Accueillir la vie

Deuxième grossesse, deuxième trimestre : comment ça se passe ?

Physiquement

On ne va pas se mentir, je suis grosse. Chez moi, c’est confirmé que pour une deuxième grossesse le ventre se voit plus tôt ; dès 3 mois de grossesse j’ai réussi à ce qu’on me laisse une place assise dans les transports de temps à autres (mais pas aux heures de pointe, faut pas déconner).

Je suis maintenant à presque 5 mois, avec le ventre que j’avais au 7ème pour ma première grossesse. Mais bon, comme accessoirement je m’empiffre joyeusement, faut pas non plus trop jouer les étonnées… Je compte lâchement sur la veine que j’ai eue la première fois et je mise tout sur l’allaitement pour me pomper ces écarts ; croisons les doigts pour que mon métabolisme ne m’ait pas fait fond-bond entre temps (je n’ai pas réussi à m’immuniser contre la toxo entre les deux grossesses, alors ce ne serait que justice hein). Et si ce n’est pas le cas… tant pis, j’aviserai.  Voyez comme je me suis détendue ? dit-elle en renseignant son poids du jour dans son application Doctissimo.  

En toute franchise, j’ai un peu de mal avec mon corps en ce moment. Le ventre rond, je l’aime bien, d’autant plus qu’il reste encore dans des proportions relativement correctes. En revanche, les hanches et les fesses élargies, les cuisses de mammouth, la poitrine alourdie et le mini-bourrelet en cours de formation sous les baleines du soutif, je les aime beaucoup moins. J’en viens à craindre l’été, où il va falloir alléger les couches de fringues et où je ne pourrais pas compter sur mon bronzage habituel pour arranger mon cas. Grosse, celluliteuse et blanche comme un cul, voilà le tableau qui se profile à l’horizon !

Bien-sûr c’est une situation provisoire et ça peut sembler dérisoire par rapport au fait de porter la vie. Il n’empêche que la façon dont je perçois mon corps a toujours eu un impact sur mon moral, ma confiance en moi et que je trouve difficile d’accepter tous ces changements. D’autant qu’ils s’accompagnent d’un manque de temps pour prendre soin de moi par ailleurs ; si au moins j’avais un brushing impeccable, un teint lumineux et des fringues géniales ! Mais quand tu n’as plus accès qu’à 10% de ta garde-robe, que tu te prépare chaque matin en 6 minutes (puisque tu t’en aies accordé 12 pour prendre un petit-dej en tête à tête avec ta fille qui ne veut manger que des tartines sans croûte) et même pas toujours devant un miroir, c’est coton.

Parfois quand je me regarde, j’ai l’impression de voir ma mère comme je la voyais quand j’étais enfant ; un peu trop grosse, avec des fringues pratiques mais pas cool et une coupe « de maman ». Bon, entre temps, mamie Poule est devenu super mince et branchée et dans la rue on la prend pour ma sœur… enfin c’est peut-être aussi rapport au fait que moi je me dégrade ?!  Bref.

En prime, comme pour ma première grossesse, mon dos est mon talon d’Achille et j’ai depuis déjà un presque 2 mois adopté la démarche « balais dans le cul » ou « dindon qui se dandine », ce qui n’arrange en rien ma côte glamour. Papa Ours m’aide à rouler du canapé en luttant pour ne pas trop se foutre de moi, et parfois il m’engueule : « Rho, mais il faut que tu fasses quelque chose pour ton dos quand même ! ». J’adore.  Ah oui, j’y avais pas pensé tiens! Quand je me lève de ma chaise au bureau, je suis toute coincée et à moitié pliée en deux, donc mes collègues me regardent, l’air inquiet, se demandant si je vais pondre sur la moquette. « Non non, ne vous inquiétez pas, c’est juste mon dos qui est coincé, faut que je me chauffe ! ».  Enfin c’était les 10 premières fois, entre temps ils se sont habitués. Difficile de se trouver sexy et pimpante quand on a la démarche d’une mamie de 90 ans…

MAIS je suis en bonne santé et mon bébé aussi, alors hein fini les plaintes, n’est ce pas ?    😉 😉

 

Mentalement


Après les montagnes russes et le franc coup de mou du 1er trimestre, je me sens beaucoup plus optimiste, sereine et enfin impatiente de rencontrer mon bébé. Oui , car je vous l’avoue en toute intimité (…), au premier trimestre c’était une telle tempête dans ma tête que je me disais que je n’avais pas du tout hâte qu’elle naisse et ça me faisait énormément de peine de ressentir ça.

Maintenant je me sens prête et impatiente de la rencontrer, mais pas de cette impatience dévorante que j’avais pour Bébé Carrousel qui me faisait souhaiter d’être toujours à l’étape suivante sans apprécier l’étape présente. Je prends beaucoup plus les choses comme elles viennent, j’ai envie de profiter, de moins anticiper (il faut dire que j’ai bien compris qua ça ne servait pas à grand-chose de faire des plans sur la comète ^^).  Parfois, au hasard d’une situation où je me sens un peu débordée avec mon unique enfant à gérer, je me dis « comment je ferai, dans cette situation précise, avec les deux ? ». Et puis je n’y réfléchis finalement même pas, et je me dis « on verra, on avisera! » ce qui, pour ceux qui me connaissent, est une phrase qui n’a normalement carrément pas sa place dans ma bouche. Nous n’avons encore matériellement rien prévu pour cette arrivée et j’ai vraiment le sentiment que c’est secondaire, car à part un sein et une écharpe de portage, je sais qu’elle n’aura pas besoin de grand-chose d’autre au final. J’ai aussi moins le temps de tergiverser, puisque Melle Carrousel occupe mon attention en dehors du boulot, que la vie défile encore plus vite. Du coup, je n’ai pas envie que cette grossesse se termine trop vite parce que je n’ai pas encore consacré assez de temps à accueillir en moi cette nouvelle vie.

Maintenant que le projet d’accouchement à domicile est bien ancré, j’essaye de consacrer un peu plus de temps à me « connecter » à Bébé sœur.  Dans le RER le soir, je lis et relis, un peu au hasard, des passages de « vivre et transmettre le meilleur pendant sa grossesse » pour me rappeler l’importance de prendre soin de moi d’un point de vue émotionnel et d’accorder du « vrai » temps au bébé qui grandit en moi. J’ai du mal à lui parler à haute voix, même seule car je me sens stupide,mais j’ai compris que l’important ce sont les émotions que je lui transmets au quotidien et le temps intérieur que je prends pour lui faire de la place en moi, dans mon esprit,  mon corps, notre famille. Pour cette deuxième grossesse, cette préparation émotionnelle et psychologique me semble bien plus importante que la préparation matérielle qui m’a occupée beaucoup pendant ma première grossesse.

Quand Mademoiselle Carrousel me réveille la nuit, je le prends comme l’occasion de donner aussi RDV à mon bébé. Une main serrant celle, douce et chaude de ma grande fille endormie contre moi, l’autre posée sur mon ventre, je respire profondément comme je l’ai appris en chant prénatal, et à toutes les deux j’envoie mon amour inconditionnel, ma volonté de les accueillir telles qu’elles sont, seront, deviendront. L’amour que je porte à l’une, que je connais si bien, m’inspire et me porte dans ma façon aimer l’autre, celle que je ne connais pas encore. Toutes les émotions que m’inspire Mademoiselle Carrousel circulent comme un élan d’amour entre nous trois. Et même entre nous quatre, car si Papa Ours ronfle sec, parfaitement inconscient du bain d’ocytocine que sont en train de prendre sa femme et ses filles, je l’inclue dans notre cercle d’amour ; l’amour je lui porte et qu’il me porte, les sentiments qu’il m’inspire quand je le regarde dormir paisiblement avec ses cheveux en bataille, c’est de l’amour en plus que j’ai à donner au bébé !

 

Et Mademoiselle Carrousel ?


Ma petite fille m’étonnera toujours ; alors que je me suis préparée à de grosses crises, un changement de comportement et à un rejet total du bébé, pour l’instant elle se montre juste ravie à l’idée d’accueillir sa petite sœur ! Elle câline mon ventre, veut « voir bébé sœur faire gros câlin », veut jouer à la dinette avec sa petite sœur, est d’accord pour prêter sa poussette, est surexcitée à l’idée qu’un jour elles partageront leur chambre et quand je lui dis que Bébé Sœur risque de pleurer, elle me dit « moi berce bébé sœur et chante bateau sur l’eau, et après chut, dodo dans son lit ». #CHOUPITUDE

Certes, j’ai bien conscience qu’elle ne comprend pas, concrètement, ce que ça va représenter en termes de partage du temps, de MON temps en particulier. Je me prépare vraiment à des moments difficiles par la suite, d’autant plus que cela va arriver en plein dans sa 3ème année qui n’est pas la plus simple. Mais je suis juste heureuse que, pour l’instant, la grossesse se déroule aussi bien et sans changements majeurs dans son comportement. Je profite !

En termes de préparation, je vous en reparlerai mais à ce stade j’essaye principalement de lui faire découvrir ce qu’est un vrai bébé (donc, pas quelqu’un avec qui on peut jouer à la dinette tout de suite) par le biais des livres et en lui parlant de ce qu’elle pourra faire avec sa petite sœur (la porter, lui faire des bisous, lui chanter une chanson, poussette la poussette, m’aider pour changer la couche…). De temps en temps, j’inclue Bébé Sœur dans nos jeux, je lui dis qu’elle nous entend, qu’on peut lui parler, lui dire coucou…  

Avec mon dos, ça devient de plus en plus difficile de la porter même si je le fais encore beaucoup trop. Je ne lui dis pas que c’est « à cause du bébé », simplement que j’ai mal au dos, mais que je peux la porter assise ou qu’elle peut se faire porter par son « papou super musclé ». Elle l’a très bien intégré et quand on se balade et qu’elle a envie d’être portée elle dit spontanément « maman mal dos, papa porte ? ».

Bref, encore une fois je m’émerveille de ma petite fille, de son empathie, de l’amour qu’elle a à donner, de sa joie de vivre à chaque instant. La voir « bien » grandir me donne tellement de confiance pour la suite !

Juste pour vous montrer comment je gère les tresses depuis ce week end 😉

11 réflexions au sujet de « Deuxième grossesse, deuxième trimestre : comment ça se passe ? »

  1. Ton article me rassure. Visiblement il est difficile d’intégrer une seconde grossesse et de s’y préparer comme pour la 1ère. Je suis enceinte de notre futur deuxième, en plein premier trimestre et je ne me sens pas enceinte. Pas de symptômes et pri de temps pour y penser avec ma première qui réclame toute notre attention. As-tu eu un déclic au second trimestre avec le ventre qui s’arrondit? De mon côté, ne l’ayant dit qu’à peu de monde je pense que ça participe au côté faible prise de conscience.
    Pour la prise de poids, une vilaine gastro me cloue au lit depuis 2 jours sans manger, résultat perte de 2/3 kilos garantie… mais je ne conseille à personne!
    Ps: les tresses sont très jolies! Et je eme reconnais dans le levé de chaise pliée en deux, quelle galère! Le Pilates avait été ma solution mais ça s’était avant d’être maman!

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  2. Merci pour vos articles ! Vive la pêche du 2e trimestre !
    Pour votre dos je vous recommande très vivement de commander la ceinture pelvienne mise au point par Bernadette de Gasquet : http://www.physiomat.com/PBSCProduct.asp?ItmID=7744582#S8
    À mettre sans modération comme expliqué sur la vidéo (bien basse!) et à porter direct après l’accouchement pour resserrer votre bassin et éviter le relâchement trop important du ventre vide. La « tonic » sur ce lien si à la base vous êtes plutôt menue, mais si comme moi vous avez un bassin plus large prenez la « confort » (2cm plus large).
    Hâte de vous re lire !

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  3. Bravo pour les tresses 😉
    Et merci pour le livre que vous indiquez, qui a l’air très intéressant.
    Pendant ma grossesse, j’ai fait de l’haptonomie : c’était idéal pour entrer en relation avec le bébé, y compris pour le papa ! C’est une expérience que je recommande à toutes les femmes enceintes !

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  4. Bonjour Maman poule,

    Voici quelques mois que j’ai découvert ton blog (un mois après être devenue maman à mon tour^^), et je prends beaucoup de plaisir à te lire. Mais plus je te lis, mieux j’ai l’impression de te connaitre et je m’étonne de ce qu’il y a un sujet que tu n’as (presque) jamais abordé, alors que je te vois très bien t’y intéresser pour ton deuxième bébé : l’hygiène naturelle infantile (HNI pour les intimes) ) Même si là, on tombe carrément dans le cliché de la mère hippie, c’est une façon unique de créer des liens supplémentaires avec bébé. Je te conseille (s’il n’est pas déjà dans ta bibliothèque) « Sans couches, c’est la liberté ! » d’Ingrid Bauer qui présente très bien la philosophie de cette approche.Et si ça t’intéresse je pourrais aussi te faire part de mon propre retour d’expérience en la matière (sachant que je n’aurais pas du tout imaginé faire ça avant la naissance de ma puce 😉 )

    Bon courage pour la suite de ta grossesse et le reste…

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    1. Ahah mais figure toi que ce sujet est dans la liste des sujets que je veux aborder!!! Ça m’intéresse bcp mais j’avoue que je n’ai pas pratiqué, il faut que je me renseigne un peu… Merci pour le conseil de livre !!!! Avec plaisir pour ton retour d’expérience…. Car effectivement a première vue j’ai peur des loupés !

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      1. Hihi j’en étais sûre ^^
        Bon, je t’envoie ça par mail dès que j’ai un moment parce que me connaissant, ça risque de faire un peu pavé 🙂
        Côté lecture il y a aussi « Conseils et astuces pour élever son enfant sans couches (ou presque) », de Carine Phung qui est pas mal il me semble (je l’ai pas lu, mais ma soeur oui), beaucoup plus axé sur les méthodes et techniques alors que celui de’ingrid Bauer est davantage « philosophique »

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  5. Felicitations pour ta deuxième grossesse! J’ai accouché en janvier d’une deuxième petite puce et ce que tu racontes m’a bien rappelé des souvenirs 😀 c’est fou comme ca passe encore plus vite avec deux et qu’apres 2 jours on ne sait deja plus comment c’était quand on avait qu’un seul enfant 😁 belle fin de grossesse!

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