Couple, fratrie, famille.

Les papas, le maternage proximal et tous ces trucs qu’on ne fait pas comme les autres

L’autre jour, j’ai regardé quelques vidéos des pères indignes et face au personnage de Laurent, qui sait nouer une écharpe de portage, pleure en lisant « Mon amour » à sa fille, connait la Leche League et le fonctionnement du tire-lait à double pompage, l’hygiène naturelle infantile et Isabelle Filliozat, j’ai immédiatement pensé : Lui, il s’est bien fait bourrer le crâne par sa femme ! 😉

Ensuite, je me suis dit qu’il était incroyable (et un peu sexiste) de ma part que je considère qu’il avait fallu l’intervention de la maman pour sensibiliser Laurent à ces méthodes relativement « alternatives » que sont, d’une manière générale, le maternage proximal , la parentalité positive et la sensibilité écologique. Comme si c’était l’apanage des mamans (et des hippies !)…

Cette vision, elle me vient de ce que je vois autour de moi et de ce que vous me rapportez ; dans le pire des cas, les papas s’opposent farouchement à tout « ce cirque » et le quotidien est une succession de négociations et d’embrouilles. Dans le meilleur des cas, ils adhèrent… parce que les mamans ont fait la démarche initiale de s’informer et de les convaincre ! Au milieu, et bien… ils tolèrent plus ou moins ! Du coup, j’ai eu envie d’aborder le sujet ici aujourd’hui, un peu en mode « fourre-tout » je l’avoue, et en grande partie sur le ton de l’humour ! Et je suis toute disposée à entendre la voix des papas qui me lisent pour savoir ce qu’ils pensent VRAIMENT 

Reconnaissons-le : les papas d’aujourd’hui sont nombreux à être au top. Pleins de bonne volonté, d’envie de s’investir, gaga d’amour de leur bébé, aux petits soins pour leur femme qui vient d’accoucher (au moins pendant 15 jours, après ils sont un peu grognons du fait du manque de sexe sommeil)…

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Pour de plus en plus de couples aujourd’hui, on peut parler d’une vraie répartition des tâches et de la fonction parentale (et bannir l’horripilant « Ah t’as de la chance IL T’AIDE » – « Oui, et le mieux c’est qui ne me frappe pas, j’en ai du bol ! »). MAIS il ne faudrait pas non plus pousser le bouchon trop loin et s’attendre à ce qu’ils nouent une écharpe de portage seuls-tout en sortant de la maternité, qu’ils répondent « Mais si chérie, n’écoute pas ma mère, mets le au sein aux premiers signes d’éveil, ça va stimuler ta lactation et limiter le reflexe d’éjection fort ! » ou qu’ils nous devancent quant à la réflexion sur le développement psychomoteur de notre progéniture (« Chérie, tu connais la motricité libre ? Nous DEVONS nous débarrasser de ce parc SUR LE CHAMPS ! »). Non, faut pas pousser mémé dans les orties.

La plupart des papas, sont PRAG-MA-TIQUES : ils veulent bien faire tout ce qu’on veut, se faire broyer la main à l’accouchement sans moufter, se lever la nuit pour nous soutenir pendant la tétée (les 5 premiers jours, après ils n’entendent plus rien) ou donner des biberons, changer des couches explosives sans vomir, essuyer nos larmes et nous dire que non on n’est pas grosse, dépenser 80 balles pour une paire de godasse ultra souple en peau de mouton retourné pour leur gosse qui vient d’apprendre à marcher, galérer 2 heures au supermarché pour trouver LA marque de couche BIO qu’on a choisi après un benchmark agressif sur bébé-au-naturel (si vous avez lu la dernière étude 60 millions de consommateurs, vous savez déjà que notre ami PAMP*** ne ressort pas gagnant dudit benchmark !), essayer de lutter contre leur tendance naturelle à boutonner les chemisiers de bébé dans le dos et même se rappeler que les vêtements en laine ne vont pas à la machine à laver, mais se torturer l’esprit pour savoir s’il vaut mieux laisser pleurer l’enfant 30 secondes pour lui offrir un espace de décharge émotionnel ou répondre immédiatement à sa demande pour lui éviter l’inondation de cortisol, NON MERCI. Si on insiste un peu, qu’on argumente bien, qu’on fait appel à toute l’étendue de leur sensibilité masculine, ils veulent bien nous accompagner aux cours d’haptonomie pour tisser un lien avec le bébé, décliner l’invitation de leurs potes pour nous chouchouter en pleine descente d’hormones, bercer l’enfant en caleçon dans le salon en plein milieu de la nuit pendant qu’on se repose un peu, porter leur progéniture sur le ventre en position physio SI C’EST AVEC UN PORTE-BEBE A CLIP ET PAS TA MERDE D’ECHARPE DE 6 METRES DE LONG QUI TRAINE PARTOUT.

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Et si ça pouvait être en poussette « comme tout le monde », ce serait encore mieux !

 

Ils veulent bien consacrer leur dimanche à déménager les meubles de la chambre d’enfant parce qu’on a décidé de passer au lit au sol façon Montessori, en ne faisant presque pas remarquer qu’on avait claqué notre PEL dans un lit à barreaux évolutifs 6 mois auparavant, mais ne comptez pas sur eux pour revenir du boulot en mode « Chérie, j’ai lu un bouquin qui a révolutionné ma vie, on passe aux couches lavables ! ». Ils tolèrent l’aspirateur branché H24 à côté de la table (quitte à se viander tous les matins quand ils se lèvent la tête dans le cul) et vont même jusqu’à le passer quotidiennement sans râler pour soutenir la démarche de DME que vous avez entamé avec votre petit dernier, mais si celui-ci commence à s’étouffer avec son bout de carotte c’est le SAMU direct, reflexe de régurgitation ou pas !

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Si on montre l’exemple et qu’on le répète assez, vous finirez par les entendre dire « Juliette, taper fait mal. Si tu veux taper quelque chose tu peux taper ton tambourin ou ce coussin » et peut-être qu’au détour d’un dimanche pluvieux vous les surprendrez en plein compliment descriptif pendant une activité de tri des couleurs (« C’est bi…. wahou, je vois que tu as réussi à distinguer le rose du rouge alors qu’ils se ressemblent beaucoup ! ») , mais il y aura forcément un mauvais jour où l’enfant sera ingérable, leur collera la honte au supermarché et ça se terminera sur un « Avec TES méthodes là aussi… ! Voilà où ça nous mène ! ». Ils veulent bien cododoter un peu dans la limite d’une vie sexuelle acceptable, mais si belle-maman remet en cause cette pratique pendant le bœuf bourguignon dominical, vous serez SEULE AU MONDE pour défendre votre steak (soit disant, l’homme n’aime pas le conflit).

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BREF, les papas tolèrent plus ou moins tout ça pour nous faire plaisir, parce qu’on a fini par les convaincre, parce qu’ils voient du positif ou du pratique, parce qu’eux aussi sont gagas de leur bébé et apprécient finalement cette proximité (mais, qu’on soit bien clair, ils nieront en bloc cette affirmation si un pote leur demande)… Parce que l’allaitement c’est bien pratique pour avoir une excuse pour ne pas se lever la nuit (« Ca a été ma puce cette nuit, il s’est passé quoi ? » – « Oh rien de spécial, me suis levée 6 fois, j’ai changé 3 couches, tout ça à côté de toi avec la lumière allumée, tu peux te rendormir »). Parce que le portage, ça fait du bien aux oreilles de tout le monde. Parce qu’il n’y a pas que les mamans qui se shootent à l’odeur de bébé au lait quand elles cododotent. Parce qu’ils n’ont pas la force non plus de se lever 10 fois par nuit pour remettre l’enfant dans son lit. Parce qu’ils reprennent le boulot au bout de 2 semaines et que de toutes façons c’est à nous de gérer, donc de décider. Parce que la maman maternante est une vraie louve et qu’elle ne laisse pas vraiment le choix. Parce qu’eux aussi cherchent leurs repères et que c’est rassurant que l’un des deux prenne les choses en main. Parce que, après tout, c’est elle la mère, moi j’y connais rien Parce qu’on ne les prépare malheureusement pas à être « décideurs » pour les questions d’éducation et de parentage, dans une société où dès la plus tendre enfance ce sont les petites filles qui ont le droit de jouer aux mamans, et où les petits garçons qui demandent des poupées se font qualifier de « futurs pédé » sur les réseaux sociaux. (SIC)

Parfois, quand les convictions divergent totalement, qu’on en a pas parlé avant, ou que la maman se laisse surprendre par son instinct de protection et de maternage, les papas ne le tolèrent pas du tout : « laxisme…», «… enfant gâté », « …jamais autonome », «… esclave… », «…pas ma place », « …pas qu’une mère ! » : les mots claquent et font mal. On en vient à se demander si on peut s’aimer en étant aussi divergents sur un point aussi fondamental. Le sentiment d’incompréhension est dur à digérer entre deux êtres qui se sont choisi « pour la vie ». Mais encore une fois, comment la plupart des papas pourraient-ils être naturellement familiers de toutes ces pratiques et de leurs bienfaits, quand déjà ce n’est plus une façon de faire naturelle pour de nombreuses femmes qu’on a fini par couper de leurs instincts à force de bourrage de crane pendant toute leur vie ?

La méconnaissance des besoins des nourrissons est grande et les vieilles rengaines ont la vie dure ; je ne suis pas un papa pour le dire, mais peut-être qu’il est encore plus facile pour eux de céder à la tentation de ces vieux conseils qui semblent si « avisés » de la part des « gens d’expérience », puisqu’ils n’ont pas tissé ce lien viscéral qui leur hurle par toutes les cellules de leur corps que c’est totalement contre nature… Sans parler du rôle qu’on leur colle encore bien trop fréquemment : celui du tiers-séparateur ! Le coupeur de cordon ! Avec leur paire de ciseaux désinfectés dans la poche, les voilà parés pour leur mission, même en cas d’accouchement inopiné à l’arrière de la voiture : clac ! Quel dommage qu’on enjoigne les papas à « couper » le lien de la mère à son bébé au lieu de l’inviter à le préserver pour le bien de tous, tout en tissant son propre lien avec son enfant. Comme si un bébé ne pouvait pas tisser des liens avec son papa et avec le monde extérieur sans se « défaire » de celui d’avec sa mère

Et puis, il y a surement une fois encore ce côté pragmatique qui prend le dessus : mais quand est-ce qu’on pourra retrouver notre vie d’avant ? Quand est-ce que je retrouverai ma femme d’avant ? La réponse est : jamais, Papa, jamais… Une femme devenue mère ne sera plus jamais la même. Et les pratiques « alternatives », en particulier le maternage proximal, semblent bien souvent être le frein qui empêche le retour à la vie « normal », sur lequel certains papas se focalisent. Pourtant, pour fréquenter des couples qui sont restés purement dans le « traditionnel » quant à leur style de parentage, le fossé avec la vie d’avant est tout autant là. Simplement, au lieu que ce soit le cododo qui est accusé d’empêcher une folle nuit en « ette » (galipettes, nuisette et bistouquette), c’est tout simplement… la fatigue, le parent qui s’endort devant la télé, l’enfant qu’il faut reconduire 3 fois par nuit dans sa chambre, la perspective du réveil à 6h le lendemain, les conflits avec l’aîné qui ont vidé toute l’énergie disponible…. Le maternage proximal, c’est l’arbre qui cache la forêt quoi. Etre parent, c’est avoir une vie différente de celle d’avant, point. Et de mon point de vue personnel, le maternage proximal, c’est trouver une façon plus satisfaisante de vivre pleinement ces bouleversements.

Ça ne veut pas dire qu’on doit tout accepter, ne faire aucun effort dans le couple, ne pas se ménager de temps pour soi. Ça veut juste dire que si on attend de retrouver la même vie qu’avant pour se sentir épanouis et équilibré dans sa vie de famille… on peut attendre longtemps et le vivre très mal ! On peut choisir de se lamenter sur ce qu’on a perdu, ou choisir de chérir ce qu’on a gagné et qui n’est, somme toute, que provisoire… Pour autant, pour moi la maman n’a pas le droit d’imposer ses choix sans tenir compte de l’avis du papa ; à partir du moment où lui aussi s’est forgé un avis documenté sur une question (parce que bon, si c’est un avis à l’emporte-pièce sur une question où la maman a réfléchi pendant 2 ans…. – oui Papa Ours, je pense à toi, quand tu m’as dit à l’époque, « tu ne vas pas allaiter, personne n’allaite plus aujourd’hui !» au début de ma grossesse, et que je t’ai envoyé te renseigner un peu avant qu’on en reparle !!) ou qu’il a un ressenti négatif ou bloquant par rapport à une pratique, c’est important de le respecter et d’ouvrir la discussion. On ne peut pas s’attendre à un partage des rôles parentaux si on impose toutes les décisions. Personnellement, même si je suis convaincue à 200% par ces pratiques « alternatives » et que j’ai fais mon maximum pour que Papa Ours soit convaincu également, je ne les aurais pas poussé jusqu’où nous en sommes s’il n’était pas d’accord.

En conclusion, je pense que les papas ont un potentiel de dingue pour materner, qui est encore largement sous-exploité et pas assez valorisé ; non seulement, en comparaison des générations précédentes, ils ont une vraie volonté de s’impliquer dès la naissance (et dès la grossesse) sans qu’on leur en laisse toujours la place, mais en prime je trouve que beaucoup de papas ont des qualités que nous n’avons pas, ou du moins complémentaire des nôtres. J’ai le sentiment qu’ils ont plus de facilité à prendre du recul, ils se sentent moins directement remis en question dès le premier obstacle, dans certaines situations ils sont plus patients avec les enfants, ils ont beaucoup de créativité, ils ont cette faculté à s’impliquer sans « se prendre la tête » pour autant…. En prime, je trouve qu’ils ont beaucoup plus de facilité à assumer leurs contraintes familiales dans le milieu professionnel (pour ceux qui, bien-sûr, font des aménagements sur ce point), contrairement à nous qui voulons à tous prix être des superwomans parfaites sur tous les plans, prêtes à se couper en 8 pour être partout, quitte à n’être nulle part. Pourtant, on ne prépare malheureusement pas assez les petits garçons à ce rôle de père en leur laissant encore bien trop penser que c’est une affaire de bonnes femmes. Alors certes, ceux qui veulent s’impliquer trouvent des moyens (il faut être acteur de sa vie !), mais c’est dommage que la vision de l’homme-père ne soit pas plus naturelle et valorisante pour tous les hommes. Pour venir de la campagne, je peux vous dire que les mentalités sont encore assez loin de tout ça… Et quand on donne aux pères des « orientations » pour les guider dans ce nouveau rôle, elles sont dépassées et sont principalement dans l’idée de la rupture avec la mère. Or les mères ont besoin d’avoir un allié et de former un vrai noyau familial avec leur conjoint et leur bébé, elles n’ont pas besoin d’être sauvée de la « vampirisation » par Superpapou. Elles ont besoin d’être écoutées et soutenues… Et ce n’est encore pas demain la veille que les qualités d’écoute des sentiments et d’empathie seront universellement valorisées chez les petits garçons….

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16 réflexions au sujet de « Les papas, le maternage proximal et tous ces trucs qu’on ne fait pas comme les autres »

  1. Ah cela fait du bien de lire un article comme ça! (Papa-pas-BCBG va devoir s’y coller d’ailleurs ce soir huhuhu!)
    Le défi des papas est clairement de trouver leurs place… Sans forcément devoir empiéter sur celle de la maman d’ailleurs, ni couper le cordon à la tronçonneuse…
    Mais l’équilibre n’est pas facile à trouver entre l’interventionnisme à tout va (le papa veut tellement s’impliquer qu’il est sur tous les fronts, et prends toute la place…En mode « je suis un homme j’ai toooouuut à prouver!!!! »), et le style « c’est toi la maman, c’est toi qui décide… » (attitude que je déteste car en gros, la traduction ça donne ça: tu es une grosse relou avec des idées bizarres, mais vas y, on fait comme tu veux, je me contenterai juste de critiquer au prochain foirage en te disant « je l’avais bien dit! ». ah oui, et je passe pour la victime comme ça….)

    Bref, tout ce négocie, évolue aussi au fil du temps, des erreurs (et c’est bien d’avoir un deuxième avis) mais en tout cas me concernant, une chose est sûre: je serai incapable d’élever mes enfants sans papa-pas-BCBG! 😀

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  2. Bonjour,

    Une fois n’est pas coutume, je ne me/nous retrouve absolument pas dans cet article =).
    Et c’est tant mieux pour moi/nous, c’est signe que j’ai trouvé la perle rare/que nous avons trouvé notre équilibre plus rapidement que la moyenne.
    (Exemple1: Pendant l’allaitement, en particulier la nuit, je n’ai fait qu’allaiter: le papa se levait, cherchait bébé, le changeait, me le ramenait, le recouchait dans son lit quand nous avions fini… d’ailleurs aussi étrange que cela paraisse, je n’ai pas le sentiment d’avoir allaité mon bout d’chou seule, NOUS l’avons allaité à deux.
    Exemple2: Notre petit gars a maintenant 1 an et 2 mois, en ce moment il a du mal à s’endormir seul, et cododo est de retour. Nous alternons régulièrement les moitiés de nuits lorsqu’elles sont agitées: l’un de nous deux reste avec lui pour finir la nuit… et quand je dis « alterner », en réalité, c’est plus souvent le papa qui finit sa nuit avec le bout d’chou… Parce que, je le cite: « Nous sommes une équipe! »)

    En revanche, ce que tu décris correspond très bien à bon nombre de nos proches avec enfant(s), et cet article est vraiment bienvenu car tu traites un sujet qui n’est clairement pas assez mis en avant!!!

    Je valide totalement tes conclusions, et en grande partie parce que j’ai la preuve à la maison que le maternage n’est pas réservé aux mamans. Qu’effectivement les papas ont un grand potentiel pour élever leurs enfants, et que nous sommes complémentaires dans nos façons de faire.

    Je ferais lire cet article à mon homme, il aura peut-être envie d’apporter lui-même son témoignage. =)
    Merci en tous cas pour le tien de témoignage, toujours aussi intéressant!

    Et n’oubliez pas: Papa & Maman = « Nous sommes une équipe! »

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    1. Aurélie je me retrouve dans ton récit! Chez nous aussi, c’est l’équipe qui prime et ça a toujours été comme ça, bien avant la naissance de notre fils. Mon mari s’apprête à prendre ses 6 semaines de congé paternité payé (salaire 100%) pour faire suite à mon retour au travail (moi par contre, j’ai pris 7 mois sans aucune compensation, on travaille dans deux états différents), c’était une évidence pour lui (alors qu’un de ses collègues vient d’annuler, « c’est trop compliqué… » )

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  3. Je ne me retrouve qu’a moitié dans ton beau témoignage. Mon compagnon est un père très présent et investit. Il a lu, dès ma grossesse, et il adhère. Moi non plus, comme Aurélie, je n’ai pas mis un pied hors du lit la nuit : j’allaitais, il faisait tout le reste : change, bercer, m’amener de l’eau… Il est convaincu des bienfaits du cododo, de l’allaitement, du portage (oui oui il noue même les écharpes tissées), de l’approche bienveillante… C’est agréable, parce que face aux critiques de l’entourage, on est deux, et on fait bloc.
    C’est peut-être parce que lui, enfant et ado, il aimait bien s’occuper des enfants des plus petits autour de lui. C’est peut-être aussi parce que ses parents, enseignants, ont toujours parler éducation chez lui. Surement aussi que notre préparation à la naissance ET à la parentalité avec notre super sage-femme nous a donné un bon coup de pouce, puisqu’elle nous a bien fait cheminer, tous les deux, sur le sujet.

    Mais. Mais, malgrès tout, c’est moi qui fait tout le travail de recherche, et de tri des infos, que parfois je lui fais lire, parfois je lui résume. On discute, on réfléchi ensemble, mais c’est une partie de mon temps, de ma disponibilité qui sert à ça… Est-ce qu’il le ferait si je ne le faisait pas ? J’en sais rien du tout…. Ca reste ancré, même dans notre couple, que c’est l’affaire des femmes…

    Une lueur de changement peut-être ? Son meilleur ami va devenir papa, et la première personne qu’il a appelé, c’est lui. Pour des conseils, sur le suivit de grossesse, mais aussi sur la puériculture. Ils se font des déjeuners entre mecs… pour parler bébé et éducation! Alors je me dis que si ces choses là commencent à s’échanger entre pères, on est peut-être sur la bonne voie.

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  4. Article très drôle et qui me confirme que mon homme est formidable et pragmatique! ça n’empêche pas 🙂 Soutenue à 100% dans mes idées à contre courant. Il ne les remet en question que lorsqu’il se met en colère (là il faut direct acheter un parc et arrêter de se compliquer la vie; les autres ont tout compris!) et y adhère à nouveau dès que l’orage est passé.
    Il adore l’écharpe, le cododo (même si parfois on aimerait être juste tous les 2) et tient tête à sa mère! Il devient même le porte parole du maternage proximal, fait la promotion de l’allaitement, et râle quand il croise un porte bébé non physio 😀
    Et toujours beaucoup de soutien quand je n’en pouvais plus. Vive les papas informés et maternants!

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  5. Tout comme les commentaires précédents j’ai un mari et un papa hors pair qui a prit son rôle très à coeur dès le début de ma grossesse (et pourtant, les enfants ce n’était pas notre truc à tous les deux).

    Il est plus patient que moi, se prend moins la tête, adhère à mes lectures (dont je lui donne des extraits), porte notre choupie en écharpe tissée (et râle aussi lorsqu’un bébé n’est pas bien porté 😀 ) et joue énormément avec elle.

    Cette nuit encore c’est lui qui a trouvé la solution lorsque notre choupie a pleuré (16 mois et de très bonnes nuits, on a de la chance), donc très inhabituel et moi qui me triturais les méninges… quand il me propose de faire un bib, elle n’avait pas beaucoup mangé la veille au soir. Eurêka !

    Moi non plus je ne me verrai pas élever ma fille sans son soutien et la bienveillance qu’il nous porte.

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  6. Réaction à chaud d’un papa (qui ne connaissait pas ce blog mais invité par sa chérie à lire ce post et en discuter) à ce post un peu long mais intéressant : comme le commentaire d’Aurélie nous ne nous retrouvons pas dans l’optique papa sait faire / veut bien faire que parce qu’il a été convaincu et briefé par sa conjointe. Nous formons une équipe dans laquelle je ne suis pas le pragmatique et mon épouse n’a pas nécessairement fait ‘parler son instinct maternel’ (instinct dont seraient bien entendu dépourvus les papas). Vous tentez de défaire les clichés hommes-femmes / papas-mamans et c’est super louable, bravo! Mais prendre votre propre expérience comme référence pour parler ‘des hommes/papas’ me fait penser que vous ne parvenez pas tout à fait à ne pas perpétuer ces stéréotypes, ceux dont j’essaie quotidiennement de me défaire sans jamais vraiment y arriver. Comme vous. Continuez! Persévérons!

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  7. Alors c’est drôle parce que chez nous, c’est papa qui a poussé gentillement et progressivement au maternage proximal 😀 J’ai un peu forcé la main pour avoir le droit au cododo, mais c’est papa qui a fait le reste.

    C’est aussi papa qui a fait du portage en premier.
    Et c’est papa qui dévore les livres pédagogiques pour m’en restitué la substantielle moelle !

    Il faut dire que j’etais trop défoncée par la fatigue pour avoir le temps de lire.
    Mais voilà, chez nous c’est lui qui pousse aux « pratiques alternatives », et qui les explique à nos familles

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  8. Nous sommes une équipe mais c’est vrai que c’est plutôt moi qui ait allumé le moteur du maternage et qu’il est un super papa le jour mais pas vraiment les nuits! Dans le cas de mon chéri, ce que je trouve énorme c’est qu’il adhère au maternage malgré sa logique et que c’est plutôt son instinct paternel qui le pousse à le faire (c’est un vrai papa poule!). Par ailleurs lui comme moi luttons contre des réflexes issus d’années d’éducation « malveillante », qui remontent parfois, ce qui finalement nous met sur un pied d’égalité je trouve! Merci pour tes articles 🙂

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  9. Bonjour. J ai pas encore le temps de lire l article en entier mais je tiens à réagir sur les premières lignes, celle où vous vous étonnez de penser que les hommes qui sont au fait de la parentalité positive ont été influencé par leurs femmes. Et bien chez nous on pratique cette parentalité, nous nous posons pleins de questions sur comment être et tout cela sans maman. Deux papas ça sait aussi réfléchir. D autant plus que nos mères ne nous ont pas donnés cet exemple.
    Donc le changement des mentalités doit encore continuer et les hommes comme les femmes doivent réfléchir à leur comportement et à comment lutter contre des pensées limitantes. C est la démarche de tous. En ayant sur l autre parent un regard bienveillant.

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  10. Moi qui voulais écrire un article sur le sujet « le maternage proximal expliqué à mon mec » je ne vois pas ce que je pourrais dire de plus, tu as tout dit, et tu l’as fais tellement bien ! 🙂
    J’adore 😀

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