0-3 ans : S'attacher

Maternage et autonomie ; est-ce incompatible ?

La semaine dernière, j’ai reçu un commentaire intéressant sur l’un de mes articles (d’ailleurs j’adore vous lire, je suis désolée de ne plus avoir le temps de vous répondre à chaque fois mais je lis tous vos commentaires, merci merci !) où la maman se sentait tiraillée entre le maternage proximal et la valorisation de l’autonomie telle que la prône notamment la pédagogie Montessori.

J’ai trouvé qu’il y avait matière à en faire un article, d’autant plus que l’entourage reproche fréquemment aux mamans qui pratiquent le maternage proximal d’empêcher leurs enfants de grandir. De la même manière lorsqu’on pratique une éducation bienveillante, on est fréquemment accusés de surprotéger les enfants, de les élever dans un cocon, de ne pas les confronter à la vraie vie. Bref, maternage proximal et éducation bienveillante sont souvent associés à tort à de la surprotection, au point qu’en tant certaines mamans peuvent se sentir un peu perdue.

Cette vision provient avant tout d’une méconnaissance de ce qu’est réellement l’autonomie ; la VRAIE autonomie, celle qu’on acquiert pour toute sa vie et qui est constructive, est celle qui répond à un élan intérieur de l’enfant. C’est quand l’enfant dispose en lui des ressources nécessaires pour aller volontairement vers l’extérieur, pour se confronter seul à un certain nombre de choses sans se sentir menacé, insécurisé, que cette insécurité s’exprime immédiatement ou plus sournoisement plus tard. La vraie autonomie, c’est l’enfant qui saute du plongeoir dans le grand bain avec au ventre un mélange d’excitation liée à l’envie de se dépasser, l’appréhension liée à sa conscience du danger et la confiance en ses capacités, pas celui qu’on pousse dans le dos avec une bouée, des brassards et le sentiment que s’il ne le fait pas il ne vaudra rien aux yeux des autres.

Pour que l’enfant soit vraiment autonome, il doit disposer d’une base essentielle : la sécurité intérieure. C’est ça, la ressource essentielle à la prise de son envol. C’est la condition essentielle pour que l’autonomie soit réelle et qu’elle ne soit pas un mirage. Cette sécurité intérieure dépend de la qualité de l’attachement dont il a pu bénéficier : pour se détacher sainement de ses parents, il faut déjà avoir eu la possibilité de s’attacher aussi longtemps que l’on en a besoin. La sécurité intérieure se construit chaque fois que les besoins de l’enfant ont été satisfaits, chaque fois que ses demandes sont entendues, chaque fois qu’il a trouvé chez sa/ses figure(s) d’attachement une réponse satisfaisante, chaque fois qu’il expérimente des sensations agréables dans les premiers mois/premières années de sa vie. Au fur et à mesure que la sécurité intérieure se construit, le besoin d’être rassuré, le besoin de la figure d’attachement devient moins fort ; l’enfant a acquis, par expériences répétées, la conviction solide qu’il pourra à tout moment compter sur ses parents s’il en a besoin, donc il n’a plus besoin sans cesse de s’en assurer.

Notre société valorise énormément une vision erronée de l’autonomie chez le jeune enfant : on valorise le bébé qui s’endort seul dès ses premières semaines de vie, qui fait ses nuits très vite dans son lit sans appeler ses parents, le nourrisson qui se « calme tout seul » quand on le pose dans son transat ou son lit, le bébé qu’on dépose à la crèche et qui ne pleure pas dès l’adaptation, le bébé qui peut partir à droite et à gauche pendant des jours et des nuits ou être gardé par n’importe qui sans rien manifester, l’enfant qui n’exprime pas le besoin de ses parents tout simplement. Ce n’est pas ça, l’autonomie !

Déjà, pardon, mais dans quel monde vit-on pour valoriser un comportement d’indifférence de l’enfant à l’égard de ses parents, ses figures d’attachement, de référence, de stabilité ? Qui plus est pour valoriser ce comportement chez des êtres qui naissent par définition dépendants et immatures, non seulement d’un point de vue physique mais surtout d’un point de vue émotionnel ?

En effet, la partie du cerveau qui permet la régulation des émotions, des angoisses, qui permet de relativiser, bref qui a toutes ces compétences qui permettent au fur et à mesure à un enfant de se rassurer, est une partie du cerveau qui est complètement immature à la naissance. Si le bébé humain naissait avec un cerveau mature, il faudrait plus de 20 mois de grossesse et… bébé ne passerait JAMAIS la barrière du bassin maternel !

Donc le bébé humain, contrairement à de nombreux mammifères qui au bout de quelques heures de vie sont capables de marcher, de se nourrir seuls et d’être autonomes (vraiment, eux !), nait prématurément par rapport aux compétences dont il aurait besoin, mais cette prématurité est nécessaire pour assurer sa naissance au sein d’une espèce bipède dont le bassin se doit d’être étroit. Et c’est la proximité corporel et physique avec son parent qui permet au bébé de poursuivre la maturation de son cerveau !

Une fois ce cadre posé, j’ai vraiment beaucoup de mal à accepter les attentes qu’on place sur les nourrissons et les bébés et ces pratiques qu’on leur impose au nom d’une prétendue autonomie qui n’est autre qu’un conditionnement.

Il me semble qu’il y a un énorme amalgame entre les pratiques du maternage proximal (allaitement, cododo, portage) ou tout simplement des pratiques qui visent à répondre aux besoins des bébés (les prendre dans les bras, les nourrir à la demande, leur apporter chaleur humaine, mouvement et réconfort et les pratiques qu’on peut adopter pour favoriser l’autonomie (réelle) chez son enfant.

La philosophie du maternage c’est de dire à son bébé/enfant ; ce que tu as besoin de prendre auprès de moi, je suis prête à te le donner. Là où tu n’exprimes pas le besoin de moi, je te laisse la place pour faire par toi-même. On est donc bien loin d’empêcher son enfant de grandir ! Si l’enfant manifeste le désir de dormir seul, de ne pas être porté, d’être sevré, s’il a besoin de s’endormir tout seul dans le noir, s’il manifeste qu’il a envie de partir dormir chez ses grands-parents, s’il tente de faire seul telle ou telle chose qui le rapproche du « grand », on va lui laisser cet espace de le faire, en lui faisant confiance et en restant en retrait mais disponible s’il a besoin de nous. Il n’est pas question d’étouffer, d’empêcher de grandir, de garder son enfant « bébé » plus longtemps qu’il n’en a besoin ; faire ça, ce ne serait absolument pas respectueux ! Si c’est le cas, on a dévié. Mais quand l’enfant manifeste qu’il n’est pas prêt pour quelque chose (et il me semble que le signal est assez clair en ce qui concerne le sommeil quand l’enfant hurle à plein poumons quand on le pose, pour ne donner que cet exemple, mais ça vaut aussi pour l’alimentation, la continence, s’habiller seul, etc… ), on sait qu’il sera prêt plus tard, à son rythme, qu’il n’y a pas lieu de le pousser sous le prétexte qu’il a tel âge et que les « cases disent que »…

Souvent, quand on pratique le maternage proximal, on poursuit son cheminement éducatif avec d’autres philosophies qui semblent en découler naturellement. Ce n’est pas obligatoire hein, c’est pas un forfait all inclusive ! Simplement, quand on fait le choix d’une parentalité plus « consciente », qu’on se met à réfléchir le bien-fondé des pratiques qui nous sont transmises, on commence quelque part et de fil en aiguille tous les autres aspects de l’éducation nous apparaissent discutables.

Je prends l’exemple de l’alimentation ; quand on allaite à la demande son bébé et qu’on lui fait confiance dès la naissance pour prendre les quantités qui lui conviennent, cela semble assez naturel de poursuivre avec la DME où l’enfant est très vite autonome à la fois sur les quantités de ce qu’il mange mais aussi sur la façon dont il les mange. Bel exemple d’autonomie que ces enfants de moins d’un an qui mangent seuls des vrais aliments (=vrais goûts, vraies textures) et qui gèrent de façon autonome leur appétit. Quand on regarde la façon de faire plus traditionnelle en la matière, on en est loin, notamment avec l’obligation de « finir son assiette » (dont la quantité à été arbitrairement décidée en fonction de la volonté du parent), l’enfant qui est nourri par le parent qui lui enfourne les cuillères de purée dans la bouche, etc.

Tout ce qui, dans l’éducation bienveillante en général, va dans le sens de laisser l’enfant gérer de façon autonome ses besoins physiologiques (alimentation, sommeil, élimination) en se contentant de proposer un cadre favorable sans imposer de normes pré-établies me semble être le meilleur moyen d’instaurer un rapport sain de nos enfants à ces fonctions naturelles et vitales, mais ce n’est pourtant pas souvent pratiqué dans des familles qui vantent l’autonomie précoce des enfants !

De la même façon, en parallèle du portage physiologique (c’est-à-dire respectueux du corps du bébé, je reprends l’expression d’une copine pour dire que y’en a marre des pauvres bébé en babybeurk portés comme des sacs à patate !!) c’est souvent assez instinctif de pratiquer la motricité libre et de laisser son enfant aller à son rythme dans les découvertes motrices, de ne pas lui imposer des positions qu’il ne sait pas prendre par lui-même, de le laisser explorer librement la maison sans contrainte de parc, de barrière ou autres chaussures rigides et de lui faire confiance au maximum pour gérer les obstacles. Les deux pratiques ne sont pas antinomiques, au contraire ; le portage contribue à l’éveil psycho-moteur du bébé, c’est une première étape pour lui dans la connaissance des limites de son corps et de ses schémas corporels. Petit à petit on peut lui proposer des moments au sol, à sa convenance, en suivant les signes qu’il manifeste, jusqu’au jour où il préfère passer davantage de moments au sol à exercer sa motricité et réserve les moments de portage à son besoin d’être contenu, rassuré, en contact.

Personnellement, dans l’esprit de la motricité libre, j’ai aussi laissé libre accès à Bébé Carrousel à tout l’appartement et aux objets qui le composent ; j’ai sécurisé le périmètre et je suis restée vigilante, mais je ne l’ai pas empêchée de tomber ou d’expérimenter des choses un peu périlleuses pour qu’elle développe son sens du danger et la connaissance de ses capacités ! Mamie Poule a souvent des frayeurs avec nous (« Ahhhhhh attention ! » – « Mais non laisse là elle gère ») qui se soldent systématiquement par une bonne surprise (« Ah oui, t’avais raison ! »). Là encore, il y a une vraie autonomie des enfants à la fois dans l’acquisition de la motricité mais aussi dans leur rapport à l’espace et à la découverte de leur environnement.

La pédagogie Montessori poursuit cette quête de la vraie autonomie ; adapter l’environnement à l’enfant pour qu’il puisse se débrouiller seul au maximum chaque fois que son élan intérieur l’y pousse, qu’il puisse trouver dans son environnement les ressources nécessaires au développement de ses compétences, à son rythme, sans qu’on lui impose des choses ni qu’on le freine ! En mettant l’accent sur la participation aux tâches du quotidien (nettoyage, soin des plates, des vêtements, pliage…), non seulement on implique les enfants dans la vie de famille (et on se retrouve dans des configurations où les enfants participent activement aux tâches ménagères à la mesure de leurs compétences et savent très vite se prendre en charge – quand je vois des jeunes adultes au hasard, tonton Goth’ mon frangin pour ne citer que lui, qui ne sont pas capables de faire une lessive par eux-mêmes parce qu’on les a toujours considérer comme « trop petit » pour apprendre, je trouve ça bien dommage !), mais on leur permet aussi de développer les compétences exécutives qui sont des atouts pour être vraiment autonome tout sa vie !

Enfin, l’éducation bienveillante en général fait la part belle à l’autonomie : offrir des choix à nos enfants plutôt que d’imposer, les inviter à réparer les « bêtises » (nettoyer, recoller..) plutôt que les punir, leur faire prendre conscience de leurs émotions et les aider à les gérer, les laisser expérimenter les conséquences de certains actes ; tout ça c’est la façon dont on gère au quotidien, en permettant à nos enfants de gagner en autonomie. Mais surtout, le principe même d’une éducation qui n’inclue ni punitions, ni sanction, ni violence, c’est que les enfants sont responsabilisés ; ils font / ne font pas telle chose parce qu’on les sensibilise aux enjeux, on leur témoigne de notre confiance, on accepte qu’ils se trompent et fassent des erreurs, et ce faisant on les aide à devenir des adultes responsables de leurs actions. C’est quand même ça aussi, l’autonomie non ?

Et tout ceci peut parfaitement se faire alors même qu’on continue d’allaiter, de porter ou d’accompagner dans le sommeil son bambin de 2 ans. Ce sont des choses bien distinctes ! Au contraire, je pense même que tout ce qui contribue à remplir le réservoir d’amour des enfants (donc, le maternage – par exemple, pour nous, le fait de partager une partie de la nuit fait clairement partie des pratiques qui nous rechargent après les journées de travail ! – mais pas que bien-sûr !) ne peut que leur donner des ressources et une solidité pour se lancer sur le difficile chemin de l’autonomie.

Comme toujours, si on suit son enfant, ce qu’il exprime de ses besoins : on ne peut pas se tromper ! Quand il a besoin de nous, donnons-lui la chance de le dire. Quand il n’a pas besoin de nous, donnons-lui la place d’avancer seul !

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C’est bon les vieux, j’ai deux ans, je prends mon appart !
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Par contre il va me falloir une rallonge d’argent de poche, on fait du shopping samedi avec mes copines!

25 réflexions au sujet de « Maternage et autonomie ; est-ce incompatible ? »

  1. Bonjour,
    Tout d’abord merci beaucoup pour le temps que vous passez à écrire vos articles, j’y apprend toujours beaucoup et cela me donne matière à réfléchir.
    Je suis globalement d’accord avec vous sur ce que vous expliquez aujourd’hui mais quelques phrases m’ont un peu interpellées. Quand vous parlez de l’indifférence de l’enfant par rapport à ses parents ou d’un enfant qui n’exprime pas le besoin de son parent, cela me déstabilise. En effet, ma fille a 6 mois, je ne l’ai jamais laissé pleurer, je la porte, je l’allaite, j’ai pratiqué le cododo plusieurs mois jusqu’à me rendre compte qu’elle dormais mieux dans sa chambre (notre chambre est petite et nous avions très chaud à trois). Depuis un mois, elle s’endort seule en prenant son pouce ou en jouant avec son doudou , elle ne pleure pas quand on la laisse à la crèche et y semble très bien, elle pleure très peu (lorsqu’elle pleure nous répondons tout de suite). Du coup, est-elle indifférente à nous? Ou quelque chose l’empêche t-elle d’exprimer son besoin de nous?
    Ou bien des bébé sont ils déjà plus autonome que d’autre très jeune sans que nous ayons forcée une autonomie?
    Je me demande si nous ne passons pas d’un extrême (tous les bébés doivent faire leurs nuit à 3 mois et savoir d’endormir seuls) à un autre (tous les bébés doivent pleurer quand leurs parents les laisse à la crèche et avoir besoin de leur parent pour s’endormir).
    (je caricature un peu mais l’idée est là)
    J’ai peut être mal interprétée vos phrases mais cela me pose quand même question, ce qui n’enlève rien à la qualité de votre article bien sûr!

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    1. Bonjour ! Je me permet d’avancer un début de réponse à votre question : je pense que votre enfant ne pleure pas ou très peu, quand elle va à la crèche par exemple, car elle a confiance en vous. Elle sait que si ce n’était pas bon pour elle, et bien vous ne l’y laisserait pas ! Et cette confiance qu’elle a en vous, a été possible grâce à vous, à votre démarche de ne pas la laisser pleurer, de la rassurer quand elle en avait besoin, etc etc. Voilà, ce doit être une petite fille très éveillée !
      Tout ça, ce n’est que mon avis, je ne suis qu’une personne lambda qui lit à droite à gauche des articles sur le maternage et surtout la pédagogie Montessori !

      Claire, maman depuis 4 mois.

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    2. Merci une fois encore pour le temps que vous prenez pour nous proposer de tels articles, leur précision et leur qualité.
      Je rebondis sur ce qu’a dit Astrid. Mon mari a pensé la même chose qu’elle. Et je pense que plusieurs en feront de même.
      Moi non car je commence à comprendre votre ton et vos nuances.
      Vous résumez très bien ce que sont le maternage ef l’autonomie et prouvez par là-même que les donc sont compatibles, je dirais même intrinsèquement liés. Pour cela merci encore.

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    3. Bonjour! Juste pour partager un peu: mon fils a commencer à pleurer seulement vers 10 mois… Avant cela, que je sois là ou pas, il n’avait pas l’air d’y avoir de problème… Il avait sûrement une confiance profonde en moi, puis son développement a continué et petit à petit, il a compris ce que c’était la séparation…

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    4. Bonjour, je me permets de vous répondre car je pense juste que vous avez suffisamment materné et répondu aux besoins de votre fille quand elle était toute petite, et que du coup maintenant « ça roule ».
      Tant mieux profitez en 🙂 à mon avis elle n’est pas indifférente, mais suffisamment rassurée. Je pense que c’est différent pour chaque enfant

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  2. Sans punition, sans sanction…..Voilà exactement l’essence de la culpabilité que l’on peut parfois ressentir en tant que maman qui, a un moment donné, est obligée de poser une limite qui ressemble sans conteste à une sanction ou une punition, tout en essayant de rester constructive. Ici, nous avons des animaux. Grand Bébé à bientôt deux ans, on lui explique quotidiennement le bien-être des animaux, pourquoi il ne faut pas traîner le chat par la queue ou le tirer par la peau pour essayer de le porter, etc. Et puis, parfois, grand bébé est en mode test. Et là, impossible (malgré le fait que globalement, il a tout bien compris, et que cela se passe bien), je dis bien impossible de le faire arrêter ou « prendre des responsabilités ». Donc là, sanction qui tombe. On l’éloigne du chat, et on lui interdit de revenir vers le chat pendant quelques minutes (plus ça sert à rien à cet âge là, c’est l’instant qui est important). S’ensuit donc une énorme crise de hurlements, de cris, de tentatives de taper maman qui frustre, de retourner taper ce chat qui fait que je suis en train de me faire poser une limite, et une grande nécessité de maintenir ce cadre. Pour moi, je pose une sanction, l’éloignement du chat pour le bien-être du chat, toujours avec cette idée que je lui répète (et qu’il comprend après coup) de réfléchir à tout ça. On a également un coussin pour passer ses nerfs. Et ensuite, une fois la crise passée, lui-même en reparle simplement. Mais voilà, on est bien obligé d’en passer par là (en tout cas, je ne vois pas comment faire autrement) et pour autant, je trouve que oui, ça ressemble à une sanction, mais c’est constructif et lié à la situation. Alors pourquoi tous les articles sur la bienveillance sont organisés de telle sorte que je puisse culpabiliser d’une telle chose, alors que pour moi, cet exemple me parait loin d’être malveillant?

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    1. Dans l’exemple que vous décrivez précisément, je ne parlerai pas de sanction. Une sanction serait par exemple d’envoyer votre enfant dans sa chambre ou de le priver de QQ chose. Quand vous éloignez le chat, et si cette éloignement est verbalisé de type « pour l’instant je porte/j’eloigne le chat car il na pas a se faire taper, vous pourrez de nouveau jouer ensemble quand tu seras prêt a jouer doucement » (ou autre formulation du type hein, en tous cas l’idée étant de ne pas dire « ben voilà tu es méchant tu as tout gagné tu es privé de chat! » mais vu ce que vous dites j’en doute), c’est ce que personnellement je ferai également dans votre situation. De la même manière que je meloigne MOI pour me protéger quand ma fille me tape, mais ce n’est pas elle que jisole dans sa chambre. C’est effectivement leur poser le cadre du « personne ne fait mal a personne ».
      Bien sur derrière l’enfant est frustré et crise : il a le droit ! Avec le temps il sera capable de réagir autrement. D’autant plus que, comme vous le faites, vous laxxompagnez par ailleurs dans l’expression des sentiments et notamment de la colère. Pour ma part je propose bcp de câlin pour calmer les colères et ça marche généralement bien, mais ce n’est pas le cas de tous les enfants.

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      1. Parfois j’éloigne le chat, parfois je l’éloigne lui, tout dépend de l’intensité du « problème ». Qu’il comprenne aussi qu’il peut bouger lui quand quelque chose ne vas pas et qu’il manque de respect (mais on reste dans la même pièce, on n’isole pas). J’essaye de l’aider à exprimer les choses parce qu’il en a besoin, et parce que c’est ce qui, j’ai l’impression, fonctionne le mieux. depuis cet incident, il prend beaucoup de précaution avec les animaux de la maison, et le dit (chat, queue, douuuux » en joignant un vrai geste doux à la parole par exemple), alors je félicite sa compréhension, son geste, sa bonne mémoire, et sa réflexion. Nous fonctionnons beaucoup avec les câlins aussi, mais attention avec le bonhomme, il faut parfois s’y prendre à plusieurs reprises, car lorsqu’il est frustré, il a une forte tendance à essayer de taper 🙂 Dans ces cas-là, je m’éloigne et lui explique que je m’approcherai plus tard, quand il sera en mesure d’accepter d’être proche de moi sans frapper.

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  3. Bonjour Astrid,

    Effectivement je pense que parfois, dans mes articles, je veux tellement argumenter « mon » point de vue que je ne nuance peut-être pas suffisamment mon message.

    Ce que vous décrivez avec votre fille, c’est ce que j’ai voulu exprimer en disant : « Le maternage c’est dire si tu as besoin, je suis là. Si tu n’as pas besoin, je te laisse la place, je ne t’étouffe pas ».

    Il me semble que c’est exactement ce que vous avez fait avec votre bébé ; vous avez été là, vous avez proposé votre présence, et vous avez vu que votre fille très vite n’en avait pas besoin, voire qu’elle était mieux seule.

    C’est vrai que tous les bébés sont différents ; je me « bats » pour qu’on reconnaisse comme légitimes les besoins de nombreux bébés d’être beaucoup rassurés, portés, etc… parce que les discours vont fréquemment dans l’autre sens et que ces discours incite à une forme de « violence » pour dresser les bébés. Mais je sais aussi qu’il existe des bébés qui ont moins besoin que d’autres de réassurance, qui sont naturellement rassurés. Et je les distingue bien entendu des bébés qui ont une apparence d’autonomie acquise parce qu’on ne les a pas écoutés et qu’ils ont renoncé.

    En fait, derrière cet article il y a l’idée de dire qu’on se focalise, dans notre société, beaucoup trop sur certaines choses (l »enfant fait-il ses nuits, a quel âge est-il propre, dit-il bonjour aux inconnus… ?) qui ne sont pas significatives pour évaluer l’épanouissement et l’autonomie d’un enfant. Mais on peut très bien avoir un enfant parfaitement épanoui parce qu’il a été écouté, et qui fasse ses nuits tout seul, soit propre à 2 ans et dise bonjour spontanément aux inconnus 🙂

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  4. Ah la DME… j’en rêvais, visiblement mon fils en rêve nettement moins 😀
    On a commencé à lui proposer des morceaux, vers 6 mois, puis rien ne se passait. Notre pédiatre (pourtant jeune) n’est pas du tout pour (il en a peur et il n’y trouve pas d’intérêt nutritionnel, on lui a expliqué que ce n’était pas pour ça), nous avons donc demandé à en rencontrer une autre pour en discuter. Ma conseillère en lactation, que j’ai également vue avant de commencer la diversification, nous a aussi soutenu dans cette démarche qu’elle appelle « se nourrir de façon tribale ».
    Je n’ai pas lâché l’affaire, jusqu’à ce que ça recule l’âge des aliments autres que le lait maternel à ses 7 mois et une semaine. Mon citron n’est pas pas prêt, voilà tout. Je me suis donc mise aux purées, en me disant « on réessaiera ». Pour le moment, il se plait dans cette alimentation passive et je tente de ne pas m’en vouloir pour cette DME ratée: si je le force à faire un truc car je l’ai imaginé ainsi pendant ma grossesse, je ne suis plus dans le respect.

    Concernant la motricité libre, on a décidé de répondre par le silence à ma belle-mère qui essaie de nous vanter les mérites d’un Johnny Jumper depuis quelques mois. C’est aussi elle qui fait souvent allusion à « il faut arrêter l’allaitement à un an, c’est comme ça » (meuf si ça te dégoute de voir un enfant plus grand au sein de sa mère, regarde pas! — bon en fait, je réponds là aussi par le silence, elle a une autre vision de la vie et ça ne sert à rien de se fatiguer à lui expliquer). Dernièrement, c’est une copine avec qui on déjeunait qui me dit, au moment où je réponds que oui, le citron a une dent en bas, et oui il a déjà essayé de me mordre, « quand + dents auront poussé, ça sera le moment d’arrêter »… Hum, okaaaaay… Si et seulement si on pouvait arrêter de prétendre qu’on sait mieux que les autres ce qui est bien pour eux…

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  5. J’apprécie vraiment votre article, très intéressant et bien écrit.
    Néanmoins, j’ai une question pour mon ca personnel, peut-être pourrez-vous m’aider à comprendre un point.
    A l’heure actuelle, mon fils a 14 mois. Je pratique une éducation plutôt instinctive même si je passe beaucoup de temps à lire des choses sur la parentalité (des blogs comme les votre, des livres de Filliozat, ect ect). Donc naturellement, je suis finalement assez ancrée dans la bienveillance, la parentalité positive, et comme vous dites, ce qui en découle naturellement (je me suis lancée dans un allaitement que je pensais durerait 3 mois mais se prolonge au fur et à mesure qu’on avance XD, je le porte tous les jours en écharpe pour l’emmener à la crèche, il finit sa nuit dans mon lit pour m’assurer un bon sommeil et une maman solo au taquet calme et disponible). Bon, j’ai un caractère extèmement calme mais le contre-coup c’est que j’ai une explosivité rare mais très forte et hélas j’ai déjà crié très fort sur mon fils quand il insiste à faire une chose que je définis comme une limite dangereuse pour lui même s’il y en a peu et il y a peu de situations où mon fils va se montrer frustré. Je partage bien cette vision de l’autonomie et j’espère arriver à ne pas enfermer mon fils dans mes appréhensions et ma timidité au fur et à mesure qu’il grandit.

    Ma question est donc par rapport au fait de ne pas étouffer notre enfant, je reprends votre phrase  » Il n’est pas question d’étouffer, d’empêcher de grandir, de garder son enfant « bébé » plus longtemps qu’il n’en a besoin ; faire ça, ce ne serait absolument pas respectueux ! »
    Je me suis souvent demandée si justement je n’empêchais pas mon fils de prendre son autonomie, si je ne lui laissais pas sa chance. Je veux dire, bien sûr que je le laisse jouer à ce qu’il veut comme il veut, j’ai fait le choix de la motricité libre (par instinct sans connaitre) et il a appris à marcher sans jamais tenir mes doigts sous ma volonté, il va souvent d’une pièce à une autre sans moi, dehors si je le laisse marcher il flane comme il veut (d’ailleurs je ne sais pas comment lui apprendre la sécurité de marcher à côté de maman sur le trottoir, en tenant éventuellement la main, puisqu’il refuse de tenir la main et marche comme il veut, mais comme on est encore au début, il est rare encore qu’il marche dans la rue), il mange très souvent son repas sans aide (on a pas fait la dme mais il a commencé les morceaux à 9 mois et apprécie autant de manger avec les doigts, la cuillère maintenant que d’avoir la bécquée).
    Enfin bref voilà, je pense le laisser beaucoup faire par lui-même de son plein gré et de son choix sur pas mal de points. Et pourtant, je me demande si je ne l’empêche pas, par exemple pour le sommeil, et si je ne me rendais pas compte qu’il dormirait mieux dans son lit sans moi (il s’endort le soir dans son lit avec maman à côté mais quand il se réveille à 1h, je le prend pour qu’il dorme à côté de moi), Mais sincèrement, je ne me sens pas prête moi à ne plus dormir sans lui, j’aime cette proximité, et ça me rassure, je dors à peine quand il est dans sa chambre et moi la mienne.. Pareil pour l’allaitement. A 14 mois, il ne tète plus ni le matin ni la journée, et a arrêté la tétée de 17h30 depuis 2 semaines. Il ne reste que 3 tétées entre le soir et la nuit. J’ai eu beaucoup de mal et d’hésitations à arrêté la tétée de 17h30. C’est moi qui lui proposait, sinon lui partait jouer, et à la fin il prenait le sein 2s et partait tout de suite, donc j’ai abdiqué mais ça m’a fait mal.
    Comment gérer ce sentiment de doute est-ce que je fais le bon choix ou pas? est-ce que c’est bon pour lui ou pas? ce sentiment qu’en tant que maman je ne me sens pas prête à avancer et laisser grandir mon fils? Comme je suis moi adulte, bien sûr que c’est évident que moi je peux gérer ma frustration et que si c’est mieux pour mon fils alors avançons, mais que c’est dur parfois de les voir grandir… Je ne sais pas si ma question sera clairement compréhensible?
    Merci

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    1. Je partage tes doutes!!!!!! On veut le meilleur pour son enfant mais que c’est dur de le voir grandir 😉 !!! Et j’imagine que c’est encore plus compliqué en tant que maman solo….
      Voilà, commentaire qui n’apporte rien 😀 mais juste pour te dire que tu n’es pas toute seule et que je suis solidaire!!!! 😉

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    2. Quel beau commentaire, je trouve ! Si bienveillant et empreint de doutes, comme nous le sommes toutes, mamans… et papas et aussi !! Moi, je ressens qu’il y a des relations maman-enfant plus fusionnelles que d’autres, que tous les enfants sont différents et les mamans aussi 🙂 et qu’on fonctionne bien ensemble, et que quand on s’écoute soi, on fait toujours ce qu’il y a de mieux pour notre enfant ! Et je vois, de ma petite expérience personnelle (mon enfant a trois ans) que la plupart des choses arrivent d’elle-même, surement si le terrain a été préparé, mais quand même, des fois j’ai l’impression qu’elles arriveraient quand même !! 🙂 comme faire pipi et même caca sur le pot ou ailleurs mais sans couche, dormir seul ou accompagné, avec ou sans réveils nocturnes, donner la main en balade après avoir préféré marcher seul pendant des mois, manger tel ou tel aliment, de telle ou telle manière… et puis je pense aussi que les enfants qui sont écoutés savent très bien exprimer leurs envies, désirs et besoins… Bref, belle continuation à tous les enfants et leurs parents, et merci Happynaïss pour tes articles que j’adooooore !!! (je partage d’ailleurs régulièrement sur les réseaux sociaux, enfin sur ceux que je fréquente, à mon grand age!! ;))

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    3. Bonjour Audrey 🙂 votre commentaire est très touchant, pleins des doutes qui nous animent toutes. Je pense que nous sommes nombreuses a avoir une part d’ambivalence ; dun cote l’envie d’encourager l’autonomie de nos enfants, de l’autre ressentir un coup au coeur a l’idée qu’ils grandissent et que finalement chaque pas en avant les rapproche du jour ou ils quitteront le nid et prendront leur envol. C’est d’autant plus compliqué a appréhender que l’on apprécié la proximité physique du maternage, puisque si nos enfants auront tirs un peu besoin de nous, il est certain que cette proximité physique ne conviendra plus a nos enfants quand ils vont devenir de jeunes adultes 🙂 je suis convaincue que l’important, fans chaque situation avec nos enfants, est d’être capable comme vous faites de prendre un peu de recul pour se poser quelques questions sur nos pratiques. Pas pour se torturer l’esprit, se demander si en faisant ça aujourd’hui on aura pas e conséquence dans 2 ans, mais juste ouvrir la réflexion autour de « est ce que cette façon de faire est dans l’intérêt de mon enfant ? Pourquoi je le fais? ». Après il NY a pas de réponse toute faite… 🙂

      Dans votre cas personnel il me semble que vous laissez une belle part d’autonomie a votre petit bout. Pour la question du sommeil, peut être que ses réveils sont guidés par le besoin de vous rassurer, peut être qu’ils le sont par son propre besoin d’être rassuré… Vous pouvez peut être verbaliser avec lui, lui donner la permission de dormir toute la nuit dans sin lit si il le souhaite, que c’est votre rôle de prendre soin de lui et non l’inverse. Si vous vous sentez de le faire et si ces paroles vous semblent sincères pour vous bien sur !

      En attendant je vous souhaite bcp de bonheur et une dose de courage pour le quotidien de Maman solo, j’ai bcp d’admiration pour vous!

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  6. Très bon article, une fois de plus ;-P !

    Je ne suis cependant pas d’accord avec cette phrase : « l’enfant qui est nourri par le parent qui lui enfourne les cuillères de purée dans la bouche, etc. » Nous n’avons pas choisi la DME pour plusieurs raisons :
    – BB constipé, donc j’imaginais difficilement l’expulsion de petits morceaux avalés tout rond (même si je sais qu’il y a tout un travail fait par le tube digestif, pour ma part quand je mâche mal mon maïs il ressort tel quel le lendemain… glamour bonjour, lol)
    – le nettoyage post repas est déjà assez important comme ça
    – BB acceptait très bien la cuillère et même si on lui proposait une quantité donnée, si elle voulait plus, elle avait plus, si elle n’en voulait plus, on arrêtait là.

    Donc le verbe « enfourner » me semble + approprié pour les oies gavés ou les pauvres petits vieux dépendants en maison de retraite (ou pour moi même quand j’ai 15 min au boulot pour manger :-P)

    J’ai lu aussi que bcp de parents craignent la DME par rapport au risque d’étouffement.
    Notre demoiselle ayant 1 an, nous lui donnons depuis 2 mois quelques morceaux de fruits mûrs en respectant la taille « DME ».
    La semaine dernière, j’ai dû faire une manoeuvre de Heimlich car elle s’étouffait vraiment (plus de son qui sortait, lèvres violacées) avec un morceau de banane, donc bon, ça va que suis infirmière et pas super flippée.
    On continue toujours les morceaux avec en disque rayé « mâche, Mâche, MÂCHE (bordel !) », parce que les morceaux durs type pain, ptit biscuit, elle veut bien faire l’effort, mais les fruits qu’elle adore, bcp moins.

    Tout ça pour dire que la cuillère ce n’est pas forcément du gavage.

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    1. J’ai ressenti les repas a cuillère avec mon fils comme vous les décrivez, dans le respect de lui-même, la seule différence de la dme étant que je donne à la cuillère et non qu’il prenne avec ses doigts (au début puisqu’il a commencé à prendre des morceaux vers 9 mois, soit 3 mois après le début de la diversification). Et autrement, je ne force en rien à ce qu’il mange (là dessus, je dirai que l’allaitement joue car on est dès le début habitué à laisser choisir bébé ses quantités de repas, et les conseils qu’on nous donne vont dans ce sens là, ce qui je crois est moins évident quand on donne le biberon où on focalise plus sur la quantité de ml). Ca évite les crises quand il n’aime pas, ne veut pas gouter, ne veut pas finir, ne veut pas manger ect (bon, en tant que maman stressée, si, ça m’ennuie quand il mangeait mal mais jamais je ne le force à finir le pot). Et pour ce qui est des découvertes des textures, quand il a souhaité toucher les aliments, j’ai accepté de laisser faire, c’est venu au moment où il l’a voulu, je ne pense pas lui avoir fait manqué quelque chose.

      Par contre, j’ai eu aussi affaire à plusieurs épisodes d’étouffement, et 3 fois je suis intervenue pour une manoeuvre (pourtant je ne suis pas formée mais j’ai vu comment faire) et ça faisait pourtant longtemps qu’il mangeait avec les doigts des morceaux… Mais il a des phases où il fait le hamster. Alors je suis contente de savoir comment réagir

      pour ma part, je n’ai pas voulu me lancer dans la dme car je ne voyais pas comment ça fonctionnait dans l’intégralité (je savais qu’il fallait préparer des morceaux à bébé et il les mange lui même), mais quid de la préparation de l’intégralité des aliments (la 1ere fois que j’ai donné de la viande en morceau ça m’a fait stresser), quid de la crèche qui ne fait pas la dme, quid des jours où j’ai pas le temps, que je suis trop malade ou pas bien pour préparer comme il faut..? bref, ça me faisait peur de ne pas maitriser le truc en entier ou presque, de ne pas avoir de vraies personnes à proximité pour m’aider en cas (les réseaux sociaux sont géniaux pour ouvrir son esprit à de nouvelles expériences, mais ces personnes ne sont ni dans la même ville, on a pas leur numéro en cas d’urgence ect ect, donc pour moi, trop d’incertitudes)
      Maintenant, comme bcp de mamans je suppose, maintenant que j’ai vécu les choses une première fois avec mon fils, j’aurai peut-être moins d’appréhension pour le faire avec un 2e enfant. Mais je ne regrette pas mon choix car je pense que j’aurai pris des risques (et surtout mon bébé)

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  7. Bonjour,
    Et merci pour cet article, on se sent moins seul! Je vous lis ponctuellement depuis un an et demi, depuis que je suis maman quoi! Ma fille est particulièrement éveillée, elle marche, court, saute, elle mange des morceaux depuis ses 8/10 mois, n’a jamais eu de sucette ou doudou, elle parle très bien (ce qui surprend absolument tout le monde tellement elle se fait bien comprendre) et a tout un registre de mimiques et de gestes pour compléter si on ne saisit pas. Un vrai bonheur que de comprendre son enfant! Nous avions commencé la langue des signes pour bébé vers ses 6 mois, peut-être que ça a contribué.
    Je me retrouve beaucoup dans ce que vous écrivez, même si je ne suis pas franchement la maman zen, sûre d’elle-même, etc… que j’aspire à être et que vous donnez l’impression d’être! Mon compagnon et moi-même travaillons à la maison, nous nous occupons à tour de rôle de la petite pendant que l’autre travaille à l’étage. Elle a donc 18 mois et n’a jamais été gardée plus de deux heures par mes beaux-parents qui sont nos voisins (et dont l’un est alcoolique…), elle ne va pas à la crèche et n’ira a priori pas à l’école non plus. Elle est quand même très sociable (un peu trop même), ouverte, curieuse et va vers les gens et les choses très facilement, contrairement à ce qu’on nous reproche souvent. Et elle est toujours allaitée, et le soir, elle s’endort au sein avant que je ne la pose dans son lit, à côté de nous dans la chambre. Bref, ça c’est pour le côté maternage. Effectivement, peu de gens comprennent toute l’implication et le travail sur soi que cela représente, et on continue à avoir des remarques sur l’allaitement, le fait qu’elle ne soit pas gardée, qu’on ne lui autorise pas encore certains aliments (viandes rouges, sucre, biscuits, non bio) ou certains jouets/objets (pas de plastique ou de matières synthétiques, pas de peintures toxiques, pas de trucs bruyants…), qu’on la « garde pour nous » et qu’on la surprotège en somme. On voit bien ce que ça a de gênant pour ceux qui continuent de penser selon une éducation « traditionnelle », mais on voit surtout ce que ça a de bénéfique pour notre fille. On a beau expliquer, articles scientifiques à l’appui, tout ce qu’on essaie de faire pour garantir sa bonne santé physique et mentale, il y a un truc qu’on doit mal dire puisque les gens entendent surtout qu’eux, font ou ont mal fait les choses avec leurs propres enfants (ou nous). C’est dur, on se sert les coudes mais c’est parfois difficile de continuer à rester à l’écoute de soi, de son compagnon et de notre enfant avec toute cette pression. Alors encore merci!

    Par contre, une petite chose : la bienveillance, le maternage, et toutes nos jolies valeurs sont celles adoptées et pratiquées par des mamans et des PAPAS! C’est assez frustrant de voir passer (ici ou ailleurs) des textes où seules les mères sont concernées semble-t-il! Mon homme est exceptionnel certes, mais il n’est pas une exception et ces messieurs sont de plus en plus nombreux à prendre fait et cause pour une enfance heureuse!

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    1. Ha, je trouve ça génial que vous travailliez tous deux à la maison !!! ça aide pour passer le maximum de temps précieux avec son/ses enfant/s, et c’est chouette de ne pas être justement seul parent « au foyer »… c’est ce qui m’a paru le plus dur dans le choix d’être le plus présente possible pour mon enfant, le fait d’être un peu seule adulte dans le quotidien quand même… Heureusement les choses se sont un peu équilibrées maintenant, le chemin se fait progressivement… mais c’est génial que vous soyez tous deux dans la même dynamique, la même démarche, la papa et toi ! c’est quand même plus fun !! Bien à vous toutes et tous, Children, Mamas And Papas !! 🙂

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      1. Merci Lysis, pour ce commentaire plein d’entrain et de joie de vivre! C’est vrai qu’on a beaucoup de chance et même si tout n’est pas rose autour de nous, on sait qu’on doit profiter de cette opportunité unique d’être présents H24 pour notre fille : on n’a rien raté de son évolution!!! Par contre, on tourne un peu en rond vu que nous sommes les deux seuls adultes du périmètre, même si on bosse chacun de notre côté dans notre bureau avec nos collègues à distance! Ca c’est un peu dur, le sentiment que plus jamais tu ne pourras parler d’autre chose que de la taille du caca du matin ou de la galère pour la banane de 16h!
        Bravo à toi d’avoir assuré seule (ou presque) avec ton bout d’chou, je suis admirative! Malgré les doutes, les moment « down », la fatigue, tu peux être fière de toi!
        Belle journée 😉

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  8. Merci vraiment de cet article qui tombe à point nommé pour notre famille et qui me remet les idées en places.
    En effet ma fille a 3.5 ans et commence à être invité à des anniversaires, le premièr s’est déroulé à royal kid et elle n’a absolument pas voulu aller jouer avec les autres et n’a pas décoller de moi mais c’était un gros truc très bruyant et plein d’inconnus donc j’ai parfaitement son attitude. Mais le 2e anniversaire était chez sa meilleure amie dans une maison qu’elle connaît avec des parents qu’elles connaît et avec ses copines de classe mais la encore elle n’a pas voulu faire les jeux propose et j’ai du rester avec elle le temps de l’anniversaire. C’est un bébé maternee, écouté élevé dans la bienveillance je me suis donc sentit extrêmement frustrée qu’elle ne sente toujours pas assez en confiance pour ce genre de choses alors qu’aucun autre enfant ne semble avoir le même soucis de séparation.
    Donc la culpabilité ma assaillis et j’ai commencé à me demander si finalement les autres n’avaient pas raison. Si à trop la materner et l’écouter je ne l empêchait pas de grandir en confiance. J’avais juste oublié qu’elle a son individualité et que ce n’est pas parce que les autres sont prêt qu’elle doit l’être aussi donc merci pour cet article.
    Ce qui ne m’empêche pas de me demander comment l’aider à prendre confiance et à aller vers les autres

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  9. Très bel article, qui explique bien tout ce que je pense et que je mets en pratique du mieux possible. Je n’ai qu’un seul regret c’est la DME car je ne connaissais pas… pour mon aînée, les purées ne l’ont pas gênée et elle est vite passée « aux morceaux » et à manger comme nous très rapidement mais ma 2ème de 15mois, je sens que j’ai foiré et ça va être plus long à lui faire prendre goût aux repas et à manger comme les « grands » (mais bon c’est pas grave, elle tète encore beaucoup le bon lait de maman 😉 ) ! On fait de notre mieux c’est certain, le problème c’est le manque d’information, la vraie information, les autres méthodes pour sortir du conditionnement !! Alors bravo et merci pour ce texte !!

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