votre commentaire va dans le sens du livre sur le concept du continuum, qui encourage effectivement à intégrer les enfants dans notre monde comme des membres à part entière plutôt que des les mettre dans leur bulle. Donc puisque les magasins font partie de notre quotidien…

        Mais par ailleurs, d’une part dans le cadre du concept du continuum, les magasins n’étaient absolument pas une activité classique des tribus primitives, contrairement à nos vies.
        D’autre part, je reste réellement convaincue qu’il s’agit d’une sur stimulation évidente pour les sens de nos enfants, et ce même dès le plus jeune âge. Le nourrison de 3 mois n’exigera pas qu’on lui achète qq chose, mais il peut énormément pleurer à son retour à la maison. Et je ne suis pas sure qu’on puisse les « habituer » tant que la maturité cérébrale n’est pas acquise.

        Mais je n’ai pas d’arguments concrets sous le coude pour étayer mon point de vue, et je reconnais que cela mérite d’être discuté: )

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    3. Il secrète les hormones du stress (cortisol)… Et c’est cette hormone qui est responsable des crises multiples et des états de rage inexpliqués qu’on peut parfois observer. Isabelle filliozat à expliqué cela dans les maternelles la semaine derniere, j’avais partagé la vidéo sur ma page 🙂

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      1. Merci beaucoup pour vos réponses, je suis entrain de lire également les lois naturelles de l’enfant et il y a tellement de choses à en tirer c’est incroyable comment l’être humain est conçu et incroyable de voir le « gâchis » sur tous ces enfants qui sont simplement incompris dans un système éducatif tel que le nôtre… Hélas professeur des écoles j’aimerai plus de marge de manœuvre et de moyens pour parvenir à rendre un cadre épanouissant à mes élèves mais ce n’est pas facile alors que ce métier est vraiment l’un des plus beaux qu’on puisse exercer 🙂
        Et même en tant que parent ou futur parent l’avancée des sciences est remarquable et je remercie les blogs tel que le votre pour nous aiguiller vers un meilleur chemin!

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  12. De nouveau un très chouette article ! (J’ai reconnu Filliozat dans l’exemple du téléphone qui sonne 😉 !). C’est très dur en effet de décoder les messages. Ici, il y un petit garçon qui depuis quelques temps pleure beaucoup au moment du dodo. Je suis partagée entre l’agaçement et la culpabilité (Papa est là pendant une semaine et papa repart….Dur pour un petit bonhomme de 2 ans..). Je lui parle beaucoup au moment du coucher, mais j’appréhende toujours ces « crises ». Pas facile pour moi de lâcher prise, ça réveille de vieilles peurs. Je pense aussi à cet article sur les figures d’attachement et le réservoir d’affection : les semaines où nous sommes tous les deux, cela se passe à peu près bien, les semaines ou papa revient….aie aie aie. Je me demande toujours si finalement sa figure d’attachement ce ne serait pas lui ? (Il est beaucoup plus posé que moi, et puis j’ai très mal vécu les 3 premiers mois….). Bref, pas facile de tout comprendre et d’agir en conséquence….

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  13. Bonjour,
    Un grand merci pour votre article. Il m’éclaire beaucoup et complète ma boîte à outils pour répondre aux besoins de mon enfant.
    Ce qui me semble intéressant a conscientiser à mon sens c’est que dans mon expérience de maman, quand je réagis violemment ou que je ne réponds pas au(x) besoin(s) de mon fils c’est que, comme vous l’avez dit, et cela résonne juste pour moi, c’est que nous tentons à ce moment précis de répondre à nos propres besoins.
    Dans la liste de M. Rosenberg (inventeur de la CNV-communication non violente) des besoins communs à tous les êtres humains, il y a toute sorte de besoins. La capacité à développer de l’empathie pour autrui ne se fait rarement (voir pas du tout) sur des besoins pas nourris. M. Rosenberg précise que si nous développons la capacité d’écouter et de reconnaître nos besoin cela apaise déjà celui ci, même s’il n’est pas nourrit immédiatement. Nous pouvons développer la capacité de remettre à plus tard le nourrissement de certains de nos besoins.
    Nous avons donc nous parent, et ceci pour le bien être de nos enfants, cette option qui est de développer la capacité à s’écouter, et à reconnaître en nous un besoin qui cris.
    Parfois, certains besoins sont tellement vitaux (repos, nourriture…) que nous ne pourrons être à l’écoute des besoins de nos enfants tant que ceux ci ne seront pas nourris.
    Ce que je fais parfois avec mon fils quand je vois que je ne peux donner plus t’attention car je n’ai moi même pas eu le temps dans la journée de regarder chez moi comment étaient nourris ou pas mes besoins, je lui dit clairement sans culpabilité: « je dois maintenant prendre un temps pour moi, seule de…(je lui donne le temps nécessaire pour moi et raisonnable pour lui en fonction de son âge), ET ensuite nous pourrons jouer »
    Et pourquoi pas aussi faire de même avec certains besoins de nos enfants, bien sûre en fonction de leurs âges et du contexte.
    Reconnaître verbalement un besoin non nourrit chez l’enfant peut aussi être un piste (suivant le contexte et l’âge) pour apaiser dans un premier temps et voir avec lui si on peut différer le nourrissement du besoin..ou pas 😉
    Merci.

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    1. Très juste réflexion ! C’est un livre qui m’a bcp apportée sur le coup mais que je n’ai pas réussi à bcp mettre en pratique et vous m’avez donné envie de le relire pour essayer de mettre en place des choses concrètes. Merci :£

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  14. J’attends vraiment avec impatience la suite et les conseils..
    Car depuis l’arrivée du 2e dur dur avec mon premier..il a perdu sa place de bébé même s’il souhaite grandir il est Je pense perdu.. Je lui accorde moins de temps qu’avant.. Bref comme tout Parent.
    Mais qu’est ce que ça fait du bien de te lire et de sentir que l’on est pas seul et de pouvoir échanger..
    Merci de prendre le temps d’écrire tout ca..

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  15. Cet article très éclairant est vraiment en phase avec ma réflexion actuelle à la suite de l’arrivée du petit deuxième… j’ai lu quelque part qu’un enfant difficile est un enfant qui essaie de nous dire quelque chose. Je pense que c’est très vrai. Et je te rejoins complètement, parfois il faut parvenir à laisser de côté le linge à plier, le smartphone, les mails du boulot, la table à ranger… pour une petite partie de Memory. 😉

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  16. Bonsoir,
    Cet article est vraiment génial, ça aide vraiment à déculpabiliser. Je n’avais pas lu le précédent sur la figure d’attachement, je l’ai donc fait avant de lire celui ci et franchement ça rassure. Donc merci pour ces articles, ils sont vraiment très bien et utiles, ça fait du bien de savoir qu’on est pas seule à vivre ces moments difficiles car je suis en pleine période où les repas sont devenus compliqué. Vivement le prochain, quelques conseils seront les bienvenus. Bonne soirée à tous.

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