3-9 ans : Grandir en confiance

Sans punition, comment faire ?

Enfin ! Maman Poule va arrêter de nous dire ce qu’il ne faut pas faire, ce qui n’est « pas bien », ce dont les enfants ne sont pas capables…. et nous dire ce qu’on PEUT faire 😉 Attention, pavé !

Dans les épisodes précédents (previously on Happynaiss…), je vous ai expliqué en long, en large et en travers pourquoi nous avons choisi de bannir les fessées, mais aussi les punitions et tout ce qui s’y apparente de notre façon d’éduquer et je vous invite à lire ces articles en préambule, sinon vous risqueriez de vous dire « mais pourquoi elle ne la colle pas au coin tout simplement ?! » 😉

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Aujourd’hui, j’essaye de rassembler et de synthétiser les outils de la parentalité positive, lorsqu’on souhaite éduquer sans fesser, sans punir, sans crier, etc. Comme je le disais en commentaire à certaines d’entre vous, on ne peut pas dire texto que ces outils « remplacent » la punition ; c’est une façon de procéder totalement différente. La punition, la sanction, la fessée, le coin… mettent un terme immédiat à l’action et répondent à la logique du « le parent a raison, l’enfant a tort = le parent soumet l’enfant ». Ces sanctions sont applicables en toutes circonstances : on peut mettre au coin un enfant qui ment, un enfant qui tape, un enfant qui crie, un enfant qui découpe ses rideaux avec des ciseaux….

Les outils de la parentalité positive sont très variés et s’inscrivent dans une logique « gagnant / gagnant » : stopper le comportement inapproprié à plus ou moins long terme (=respect du besoin du parent) dans le respect du besoin de l’enfant. L’idée est d’essayer de piocher les outils les plus adaptés selon les causes des comportements inappropriés. Certaines astuces sont utilisables presque tout le temps, d’autant plus lorsque les comportements inappropriés ne sont pas « grave », peu fréquent ou caractéristique de l’âge de l’enfant. Mais plus le problème est sérieux, plus il nécessitera d’en comprendre les causes profondes pour trouver l’outil approprié pour y répondre.

Parmi les causes les plus fréquentes des comportements inappropriés, il y a :

  • Les causes physiologiques, notamment la faim et le sommeil, mais aussi la sur-stimulation ou l’ennui, l’excès d’écrans, de sucre… ;
  • L’âge de l’enfant, l’immaturité de certaines zones cérébrales et l’incapacité à gérer les émotions ;
  • Les grandes acquisitions (marche, langage, continence….) et les petits et grands changements (déménagement, séparation, grossesse, entrée à l’école, deuil, disputes…) ;
  • Les besoins d’appartenance et d’importances non satisfaits pour des milliers de raisons possibles… ;
  • Les décharges auprès de la figure d’attachement

A chaque parent de prendre de décrypter son enfant et de voir quels sont les outils qui répondent le mieux aux besoins de la famille, en sachant que c’est très fréquent d’utiliser d’essayer plusieurs outils à la suite quand les premiers n’ont pas l’effet escompté… toujours cette logique qu’il y a une cause derrière un comportement, une petite boite fermée à double à tour et qu’il faut simplement trouver la bonne clé ! Sauf que … c’est loin d’être simple 😉

 

Pour éviter la punition : susciter la coopération !

  • Formuler les règles de façon « positive » et…les répéter !

Lorsque je parle d’une façon de formuler les règles « positives », je veux dire qu’il est plus efficace de dire ce qui est permis plutôt que ce qui est interdit, puisque la construction négative de la phrase embrouille les jeunes cerveaux.

    • « Ne tape pas » « Les mains sont faites pour caresser, pour chatouiller, pour faire des coucou » (je joins le geste à la parole pour la faire rire et ancrer la consigne dans son corps) ou encore « Tu peux le dire avec des mots, pas avec tes poings »
    • « Ne traverse pas ! » « Reste à côté de moi »
    • « Ne saute pas sur le canapé » « Sur le canapé, on se met assis ou allongé »
    • « Ne crie pas » « Parle doucement »

Garder en tête qu’une consigne comprise un jour peut être oubliée en toute bonne foi le lendemain ; il faut du temps pour qu’une consigne soit intégrée définitivement et en toutes circonstances ! Par exemple, cela vous semble évident que si vous demandez à votre enfant de ne pas sauter sur votre canapé, il en ira de même sur le canapé de mamie. Et bien, pas pour un enfant en bas âge. Dans chaque situation nouvelle, les consignes doivent être redites… avec la même patience et bienveillance que si c’était la première fois (donc ce n’est pas la peine de rajouter « je te l’ai déjà dit mille fois, quand est-ce que tu vas comprendre, tu n’écoutes donc rien! » qui dilue le message). .

  • Eviter les ordres au maximum

Nous sommes souvent très directifs avec les enfants et avec nos ordres vient souvent un ton péremptoire pas super agréable. Or personne n’aime particulièrement recevoir des ordres, les enfants y compris ! On s’y plie lorsqu’on n’a pas le choix, mais cela donne souvent envie de se rebeller plus que de coopérer. Lorsqu’on prend la peine d’essayer de remplacer les ordres par d’autres types de formulations, on incite davantage les enfants à coopérer et on gagne en efficacité. Ainsi, au lieu d’ordonner, on peut :

    • Formuler des demandes précises : au lieu d’un vague « range ta chambre », vous pouvez dire « Peux-tu remettre les livres dans la bibliothèque ? », puis « Pourrais-tu maintenant remettre les cubes dans leur boite ? ». Gardons en tête que nos enfants n’ont pas forcément acquis des concepts abstraits tels que « ranger », « être calme », « bien se tenir »… mieux vaut demander des actions plus précises et découper par étapes.
    • Créer des associations et des rituels : Pluie=botte, Manger=lavage des dents, Retour à la maison=lavage de mains, après l’histoire=le dodo, après le bain= le repas … En créant ces associations, on installe des automatismes qui facilitent le quotidien (surtout avec les plus petits qui ont besoin de repères) et on suscite leur coopération en les impliquant dans le processus de réflexion.  Ex : « Quel temps fait-il dehors ? » – « Il pleut ! » – « Et quand il pleut quelles chaussures on met ? » – « Les bottes ! ». En les amenant à trouver la réponse par eux-mêmes, elle n’est pas vécue comme un ordre qu’on impose arbitrairement et on encourage leur autonomie.

      Les petits tableaux et affichages qui permettent de formaliser les routines sont très efficaces et on peut s’y référer au lieu de donner des ordres : par exemple une feuille avec la routine illustrée du matin (biberon, changement de couche, habillage, dents, chaussures, manteau) et du soir (dîner, bain, pyjama, dents, histoire, pipi, berceuse, dodo). Pensez y si vos préparations du matin et du soir se font dans les cris !

    • Un peu dans le même ordre d’idée, le plus court est souvent le mieux quand on s’adresse aux enfants ! Les grands discours moralisateurs leur glissent dessus, ils ont toujours mille autres choses plus intéressantes à faire. Parfois, un unique mot pour rappeler la consigne, sur un ton chantant, est bien plus efficace qu’un long discours ! « Chaussures », « Pyjama », « Dents »… Mais attention hein, pas en mode « CHAUSSURES ! » hurlé d’un ton féroce…
    • Donner des informations : « Le lait tourne quand il reste en-dehors du frigo », « C’est douloureux de se faire mordre », « La baignoire a besoin d’être rincée avant la prochaine utilisation », « Lorsqu’il fait moins de 5 degré dehors, un bonnet tient les oreilles bien au chaud ». A eux de comprendre ce qu’il faut faire derrière… On fait fonctionner leur cerveau et on leur donne des informations qui serviront toute leur vie !
    • Dire ce qu’on va faire, NOUS (sans ton menaçant !) : « Je ne lave que les vêtements qui sont dans le panier à linge », « Je continuerai cette histoire quand le calme sera revenu », « Je me gare sur le bas-côté le temps que vous trouviez un moyen de vous entendre », « Je ne réponds qu’aux demandes formulées poliment »…
    • Faites les rire, surprenez les : j’ai déjà observé que ça marchait très bien avec Bébé Carrousel. Elle ne veut pas s’allonger pour changer sa couche, j’essaye de la raisonner (« tu as du caca aux fesses ! ») et elle commence à criser. A partir de là, je casse la spirale infernale, je fais semblant d’être fâchée « Oh mais qu’est ce que c’est que cette petite fille ??? » en la chatouillant, je me mets à chanter « On change ta p’tite couche » sur l’air de la Clairefontaine, je prends une voix bizarre, grave, aigüe… Elle rigole, la tension est envolée, et elle coopère. (Oui, la parentalité positive, je vous le disais, c’est la parentalité créative !). Dans le même ordre d’idée, je lui fais quand j’y pense des mini pièces de théâtre avec ses peluches, notamment pour essayer de gérer ses crises chez le medecin (et le kiné, le radiologue, etc) et son agoraphobie. Oui, quand elle est sur le toboggan, personne d’autre qu’elle n’a le droit d’y monter, et elle crie « non non non non non ! », en panique quand quelqu’un monte dans son dos. Alors je peux vous dire que je m’en donne à cœur joie avec Mr Potam, Bambi, Winie et toute la clique, le tout sur un toboggan de coussins !
  • Offrir des choix fermés : « Tu prends ton bain avant ou après le dîner ? » plutôt que d’ordonner d’aller au bain. « La bavette bleue ou la bavette rouge ? » quand l’enfant n’a pas l’air de vouloir porter une bavette. « Tu poses ta tétine sur la commode ou dans ton lit ? », « On rentre à la maison par le parc ou par la route ? » , « Un tour de toboggan ou 5 minutes de balançoire avant de partir ? » etc…

On redonne une part de choix et de pouvoir à l’enfant dans un cadre contrôlé, qui est content de coopérer. En grandissant, les enfants peuvent proposer une 3ème option, preuve du développement de leur esprit critique. A vous de voir si elle est acceptable 😉

  • Confier des tâches et des responsabilités, en particulier dans les lieux « à risques », comme les magasins, les lieux inconnus, les lieux où il faut être calmes (lieu de culte par exemple). Quand le cerveau de l’enfant reçoit trop d’informations et de stimulations en même temps (typiquement le cas du supermarché !), il est dépassé et n’arrive pas à les traiter : dans ces moments là, l’enfant peut se mettre à courir partout pour décharger ce trop-plein, à prendre des choses dans les rayons pour tenter de reprendre le contrôle sur son environnement…. Ce sont des situations très compliquées à gérer, qu’il vaut mieux éviter. Quand ce n’est pas possible, confier la responsabilité de choisir certains articles, de lire et cocher la liste, de pousser le chariot, etc. va aider l’enfant à appréhender tous ces stimuli. Mais, dans d’autres lieux et situations, ça peut être de garder un œil sur la petite sœur, de lire la carte, de guetter un panneau sur la route, de porter quelque chose, etc… C’est très bénéfique pour les enfants qui sont en demande d’avoir « leur place » et leur rôle dans la famille.
  • On continue sur la voie de la responsabilisation et du côté ludique, avec l’utilisation de la montre / du timer / du sablier : les enfants adorent ce genre de gadget ! Selon le caractère et les besoins de votre enfant, ça peut être sous forme de défi (« Voyons si tu peux mettre tous tes vêtements avant que le sablier ne soit écoulé »), dans l’idée de renforcer la coopération entre frères et sœurs (« A vous deux, je suis sure que vous pouvez ranger la chambre avant que le timer ne sonne »), dans le but rediriger un enfant qui fait des « bêtises » pour attirer votre attention quand vous êtes occupée (« J’ai besoin de toi pour me dire quand la petite aiguille sera sur le 10, il faudra que je raccroche pour ne pas être en retard / il faudra que je sorte le gâteau du four), pour vous accorder un peu de sommeil le matin (avant X position des aiguilles, tu peux jouer au calme dans ta chambre mais tu ne peux pas rentrer dans la notre)…
  • Permettre de faire seul : parfois, les enfants s’opposent parce qu’ils veulent faire seuls ou à leur manière et qu’on les en empêche. En leur donnant les moyens de faire par eux-mêmes un maximum de choses, on nourrit leur sentiment d’appartenance et de compétences, et on évite pas mal de conflits. Par exemple ces derniers temps, Bébé Carrousel râlait pas mal au bain, elle me criait « aïe ! aïe ! » dès que je la touchais pour la laver, hurlait en poussant ma main quand je voulais lui frotter les cheveux… Maintenant, je lui donne le savon pour qu’elle le fasse elle-même, je guide ses gestes en nommant les parties du corps qu’elle doit laver et je rectifie le tir si nécessaire, et ça se passe beaucoup mieux. Augmenter le niveau d’autonomie de ses enfants, c’est non seulement une « astuce » face à un enfant qui rechigne à faire quelque chose, mais c’est aussi fondamental pour sa construction.
  • Bannir les étiquettes et changer de regard sur l’enfant. Je ferai un article spécifiquement sur le sujet, mais en gros, les étiquettes c’est pour les vêtements, pas pour les enfants ! Chaque fois qu’on colle une étiquette à un enfant, un jugement définitif, une généralisation, qu’on définit nos enfants par leurs comportements, on prend le risque de renforcer ce comportement qui ne nous plait pas. Ca s’appelle une prophétie auto-réalisatrice ; à force d’entendre qu’on est « maladroit », on le devient de plus en plus, car chaque fois qu’on tombe ou qu’on casse on se dit que ça ne sert à rien d’essayer de faire mieux, puisqu’on « est comme ça ». En prime, les paroles des parents ont valeur de vérité pour les enfants : si papa/maman le disent, c’est que c’est vrai. Si on souhaite que notre enfant soit plus doux, plus calme, plus posé, plus adroit, plus extraverti, cessons d’abord de dire à tout bout de champs « X est tellement brusque ! », « Y est incapable de tenir en plus », « Quel maladroit ! », « Ne fais pas ton timide », etc… En fait, l’idée est de ne pas définir l’enfant à sa place et si on a une certaine image de lui (et donc, par extension, que lui aussi à cette image de lui), de tout faire pour la casser ! De le placer en situation de se voir autrement, par exemple de lui confier quelque chose d’important à gérer s’il est tête en l’air, de lui faire prendre soin d’un petit animal s’il est maladroit ou brusque, etc. C’est incroyable les merveilles qu’on peut faire sur le comportement quand les enfants se sentent valorisés et encouragés. Je pense à cette petite fille qui s’est enfin mise à soigner son écriture quand sa maman s’est appliquée à relever ne serait-ce que l’unique lettre correctement tracée dans son cahier, après des mois et des mois à la sermonner, à la punir, à lui pointer du doigt son écriture illisible…
  • Le laisser gérer ses besoins physiologiques : concernant les repas, le sommeil, l’élimination… bref, les besoins physiologiques, la meilleure façon d’éviter d’inutiles conflits qui peuvent vite escalader en intensité, c’est de faire confiance à l’enfant et de le laisser gérer au maximum.

    Personnellement, je considère que c’est mon rôle de parent de donner un cadre, en offrant des conditions de vie stables, en proposant des rituels, un horaire de coucher régulier, des repas équilibrés. Je propose, j’accompagne, j’aiguille… mais je n’impose pas.

    Par exemple, proposer une assiette équilibrée et laisser l’enfant gérer son repas, sans s’extasier sur ce qu’il mange, sans marchander, sans insister, râler, menacer… Pour ma part, je fais « comme si » ça ne m’intéressait pas de savoir ce que ma fille mange ou pas. Il en va de même pour le sommeil ; nous avons installé un lit au sol dont elle peut sortir seule. Je l’ai toujours accompagnée dans le sommeil, car bébé elle ne réussissait pas à lâcher prise. Grâce à cela, je sais qu’aujourd’hui quand elle est fatiguée, elle va au lit avec plaisir et s’endort très rapidement. Donc quand je vois qu’elle lutte, qu’elle s’agite, qu’elle est morte de rire dans son lit, je sais que c’est inutile d’insister : elle dormira quand elle sera fatiguée, je lui fais confiance. Quitte à préciser qu’elle peut jouer au calme dans sa chambre ou lire un livre dans son lit, car son papa et moi avons besoin de nous reposer (on peut y croire…^^). C’est rendre un grand service à l’enfant que de lui permettre de rester connecté à ses sensations primaires et de pouvoir les gérer avec un minimum d’intervention. Et au passage, ça évite pas mal de conflit un peu « ridicule » quand on y pense ; est-ce très sain de se faire punir parce qu’on n’a pas faim ou pas sommeil ?

Face à la « transgression », au refus de coopérer, aux crises…

comment réagir sans punir ?

 

C’est ici que beaucoup de parents ont du mal à franchir le cap de la parentalité bienveillante ; quand l’enfant s’oppose, refuse de coopérer, transgresse une règle…. comment réagir ? N’est-ce pas cautionner que de ne pas sanctionner, ne pas punir, ne pas hausser le ton ? La bienveillance éducative est centrée sur le futur, sur les solutions, sur comment faire pour dénouer le nœud et faire en sorte que ça se passe bien, maintenant et la prochaine fois. On ne s’attarde pas sur ce qui a été « mal » fait ; même si on peut manifester sa désapprobation fermement, on doit toujours donner en parallèle à l’enfant les outils pour progresser. La sanction tournée vers le passé, dans le but que l’enfant se sente « mal » ou « coupable » de ce qu’il a fait, ne génère pas d’élan positif pour progresser, comme je vous l’expliquais en détail ici.

 

  • Prendre un temps de pause

Pour éviter les débordements qu’on regrette ensuite et les réactions à chaud, quand l’enfant nous pousse à bout (et nous avons chacun nos sujets qui fâchent et les sujets qu’on gère sans problème dans le calme !) c’est souvent nécessaire de prendre un temps de pause avant de réagir, pour se calmer et se mettre dans de bonnes dispositions… A vous de voir ce qui vous calme, en terme d’images mentales. Pour ma part, c’est principalement des images de ma fille endormie contre moi qui m’attendrissent et me calment. Utilisez tout ce qui peut vous calmer (boire un verre d’eau, souffler, quitter la pièce quelques minutes…).

 

  • Inviter l’enfant à se calmer dans un lieu spécifique, un « coin calme »

C’est particulièrement utile lorsque l’enfant est débordé par ses émotions et ce n’est pas un caprice de leur part ! Ils n’ont pas encore les moyens de prendre du recul sur les choses, de se calmer seuls, ils ont besoin d’être accompagné. C’est pour cela que je ne vous recommande pas de mettre au coin un enfant qui fait une colère pour « qu’il se calme » ; il est en proie à des émotions violentes qu’il n’a pas les capacités d’apaiser sans votre guidance et se sent rejeté pour ce qu’il ressent…

Le « coin calme » est une démarche bien différente de celle de mettre au coin :

    • Il ne s’agit pas d’imposer (« Va réfléchir dans ta chambre, tu reviendras quand tu sera calmé ») mais de proposer («As-tu besoin d’aller dans le coin calme ou est-ce qu’on peut tout de suite reprendre la conversation calmement ? »);
    • Il ne s’agit pas de punir/de priver mais de donner à l’enfant des ressources pour se calmer : ça doit donc être un lieu agréable avec du matériel qui fait « du bien »

Pour que ce soit une réponse possible en cas de crise, il faut que ce « coin » de retour au calme ait été mis en place en amont, en dehors des conflits, par et pour toute la famille, autour du thème « qu’est ce qui peut aider chacun à se calmer ». Aussi ça peut être juste une chaise ou un coussin spécifique, un petit coin avec de quoi écouter de la musique, boire un coup d’eau, regarder des photos ou des images apaisantes, lire un livre qui calme… On peut y mettre une bouteille de retour au calme, un coussin de colère (je vous présentais ces outils dans mon article sur la gestion des colères) … On peut aussi utiliser les livres comme « Le livre en colère » dont je vous parlais dans ma sélection de livres bienveillants. A chaque famille d’inventer son coin et de l’utiliser, parents compris (pour faire son temps de pause, justement !). C’est utilisable dès le plus jeune âge !

S’il n’y a pas de « coin calme », vous pouvez juste vous assurer de proposer au moins un outil de retour au calme à votre enfant, qui reste si possible à sa disposition.

  • Se faire un câlin, c’est aussi un très bon moyen de calmer le jeu… Et non, ce n’est pas « récompenser son enfant pour son mauvais comportement ». Les câlins ne sont pas des récompenses, ce sont des preuves d’amour qui font du bien, particulièrement quand ça ne va pas. Avec un enfant en bas-âge comme Bébé Carrousel, c’est même un de mes outils les plus utilisés, en particulier quand elle commence à s’énerver sur tout et sur rien, ou que j’ai haussé le ton… Je me calme, je la câline, j’accueille… et on peut ensuite repartir sur de bonnes bases.
  • Ignorer les mauvais comportements, renforcer les bons : au lieu de s’appesantir sur les petites « bêtises » de nos enfants, en particulier lorsqu’elles sont faites pour attirer notre attention, on peut tout simplement les ignorer (avec toujours une seule limite, la sécurité !) et se centrer sur les bons. Je me souviens d’une amie dont l’aîné était brusque avec le cadet, je lui ai conseillé de relever avec emphase chaque fois qu’il faisait rire son frère, lui ramassait un jouet, etc.… « Ca c’est être attentionné avec son frère ! », « J’aime beaucoup quand tu parles doucement comme ça au bébé », etc. Ca a très bien marché, d’autant plus qu’il y avait forcément une question de jalousie derrière et que l’aîné se sentait valorisé, plutôt qu’enfoncé (« arrête, tu es brusque, tu lui fais peur, tu lui fais mal… » etc.).
  • Passer à l’action : souvent, c’est beaucoup plus efficace de passer à l’action physiquement que de multiplier les demandes verbales. Arrêter doucement mais fermement le geste de l’enfant qui tape ou qui mord, prendre la main du petit pour l’emmener se brosser les dents et se coucher, mettre la main sur l’épaule de l’enfant absorbé dans son jeu et qu’on appelle pour le dîner, ranger avec l’enfant en bas âge, guider la petite main un peu brusque avec les plantes, s’écarter soi-même pour ne pas laisser un enfant nous blesser, etc… Ce matin même, Bébé Carrousel a débarqué dans la salle de bain ou je me préparais, sa tartine pleine de confiture dans la main. J’ai redis la règle (la même tous les matins mais elle oublie parfois) : « On mange assise sur le tabouret, au dessus de la table » mais je sais que ça aurait été difficile pour elle de me laisser et de repartir au salon toute seule, donc je l’ai prise par les épaules pour la raccompagner avec douceur. Une fois rassise, j’ai redis « Je suis dans la salle de bain, je me prépare. Tu peux venir dans la salle de bain quand tu as fini de manger ta tartine, ou tu laisse la tartine sur la table » (demande précise, choix)
  • Détourner l’attention, offrir une alternative : « Tu ne peux pas taper ton frère, mais tu peux taper ce tambourin / ce coussin », « Je ne veux pas que tu manges de gâteau avant le dîner, mais tu peux avoir un radis / un bout de concombre / tu peux m’aider à préparer le repas », « Cette nuit, j’ai besoin d’avoir de l’espace et tu ne peux pas dormir avec nous, mais je peux rester à côté de toi jusqu’à ce que tu t’endormes / tu peux allumer ta lumière et lire une histoire ». Il y a presque toujours une alternative « positive» au comportement inapproprié, qui permet de rediriger l’énergie vers quelque chose de permis et de satisfaire les besoins des petits sans empiéter sur les besoins des autres.
  • Décrire le problème, sans jugement et inviter à trouver des solutions: « Je vois des livres par terre dans le salon et une étagère vide », « Je vois un camion et deux enfants qui le veulent en même temps », « On dirait bien qu’il y a une montagne de devoir sur le cahier de texte et un petit garçon qui a envie de jouer à la console », « A droite, il a papi et mamie attendent qu’on leur dise bonjour et à gauche il y a une petite fille qui se sent intimidée », « Voilà notre problème : X veut rester au parc, mais maman veut rentrer car elle a froid et doit préparer le dîner ».… Si nécessaire on peut ajouter « Alors que peut-on faire pour que tout le monde soit satisfait ? » On voit bien l’avantage de la description de problème ; la situation est exposée sans parti pris, elle invite les protagonistes à trouver une solution plutôt que de les agresser ou les culpabiliser (ce qui invite plus à la riposte) et elle a le mérite de permettre de parler des émotions. La description du problème invite l’enfant à proposer des solutions satisfaisante pour tout le monde, qu’il sera forcément plus à même d’accepter que quand la solution est imposée par le parent !

     

    Dans le cas du « bonjour » non dit, on peut par exemple attendre 5 ou 10 minutes pour que l’enfant soit plus à l’aise et dise bonjour quand il se sent prêt, on peut dire qu’il ne fait pas de bisous mais dit bonjour avec la main, etc. L’enfant peut faire les devoirs après un temps de console défini ensemble, il peut les faire tout de suite pour pouvoir reprendre son jeu au plus vite, il peut demander de l’aide à ses parents pour être plus efficace pour les devoirs…

     

    Dans le cas de problèmes récurrents qui ne se solutionnent pas malgré plusieurs tentatives, on peut lancer un processus de résolution de problème plus formel, mais je vous ferai un article spécifiquement dédié au sujet.

  • Avec les plus petits, on peut directement indiquer comment être utile, comment réparer : nettoyer les traces de peintures sur le mur, éponger le verre renversé, ramasser la nourriture qu’il a jeté par terre… chaque fois que c’est possible, on peut donner à l’enfant l’opportunité de réparer ce qui est abimé, casser. Mais ça ne doit pas être un ordre donné comme une punition (« Ramasse ça tout de suite ! »), plutôt encore une fois une invitation à réfléchir par lui-même sur comment redresser la barre, avec notre aide si nécessaire. « Le lait est renversé, de quoi as-tu besoin pour nettoyer ? ».
  • Ecrire un mot: c’est une astuce de Faber & Mazlich, qui fonctionne très bien même avec les enfants qui ne savent pas lire ! Les enfants adorent le caractère formel des notes, ils adorent recevoir du courrier et des petits mots… Vous pouvez glisser sous sa porte toutes sortes de petits mots doux pour lui demander de respecter une consigne («Madame La Comtesse, le dîner est servi à 20h tous les soirs, merci de nous rejoindre à l’heure après vous être lavé les mains. Votre serviteur, Papa ») ou pour mettre fin à un conflit (« Loulou, j’ai crié et je n’aurais pas du, excuse moi ! Je t’attends dans la cuisine avec un bon chocolat chaud pour faire la paix ! »), afficher des mots dans la maison (« Mon amour, si ce mot est affiché c’est que papa et maman ont besoin de sommeil, on se retrouve demain matin » à la porte de la chambre), faire parler les objets (« Au secours, je sens le fromage moisi » sur les chaussettes qui trainent)…. Bon, il ne faut pas non plus en abuser (c’est comme toutes les bonnes choses), sinon ça perd de son intérêt pour les enfants !
  • Quand il y a un gros nœud, une virulente opposition ou quand il y a un « non » ou un interdit qu’on est obligé d’imposer et qui frustre (et déclenche une crise de folie), il y a une émotion à accueillir en premier lieu, avec toute l’emphase et l’importance qu’elle mérite : « Tu es frustré de partir du parc car tu t’amusais bien !», « Tu es triste que papa soit parti quelques jours pour son travail… », « Tu es très fâché car tu aime beaucoup ce jouet et je ne veux pas l’acheter », « Tu es en colère contre ta petite sœur qui a détruit ta tour que tu avais monté super haut, je comprends ! », etc… On peut parfois se tromper d’émotions ; quand les enfants ont la parole, ils rectifient vite le tir ! Le tout est d’amorcer la discussion pour s’éloigner du comportement inapproprié et se centrer sur le vécu. Parfois, cela suffit à calmer le jeu, que l’émotion soit entendue et de se sentir compris. Parfois, il n’y a que ça à faire aussi, quand on n’a pas d’autre choix que d’imposer une décision.

    Parfois, on l’accueil de l’émotion ne demande parfois pas forcément de longues phrases. Je pense notamment à l’enfant plus grand, qui rentre furax parce que la maitresse l’a puni ou qu’un copain l’a fâché. En tant que parents, on pense alors qu’il faut qu’on règle le problème, qu’on trouve une solution, une explication : « Qu’est ce que tu as fait pour qu’elle te punisse ? », « Vous n’avez qu’à arrêter de vous mettre côte à côte ! », « Oui mais toi aussi tu commences toujours… », etc. De là, l’enfant se braque, se sent incompris, se met sur la défensive, on n’avance pas et le dialogue se ferme.

    On peut simplement se mettre dans une position d’écoute et de disponibilité (se tourner vers l’enfant, cesser ce qu’on fait) et accueillir avec un seul mot (« Oh ! », « Ah oui ? », « Vraiment ! », « Tout ça ! ») ou essayer de reformuler l’émotion. Généralement, cela encourage l’enfant à expliciter (« oui, alors qu’en plus c’est pas juste je me levais juste pour tailler mon crayon ! »), ce qu’il n’aurait pas fait si on l’avait braqué, puis à trouver une solution sur notre invitation (« Bon je pourrais vérifier mes crayons avant le contrôle »).

  • Quand l’émotion de l’enfant est provoquée par un refus de notre part, un conflit entre nous, on peut appliquer les principes de la Communication Non Violente pour exprimer nos attentes sans braquer et susciter la coopération :
    • 1ere étape : Accueillir l’émotion

Exemple : « Tu t’amusais tellement à sauter sur le canapé, tu rebondissais et ça te faisais rire, et maintenant tu es fâché contre moi car je t’empêche de le faire».

    • 2ème étape : Décrire ce que l’on ressent, en tant que parent, face à un comportement précis et expliciter notre besoin

Exemple : quand tu sautes sur le canapé (comportement), j’ai très peur que tu bascules et que tu t’ouvres le crâne (sentiment) ! J’ai besoin de savoir que tu es en sécurité et je ne veux pas passer ma soirée aux urgences (besoin du parent).

    • 3ème étape : Formuler une demande précise

Exemple : je m’attends à ce que tu restes assis sur le canapé. Si tu as besoin de sauter, tu peux aller sauter sur ton ballon dans le jardin / ton trampoline / sur ton matelas au sol / jouer à la marelle…

C’est très différent de dire ça que de dire…

« Mais ce n’est pas vrai, tu es insupportable, tu ne tiens pas en place ! » (Etiquette, jugement de la personne)

« Assied-toi tout de suite sinon tu vas au coin ! » (ordre + menace avec le risque qu’il recommence à peine le dos tourné)

J’entends d’ici cette maman qui m’avait alpaguée sur la page Facebook me dire que ce n’est « pas naturel » de parler ainsi mais c’est bien dommage ! La CNV, je vous en reparlerai, gagnerai à être pratiquée par tous, notamment dans le couple et au travail ! Elle permet d’éviter les étiquettes, les jugements, les généralisations, la culpabilisation, les reproches qui font mal et qui ne donnent pas envie de faire mieux.

  • Laisser l’enfant expérimenter les conséquences de ses choix. Parfois, nous cherchons à tous prix à imposer des choses aux enfants car nous sommes convaincus du bien-fondé de ce que l’on demande à l’enfant. Pourtant, pour tout ce qui le concerne directement et qui ne le met pas en danger, on peut choisir de le laisser expérimenter les conséquences de ses choix et de ses actes, pour ainsi se faire sa propre opinion. Par exemple, l’enfant ne veut pas mettre son manteau pour sortir, on peut simplement l’accepter et laisser l’enfant expérimenter la sensation de froid (ou pas… après tout c’est subjectif, il n’aura peut-être pas froid !), le prendre sous le bras (le manteau, pas l’enfant !) et préciser que s’il a froid le manteau est là.

    Un soir, fin septembre, Bébé Carrousel ne voulait pas mettre ses chaussures en sortant de la crèche. Pourquoi ? Je n’en sais rien, elle ne fait jamais ça. J’ai tenté de la distraire, je lui ai proposé de les mettre seule, j’ai expliqué que pour aller dehors il fallait des chaussures, je lui ai montré les miennes, mais rien à faire, elle était braquée la bourrique. Pendant un instant, j’ai été tentée de lui mettre ses chaussures « de force » en accueillant sa frustration et en essayant de la rediriger vers autre chose. Finalement, je l’ai laissé sortir de la crèche en chaussettes, en précisant que je gardais les chaussures à la main si elle changeait d’avis. On a fait environ 50 m sur le bitume froid, bébé Carrousel marchant précautionneusement d’un pas mal assuré et en me regardant, moi ne faisant aucun commentaire. A la première feuille humide sous son pied, elle me regarde, l’air dégoutée : « Oui, c’est froid et c’est mouillé par terre quand on n’a pas de chaussures 😉 ». A la deuxième feuille, elle s’est assise par terre en me montrant les chaussures et on les enfilé sans problème. Oui, on m’a regardé de travers, non je ne suis pas laxiste, c’était un vrai choix conscient. Après tout, moi aussi j’aime marcher pieds nus !

    Mais attention ! Il ne s’agit pas d’humilier l’enfant (« Ah tu vois je te l’avais dit, la prochaine fois tu m’écouteras ! ») quand il en vient à la même conclusion que vous. L’idée est qu’il sache que la porte de sortie est ouverte, sans humiliation. Et si son choix initial ne lui pose pas de problème (pas froid, pas mal aux pieds..) c’est son droit aussi. Nous devons accepter que nos enfants ne sont pas nous, ils ont leurs perceptions, leurs ressentis !

En dehors des moments de crise

  • Travailler la gestion des émotions : je vous en parlais ici par rapport à la colère, qui est l’émotion la plus forte chez nos petits et la plus dérangeante pour nous. Les aider à reconnaitre, à nommer, à apprivoiser les émotions, c’est un pas vers un environnement familial plus calme. Une lectrice m’a fait découvrir la girafe des émotions CNV, qui est un bon outil pour amorcer le dialogue des émotions avec les plus petits, puis discuter des besoins associés avec les un peu plus grands.
  • Instaurer un temps dédié : c’est LA mesure phare en toute circonstance. Je vous le dis presque à chaque article, les comportements inappropriés des enfants, quand ils se multiplient sont le signe qu’ils sont découragés, qu’ils ne se sentent pas forcément à leur place, n’ont pas l’impression de compter. Ou bien ils ont besoin de recharger leur réservoir après une longue et stressante journée loin de leur figure d’attachement. C’est TOUJOURS une bonne idée d’augmenter le temps de qualité passé ensemble lorsqu’on trouve que les crises se multiplient. Et moins on a de temps, plus il doit être de qualité : soucis de boulot et portable exclus ! Instaurer un temps dédié au quotidien (même 10 ou 15 minutes) entièrement consacré à l’enfant et où il est maitre du programme peut aider l’enfant à patienter (« là je suis occupée, mais garde ton idée pour notre temps à 2) à partir d’un certain âge. On peut mettre une boite ou un cahier à idées à disposition, créer des rituels, vous pouvez aussi piocher des idées dans mon article sur le jeu en famillePensez à câliner un maximum, pour libérer l’ocytocine, l’hormone de l’amour et du bien-être, chez vous et chez votre enfant et recharger le réservoir d’amour. Réservoir vidé = crises assurées.

Mais aussi…

  • Adapter la règle : parfois, nous en demandons tout simplement trop à notre enfant. Nous attendons de lui quelque chose dont il n’est pas capable, comme de rester assis tout au long d’un repas, car c’est ce que les conventions veulent, alors que tout son être en développement a un besoin de mouvement intense amplifié par l’ennui ressenti face aux conversations d’adultes. Pour cette raison bébé Carrousel a le droit de balader au restaurant entre les plats quand nous y allons, j’emporte toujours des petits jeux pour elle, de même que dans tous les lieux où il faut attendre sans faire trop de bruit (salle d’attente, file à La Poste). Il en va de même pour la gestion des colères à 2 ou 3 ans, le mensonge à 4 ans etc. Je vous invite à lire « J’ai tout essayé » d’Isabelle Filliozat pour avoir un aperçu de quelques comportements « caractéristiques » par âge.
  • Se remettre en question. Honnêtement, parfois, souvent, je trouve que les parents exagèrent, font des choses incohérentes et sont la cause des comportements qu’ils dénoncent. Quelques exemples en vrac : cette maman aux Maternelles qui jugeait ses jumelles « manipulatrices » parce qu’elles se cognaient la tête par terre pour sortir du parc, quand elle les y mettait de force pile quand elles étaient en train d’apprendre à marcher. Cette maman qui ne goûte jamais rien de nouveau, ne prend pas le temps de prendre de vrais repas, de cuisiner et qui punit son fils qui ne mange rien. Ces parents qui ne supportent plus les piques et les attaques entre leurs deux enfants mais qui les comparent sans arrêt. Ceux qui punissent leur bébé dans leur lit et ne comprennent pas qu’il dort mal. Ceux qui privent de câlins, de doudous, disent « je ne t’aime plus, tu es méchant, tu es vilaine ». Ceux qui font tout à la place, qui ne laisse rien choisir, qui laissent penser qu’il n’est pas capable. Ceux qui ne sont jamais là. On ne fait jamais exprès de « mal » faire et pourtant on fait tous mal, à certains moments. Face à certains comportements récurrents, c’est notre devoir de nous poser des questions, de nous demander ce que nous faisons pour contribuer à cela.
  • Donner le bon exemple : ça va finalement un peu avec mon point précédent. Nos enfants apprennent tellement de nous ! Ils apprennent à parler en nous écoutant, ils comprennent le monde en nous observant. En fait, ils absorbent absolument TOUT de nous. Si nous voulons que nos enfants s’expriment sans crier, gèrent leur colère sainement, partagent, soient gentils, aimables, polis, serviables, respectent les règles, ne mentent pas, aient le sens du travail, de la famille, de l’effort, soient empathiques, doux… commençons par l’être au quotidien ! Commençons par nous exprimer poliment et calmement, par respecter le code de la route, par dire bonjour dans la rue, par donner à notre prochain, par arrêter de critiquer dans le dos des gens, par cesser de véhiculer une image pénible du travail, par gérer nos émotions de façon saine, par arrêter de leur mentir à tout bouts de champs pour les faire obéir (le voisin va te manger, le policier va te mettre en prison, le père noël ne va pas passer, tu resteras tout petit si tu ne manges pas ta soupe…), par être doux et compréhensifs envers eux, par exprimer nos sentiments, par bannir la violence verbale et physique…. ! Le pouvoir de l’exemple, c’est tout simplement magique. Dans le bon sens, et dans le mauvais. Je ne sais pas quel est le lieu de cause à effet direct, mais Bébé Carrousel ne tape pas, ne mord pas, réconforte ses copains de crèche qui pleurent, nous câline si on dit qu’on est triste, nous fait nous embrasser avec Papa Ours si on s’est disputé devant elle ou le matin si on oublie, répète merci quand je dis merci, au revoir quand je dis au revoir. Elle s’est même agitée dans sa poussette « ça maman !!!!!!! ça maman !!!! » en me montrant une petite dame qui fait la manche sur mon trajet de la kiné, à qui je donne habituellement une pièce et pour qui je ne m’étais pas arrêtée cette fois là. Et quand je crie, bah elle crie. CQFD.
  • Lâcher prise. Lâcher prise, c’est comme lâcher l’affaire en version consciente. C’est un peu de tous les points précédents, c’est se dire « Mais pourquoi je dis ça / je demande ça / j’interdis ça, finalement ? » Est-ce dangereux pour elle ? Non. Est-ce dangereux pour quelqu’un d’autre ? Non. Est-ce que ça nie un besoin important pour moi ? Non. Est-ce que je demande ça par habitude / par convention / parce qu’on me le demandait à moi ? Oui. Bon, et bien si je veux, je peux lâcher prise. Accepter qu’en fait, ce n’est pas important.

    Je pense à l’exemple d’une amie à moi, dont la petite fille de 2 ans recrache systématiquement un peu d’eau sur son pyjama quand elle boit avant de se coucher. Elle lui a expliqué plusieurs fois mais la petite continue et ça la fait rire, elle me demande ce qu’elle pourrait faire pour qu’elle arrête. Je lui demande si elle lui crache à la figure, non. Je lui demande s’il y en par terre et qu’elle doit nettoyer, non. Je lui demande s’il faut changer sa fille, non. Alors je lui conseille tout simplement de lâcher prise car sa fille ne le fait pas dans une démarche de « cracher » mais juste de s’amuser de la sensation, que ça passera… et que ça ne vaut pas la peine de gaspiller de l’énergie et du temps d’attention la dessus quand on en a finalement si peu !

 

Oui, le métier de parent est difficile, exigent et il demande de la créativité, de la patience et de la disponibilité que, malheureusement, nous n’avons pas. Vous aurez peut-être le sentiment parfois de tout essayer en vain, et moi aussi ! Peut-être qu’il faut simplement laisser au temps le temps de faire son œuvre… Parfois, il faut simplement juste être indulgents envers soi-même et son enfant ; nos vies sont stressantes, les leur aussi, parfois ils vivent des choses difficiles à leur échelle et ont du mal à les surmonter malgré toute notre patience, parfois ils nous renvoient nos émotions, parfois ils peuvent exprimer quelque chose d’inconscient qui peut remonter à la grossesse, voire à notre vie avant de les avoir, voir à la vie de nos ancêtre (oui oui !!). Tout est possible, nous ne pouvons pas éviter toutes les difficultés, toutes les déceptions à nos enfants, nous ne pouvons pas éviter les obstacles qui compliquent nos quotidiens, nous ne pouvons pas toujours trouver des solutions pour résoudre les conflits dans la joie et la bonne humeur, nous ne pouvons pas toujours avoir la patience nécessaire à une éducation « comme dans les livres », nos enfants ne peuvent pas être chaque jour d’humeur égale et disposé à coopérer… mais si nous essayons, c’est déjà très bien   

29 réflexions au sujet de « Sans punition, comment faire ? »

  1. Waw, quelle somme! Bravo et merci d’avoir rassemblé ici, et reformulé, toutes ces habiletés. Je les connaissais déjà (mes enfants ont 14 et 8 ans, ça fait longtemps que je cherche!) mais tu m’en fais voir certaines sous un jour nouveau!

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  2. Bonsoir Maman Poule
    Merci, tout simplement, du fond du coeur, pour cet article, pour ce blog.
    Ça fait peu de temps que je te lis, quelle belle rencontre !
    Tes articles sont précieux, ils aident à prendre du recul, à se recentrer sur ce qui est le plus important.
    On se sent moins seuls, et ça aussi c’est précieux ❤
    Longue vie à ce joli blog, continuons les câlins, les jeux… et lâchons-nous, lâchons prise gaiement 🙂

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  3. Merci beaucoup, on devrait remettre ce billet de blog à chaque parent à la sortie de la maternité ! Je suis passée par toutes ces phases avec mon fils de 5 ans, même si c’est parfois difficile de ne pas crier, j’ai fait tout mon possible pour faire preuve de pédagogie dans l’éducation, comme votre article le décrit si bien. Une seule chose a résisté au travail de fond entrepris, il est phobique des boutons de vetements depuis l’âge de 2 ans et demi et rien n’a pu en venir à bout. Auriez vous une piste à m’indiquer ?…

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    1. Mon frère a longtemps été phobique des boutons! Il me semble que jusqu’à 15 ou 16 ans, il refusait de mettre des chemises ou des polo. C’est passé, mes parents n’en ont pas fait de cas, le laissant choisir des vêtements sans bouton.

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    2. Merci !!! Pour les boutons avez vous essayé de creuser la raison ? Est ce une peur ? Est ce que ça lui rappelle autre chose ? Est ce la sensation ? Certains enfants sont effectivement très sensibles au sens strict sur les matieres, le confort des vêtements etc. . je ne vois effectivement pas bcp de piste à part le lâche prise sur ce sujet…

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  4. Très sympa ce récap. Ça me rafraîchit la mémoire de mes nombreuses lectures sur le sujet. Je confirme que « ça marche »… Ce mode d’échanges que je pratique avec la force du possible depuis la naissance de ma fille il y a 3 ans rend la vie plus cool… Je fais surtout assez naturellement : laisser le choix, expliquer, faire réparer, laisser l’enfant faire, positivité et détourner / faire rire… et surtout surtout me demander si c’est vraiment important cette soit disant bêtise pour moi ! Par contre j’ai du mal le conflit qui dure quand plus rien ne marche et que je suis obligée de forcer (comme donner le bain en ce moment c’est la galère elle ne veut plus) ça m’énerve… C’est long et ça m’épuise… J’ai encore à m’améliorer sur certains points ! Sinon le résultat est que ma fille a toujours son mot à dire, qu’elle parle beaucoup, donne son avis, a besoin de comprendre, répare seule ses bêtises, est très attentionnée quand on va mal, sait se calmer seule avec son doudou dans sa chambre ou avec moi dans des câlins… Et j’en passe. Alors oui après on a des enfants qui ont comme dirait certains du caractère et qui se laissent pas faire, voire qui sont vus comme émotifs car s’expriment quand ça va mal, moi, je trouve ça normal et je préfère ça a un enfant soumis qui fait toujours plaisir à ses parents par peur de la punition !

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  5. Merci pour cet article exhaustif. Avec notre puce de 19 mois, c’est clairement patience et temps de qualité qui fonctionne en ce moment. Du coup, le soir, en rentrant du boulot, je me consacre à elle. On joue, on se câline, on prend le temps, le peu qu’on a. On mange tous les 3 à table aussi. Et tant pis si le linge s’entasse, si le dîner est plus simple. On se rattrape le week-end quand on cuisine ensemble (vive la tour Montessori d’ailleurs). J’ajouterai peut-être une chose : n’en demandons pas trop à nos enfants, mais ne soyons pas trop exigeant envers nous meme également.

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  6. Bonjour, je lis vos articles depuis un moment et j’attendais avec impatience celui ci ! Merci. Je ne suis pas une réfractaire pur et dur à la punition à la base mais pas une adepte non plus je vous rassure !! Et quand je vois le mal que ça nous fait de crier sur mon bébé de 15 mois j’essaie de trouver des alternatives. Vos articles me permettent de réfléchir et de prendre du recul.
    Je viens d’ailleurs d’essayer de mettre en pratique vos conseils à l’instant en expliquant à bébé que le sapin il est très joli mais qu’on ne touche pas, je me suis assise avec elle par terre pr le regarder en lui enlevant calmement le bras à chaque fois qu’elle voulait toucher une boule (7€ la boule à maison du monde faut pas déconner quand même) ! Elle a un peu chouiner mais finalement elle est parti et s’est rabattue sur ses jouets !
    😀😀😀

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  7. Beau travail de synthèse…. Je continue à ne pas comprendre où tu trouves le temps et l’énergie pour chaque article, j’admire !!
    Ici, pépette demande un câlin quand je commence à me fâcher… hum, oui, tu as raison pupuce, je ne devrais pas hausser la voix, viens, on le fait ce câlin ! Et je lui explique le soir, où c’est souvent compliqué : « c’est pas drôle pour toi, je dois m’occuper de ton petit frère, il est tout petit, il ne comprend pas si je lui dit « attends » alors que toi, oui… mais on va prendre le temps de lire une histoire avant le dodo, dès que papa sera là pour s’occuper de lui, tu choisis le livre que tu veux.. »
    Là où je ne sais pas trop comment réagir, c’est quand elle refuse de dire au revoir à sa nounou le soir, cette chamelle ! Je lui dit que ce n’est pas très gentil de partir sans dire au revoir, que sa nounou s’est occupée d’elle toute la journée et que ça lui ferait plaisir qu’elle lui dise au revoir.. Parfois, le « tu veux pas dire au revoir ? tu peux lui faire un bisou si tu préfères » fonctionne, mais parfois elle ne veut juste rien dire ou faire… je lui dis je ne suis pas très contente quand elle fait ça puis on passe à autre chose. mais c’est assez récurrent.. 😦
    Des pistes ?? Pour le moment, je me dis que c’est comme un jeu pour elle, que ce n’est pas très grave et je n’insiste pas plus que ça, mais bon j’aime pas trop quand même !!

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    1. C’est un peu le problème de la politesse c’est que c’est un concept abstrait qui met du temps à etre intégré par les petits, car ils ne comprennent pas vraiment la valeur et l’utilité. Peut être expliquer que dire bonjour, au revoir, c’est quelque chose que tout le monde dit, et que ça permet de débuter et de finir la journée dans la bonne humeur. Que lorsqu’on ne le dit pas, généralement les personne en face peuvent se fermer, ne pas avoir envie de discuter ou de jouer parce qu’ils attendent ce petit mot… Quelle perçoive un peu plus l’intérêt Et l’utilité du truc… Et sinon je pense que la valeur de l’exemple est très forte, a force de vous voir dire et faire elle va l’intégrer .. Personnellement j’emmène ma fille dans mes bras quand je dis bonjour à la famille quand on arrive quelque part, mais bon avec la nounou je ne pense pas que vous lui fassiez la bise, mais peut être mettre l’accent sur votre propre bonjour et au revoir à la nounou….
      Merci pour vos encouragements 😉

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      1. Merci pour cette réponse rapide !! Je pense qu’elle a compris « la convention » du truc (elle a 2 ans 1/2), elle le fait très bien à certains moments mais le soir ça l’amuse d’aller contre, peut-être la fatigue de la journée, l’arrivée du petit frère (il a 3 mois 1/2)… c’est comme le fait que je doive rester 1/4h, parfois 1/2 h avant qu’elle accepte de venir avec moi, elle « me teste » (sans connotation négative). Donc je lui dit que je ne suis pas pressée (je ne travaille pas en ce moment), qu’elle peut jouer encore un peu qu’après on y va et je finis pas durcir un peu le ton au bout d’un moment, c’est comme si elle voulait vérifier que je l’écoute, la respecte, mais que je veux vraiment la ramener à la maison avec moi et son petit frère !!
        Enfin, c’est mon interprétation, hein… Bref, je pense qu’en l’occurrence, il y a autre chose que l’intégration des règles sociales, et je laisse un peu couler tout en soulignant quand même le truc.. pas simple..

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  8. Bonjour et Merci pour cet article intéressant qui résume très bien toutes les astuces, ceci dit je pense qu’il est préférable de cesser de répéter les règles. Lorsque nous répétons une règle, nous gaspillons notre énergie, pour moi, c’est signe d’un dysfonctionnement. Pourquoi répéter une règle qui devrait être acquise, comprise ? Est-ce un manque de confiance ? Personnellement, j’associe mes demandes avec un « je compte sur toi « , « d’accord ? « , « je sais que tu peux le faire « ou « je peux te faire confiance  » Est-ce un manque de logique ? A t’on oublié quelque chose ? Par exemple, énoncé des conséquences logiques. J’essaie également être en accord avec la nature de mon enfant, par exemple, ma fille est une auditif, lorsque je m’adresse à elle , je fais attention à la façon dont je lui parle, je dirige son attention vers les indicateurs audio « Essais de tenir ta langue  » , « tu entends ? », « silence !  » alors que mon fils est kinesthésique, inutiles que je lui dise « tu entends ?  » il faut que je le mette en contact avec ses sensations, je vais le voir je lui touche son épaule pour capter son attention, (chose que je ne pourrai pas faire avec ma fille car elle se sentirais importuner, ou mal à l’aise ), un visuel aura besoin qu’on le regarde et qu’on fasse appel à son sens d’imagination ou d’observation, vous voyez ? . Rester attentif aux signes de l’état d’esprit dans lequel il se trouve à cet instant, cherche t’il à ressentir ou est-il plus dans l’écoute au moment où j’ai besoin de lui demander quelques choses ? Car personne est 100% kinesthésique ou visuel, même si nous avons tous une dominance. A t’il une altitude fermé ou ouverte ? Voilà, je pense qu’il est préférable de faire confiance et d’inspirer confiance pour capter l’attention plutôt que de répéter.

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  9. Chère Javotte, pardon, chère Maman Poule, merci beaucoup pour cet article et le précédent que j’attendais beaucoup tous les deux. Ils doivent représenter une grosse quantité de travail (bravo !) et surtout je les trouve utiles, intelligents et mesurés. De manière générale, j’aime beaucoup votre ton toujours nuancé, respectueux et jamais dogmatique.
    Quand ma fille est née, j’ai pensé : « Il faut vraiment que je creuse le sujet de la parentalité positive » mais je ne savais absolument pas comment m’y prendre… Et je suis tombée sur votre blog qui est devenu très rapidement mon préféré : j’y trouve une masse d’idées, d’informations, de conseils et les références nécessaires pour approfondir certains thèmes par des lectures. Je commence à happynaissifier (si si, j’assume ce néologisme étrange 😉) mon entourage : mari, parents, amies… et découvre que l’éducation d’un enfant est beaucoup plus intéressante et créative que je ne le pensais.
    À l’aube de ma vie de maman, vous m’apportez plein de belles et bonnes choses : un immense MERCI ! 🌞

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  10. Super article, encore une fois ! Je veux juste dire que mon fils de 1 an mord, griffe, pince, tape et ce particulièrement à la crèche (de moins en moins avec nous car à chaque fois qu’il le fait, nous le déposons à terre en disant que quand il fait ça, ça fait mal, et que papa et moi n’aimons pas du tout avoir mal; on lui montre également qu’avec ses mains, il peut faire des doudouces à la place), et pourtant, on éduque énormément avec les principes de la parentalité bienveillante (et de façon générale, on communique énormément dans notre couple, on ne crie jamais entre nous, et on se tape encore moins 😉 ). Donc, c’est pas CQFD nécessairement pour tout le monde 😉

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  11. Très intéressant. Par contre, petit détail qui m’a fait sursauter : « faire prendre soin d’un petit animal à un enfant maladroit ou brusque », je ne pense pas que ce soit une bonne idée (pour l’enfant, je ne sais pas, ça se discute, mais pour le petit animal en question, ça n’en est clairement pas une). Je sais que je vais sans doute à contre courant ici de la plupart de ce que les gens tiennent pour acquis, mais le petit animal n’a rien fait de mal au point de mériter d’être obligé d’essuyer la maladresse ou la brusquerie de l’enfant (et, si l’on veut voir à plus long terme, le désintérêt de l’enfant, voire des parents, ce qui se solde parfois par un habitat nettoyé de plus en plus rarement, des oublis de nourissage, etc… jusqu’à l’abandon, de temps en temps, si les parents en viennent à oublier le but premier qui était de « responsabiliser » l’enfant). Il faut bien garder en tête que ce ne sont pas des objets, pas un banc d’essai. La bienveillance, ça fonctionne aussi envers les animaux.

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  12. Bonjour, j’ai bien lu l’intégralité de votre article. Il y’a des choses que je trouve très intéressantes, et d’autres beaucoup moins. Je m’explique j’ai utilisé la technique dite « bienveillante » avec mon enfant, je prenais le temps de tout expliquer (parfois trop) dans les moments de caprices j’essayais de resté la plus zen possible de comprendre de me faire comprendre parfois jusqu’à épuisement. J’avais le sentiment d’être testé sur tout et n’importe quoi comme si mon enfant attendait une autre réaction de ma part. j’ai tenu bon jusqu’a son entrée en maternelle. Et là c’est devenu l’enfer pour mon enfant et pour moi. Ce que j’avais complètement mis de côté c’est que l’éducation ce n’est pas juste moi et mon enfant. J’ai été convoqué un nombre de fois incalculable part la maitresse mon petit garçon ne comprenait pas que la maitresse ne soit pas elle dans une démarche similaire à la mienne, il a beaucoup pleuré et était complètement désorienté, je m’en suis énormément voulu et il nous a fallu du temps pour apaiser et redonner un équilibre à mon fils. Aujourd’hui je ne suis pas devenue une maman stricte je suis toujours à l’écoute de Noé mais lorsqu’il me faut punir ou lever un peu la voix je le fais. Je prends l’exemple que vous donniez dans votre article si Néo saute sur le canapé je commence toujours par l’interdiction puis j’explique pourquoi exemple: on ne saute pas sur le canapé ce n’est pas un trampoline, un canapé c’est fait pour s’asseoir regarder la télé ou lire un livre et je termine toujours mon interdiction par la fameuse phrase (tu es d’accord avec moi? où je crois que tu es déjà au courant?). Voila mon expérience la bienveillance avec son enfant c’est essentiel cependant l’équilibre l’est bien plus on peut aussi punir avec bienveillance sans hurler et en expliquant les raisons Néo est un petit garçon adorable et débrouillard qui n’éprouve plus le besoin de faire des caprices de taper non pas pvrcequ’il craint sa maman son papa ou la punition mais juste pvrcequ’il grandit avec des limites qu’on a posé et qui lui convienne.

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  13. J’adore cet article… J’y suis revenue des dizaines de fois depuis la première lecture, et je l’envoie volontiers à d’autres parents !
    Je me questionne beaucoup en ce moment sur la différence entre discipline positive et laxiste. Dans la théorie je comprends la différence, mais dans la pratique j’ai peur d’être en train de tomber dans le laxisme…

    Ma fille a 2 ans, et il y a peu d’interdits à la maison. On a mis en place le lâcher prise que tu évoques « Mais pourquoi j’interdis ça, finalement ? ». Du coup:

    –> Ce qu’on interdit : uniquement les actions qui sont dangereuses ou méchantes (taper, traverser la rue sans donner la main, jouer avec les couteaux, etc).
    –> Tout le reste est autorisé : Si elle veut sortir de table et aller se promener avant de revenir picorer dans son assiette, elle peut. Si elle ne veut pas dormir le soir et veut se relever pour venir avec nous dans le salon, elle peut. Si ellle veut descendre de sa poussette et qu’on la porte pour rentrer a la maison, elle peut. etc.
    –> Il y a une catégorie grandissante de choses sur lesquelles je me demande si on devrait poser un cadre plus ferme, par exemple :
    1. Sa tétine : elle la demande de plus en plus
    2. Elle demande énormément d’être dans les bras, même quand on doit préparer le diner…
    3. Le matin avant de partir à la crêche elle veut faire beaucoup de choses : lire un livre, jouer, etc. ce qui nous met en retard.
    4. Elle refuse de plus en plus qu’on lui change la couche, et l’humour que tu décris ne suffit plus.
    Bref, elle est dans l’opposition dès 2 ans, et c’est normal et sain ! Ces actions ne sont pas dangereuses ou méchantes, mais on se demande si on devrait poser un cadre plus ferme (sachant que quand on le fait, c’est grosse colère et elle choisit souvent d’aller dans son lit avec la tétine)
    Qu’en penses-tu ? Est-on trop laxistes ? Ou pas ?

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