3-9 ans : Grandir en confiance

To school or not to school ? (épisode 1 : à la decouverte du unschooling)

Avant que je sois maman, il y a quelques millénaires donc, j’étais tombée sur un reportage télévisé sur des familles qui choisissent de faire l’instruction en famille (IEF).

Car OUI, on a le droit, même après 6 ans (bientot 3 ans…) : l’obligation est celle d’instruire les enfants et non de les scolariser, c’est pourquoi les familles IEF subissent annuellement une évaluation du niveau d’instruction de leurs enfants.

Dans le documentaire, j’avais découvert une famille qui faisait l’école à la maison ; ils avaient une salle de classe dans la maison, la maman préparait des supports, faisait la classe à ses 3 enfants en suivant le programme de l’éducation nationale, mais à leur rythme, en fonction de leur niveau et sans stress le matin . Je m’étais dit « Mouais… pourquoi se faire chier, si les enfants ne sont pas en difficulté scolaire?« . 

J’avais ensuite decouvert une famille pratiquant le unschooling : les parents ne faisaient pas classe, ne suivaient pas de programme, n’avaient pas recours au CNED, n’imposaient ni matière, ni support ecrits, ni test… Ils vivaient leur vie de famille et les enfants apprenaient ainsi en fonction de ce qu’ils avaient envie ou besoin de savoir pour mener leur vie. « Oulala, n’importe quoi cette histoire! C’est sur que les gosses ne vont faire que jouer et regarder la télé si on leur laisse le choix hein! » (Maman Poule, 19 ans, paix à son âme).

Puis je suis devenue deux fois maman, j’ai vécu ma revolution interieure avec les moult prises de conscience que vous connaissez au sujet de l’éducation et bien sûr ma vision de l’enfant a totalement changé

En premier lieu, j’ai cessé de voir les enfants comme des petits animaux a tendance tyrannique, qu’il faut absolument dresser et à qui il faut tout apprendre ; le simple contact et l’observation quotidienne de mes filles m’ont remise à ma place, celle de soutien et non d’enseignante. Incroyable ce qu’elles ont été capables d’apprendre par elles même dans ces premières années de leur vie, par observation, imitation et exploration, qu’il s’agisse de motricité ou de progrès cognitif ! Le plus impressionnant de ces apprentissage étant le langage : quand j’entends ma Carrousel (3 ans et demi bientôt) manier le pluriel, accorder les verbes, utiliser le futur, le passé, l’imparfait, le plus que parfait et les modes conditionnel et subjonctif dans le respect presque total de la concordance des temps, utiliser toute sorte de connecteurs logiques et conjonction de coordination, je ne peux que m’incliner : la seule façon d’apprendre à parler, c’est qu’on nous parle, correctement, sans simplification infantilisate… ni complication inutile ! Je pense que tous les élèves à qui on a appris à détester la grammaire et la conjugaison, précisément parce qu’au lieu de leur donner l’occasion de baigner dans un bain de langage riche et en les encourageant a le manier jusqu’à ce qu’ils en saisissent intuitivement les règles par eux même, on les assommé de 10h a 11h le mardi 12 janvier avec une définition inbitable de la concordance des temps… seront d’accord avec moi. Qui peut se saisir de la leçon de grammaire sur la concordance des temps ? Les élèves qui ont déjà, au moins en partie, saisi et senti par eux même la réalité de cette abstraction en entendant leur entourage varier les conjugaisons des verbes les uns en fonction des autres. Ceux là, dont j’ai fait partie en mon temps, peuvent se dire « aaaaahhhh c’était donc ca, j’avais bien vu qu’il y avait quelque chose de cet ordre ! » et éprouver le plaisir d’approfondir sur la base de la fierté d’avoir compris quelque chose. Autrement dit, la lecon sur la concordance de temps profite à ceux qui connaissaient déjà la concordance des temps sans forcément savoir que c’était un concept. Pour ceux qui n’ont pas cette chance, cette leçon est probablement une occasion de plus de se dire que les cours de français c’est de la merde inutile. Ce que peut aussi se dire le 1er groupe d’élèves, d’ailleurs..   INUTILE, à propos de la langue qui nous sert a communiquer tous les jours par ailleurs hein, vous sentez l’aberration? En même temps, que demande t on le plus souvent à un élève tout au long de sa scolarité ? De se taire. Mais on voudrait qu’ils parlent bien. Donc bon, en matière d’aberration..

Maman Poule, où veux tu en venir exactement (parce que bon, c’est loin les cours de grammaire, le plus-que-parfait du subjonctif tout ça on a oublié, à part qu’il y avait une histoire qu’il eut fallu que je le suce.. susse pardon…) ?

Je veux juste en venir à ca : pourquoi soudain à 3 ans, apres 3 fructueuses années d’apprentissage autonomes, faudrait absolument, pour tous et pour le mieux de chacun, aller dans un endroit bien précis, entouré d’enfants exactement du même âge, et écouter une personne expliquer la vie du plus simple au plus complexe et en suivant un ordre établi par des adultes (infichus par ailleurs de se mettre d’accord) ? Apprendre à parler se fait en écoutant et en parlant, apprendre le reste de la vie peut se faire… en vivant ! 

N’importe quel adulte doté de 2 yeux et 2 oreilles (voire seulement un de chaque) peut se rendre compte, en observant un petit enfant, à quel point il est naturellement mu par le désir de connaître, de comprendre, de savoir. En fait, le cerveau est ainsi fait que lorsqu’il est face à un « mystère », il va chercher dans toutes les informations independantes les unes des autres qu’il connait déjà, afin d’élaborer une théorie pour resoudre ce mystère. Et si, un peu plus tard, une nouvelle information entre en sa possession et fait tomber sa théorie, alors il en élabore une nouvelle. Nest-ce pas ainsi que se sont élaborées toutes les grandes decouvertes et avancées scientifique, par hypotheses successives et dans l’enthousiasme de celui ou celle qui était vraiment intéressé de trouver reponse a ses questions?

C’est ce que nous dit André Stern, auteur/compositeur/interprete/danseur/conferencier/luthier (et j’en oublie) dans son manifeste « semeurs d’enthousiasme, pour une écologie de l’enfance » et dans ses conférences : l’enthousiasme est la clé de  l’apprentissage. Elaborer les bons supports et le bon matériel ne sera d’aucune utilité, ou du moins d’une utilité moindre, si son utilisation est imposée à quelqu’un qui ne cherche pas de reponses pour lui même, ne s’intéresse pas a la question, en somme à quelqu’un qui n’a rien demandé et qui s’en fout (genre, 99% des gamins de CM à qui on enseigne la concordance de temps). 

André Stern pointe aussi du doigt les conséquences du concept même de l’école : en dédiant un lieu « pour apprendre », ce faisant on laisse penser qu’il y a des moments ou on apprend et ceux où on n’apprend pas. Il y a d’un côté le jeu et de l’autre les apprentissages. Le plaisir et le labeur. Arrêtez de vous amuser les enfants, c’est l’heure d’apprendre. On fait difficilement plus efficace pour rendre les apprentissages rebutants.

Quand on lit la biographie d’André Stern (Et je ne suis jamais allée a l’école – interview ici si vous n’avez pas le temps de lire le livre), cet homme de 40 et quelques années qui se decrit comme un adulte qui n’a jamais cessé de jouer, on voit la moooooontagne absolument incroyable de choses, savoirs et savoirs faire, qu’il a apprises sans aller à l’école, en suivant ses élans et en étant nourri par un entourage simplement attentif et desireux de lui procurer l’environnement favorable a ses découvertes.. c’est juste inspirant.

Poursuivant mon chemin de découverte du unschooling, je me suis quand même dit « Et la socialisation?« . L’argument de masse contre la descolarisation. C’est vrai que l’école, c’est le moyen le plus rapide pour rencontrer des enfants de son âge de milieux variés. Mais ce n’est pas le seul ! J’ai ainsi decouvert que les familles « unsco » mettent au coeur de leur projet le fait d’aller chercher en dehors de la maison toutes sortes de ressources humaines afin de repondre aux questions et demandes des enfants : sorties, visites, rencontres entre familles… mais surtout, quand l’enfant s’intéresse à un sujet ou pose des questions, les familles se demandent qui elles pourraient aller voir pour obtenir des réponses. J’adore cette démarche, cette idée qu’il n’y a pas une seule personne détentrice du savoir (la maitresse ou la maman) mais qu’au contraire chaque personne autour de soi sait au moins une chose qu’on ne sait pas.  Les enfants cotoient ainsi des gens de tous âges, enfants et adultes, au coeur de la vraie vie et non pas seulement des enfants du même âge, une situation crée artificiellement dans laquelle on ne se trouve jamais dans la suite de sa vie. 

Une chose m’a paru claire : le unschooling n’est pas « que » le choix de scolariser ou non ses enfants, c’est un choix de vie dans son ensemble. Qui implique d’abord une organisation professionnelle particulière, mais qui ne signifie pas ne pas pouvoir travailler : dans le documentaire « Etre et devenir » consacré au sujet, on voit que dans de nombreuses familles les deux parents travaillent malgré tout : certains ony des métiers leur permettant de travailler en horaire décalé, certains bossent de la maison, d’autres font garder les enfants une partie du temps pendant qu’ils travaillent, d’autres encore (avec des enfants d’un certain age) précisent des plages horaires où ils ne sont pas dispo pour répondre aux questions car ils travaillent ou font autre chose. C’est un point rassurant, car je pense que personne n’est en mesure de se dire « Ok, je ne vais absolument rien faire d’autre qu’enseigner à mes enfants pour les 18 prochaines années ». Déjà parce que toutes sortes d’organisations sont envisageables, selon les âges, les professions, les situations. Mais surtout parce que la base du unschooling c’est la vraie VIE. Donc si les parents ont des passions, des occupations, du travail, des obligations, ils peuvent y consacrer du temps et peut être que leurs enfants auront envie d’en tirer quelque chose pour eux. Et si les enfants ont envie, pendant une semaine, de creuser nuit et jour dans un tas de sable (peut etre pour voir s’ils trouvent de l’eau, peut être par défi, peut etre pour voir ce qu’il y a en dessous…), ils le font et le parent n’a rien d’autre à faire qu’apporter de l’eau, des chapeaux de soleil et quelques marques d’intérêt. 
Apprendre nest pas être enseigné et j’ai compris, notamment en lisant John Holt (« Les apprentissages autonomes : comment les enfants s’instruisent sans enseignement) qu’une grosse part du travail du parent unscooler était de se RETENIR d’enseigner. C’est une partie du livre qui m’a beaucoup parlée, car j’ai cette tendance à vouloir apprendre à mes filles des choses, particulièrement à ma Carrousel puisque ma Fusée est encore un bébé, pour peu qu’elle montre un début d’intérêt. Et j’ai bien remarqué que ce faisant… je coupe son intérêt et qu’elle cherche bien vite autre chose à faire, voire elle se fâche. Les enfants adorent apprendre mais détestent être enseignés, nous dit Holt. Quand on se place dans la posture de l’enseignant face à un enfant en lui expliquant quelque chose qu’il n’a pas demandé, on se met au dessus, on prive l’enfant du frisson de la découverte, et on envoie un message de type « tu as besoin que je t’explique, tu n’es pas capable de découvrir par toi même ». Je ne peux que plussoyer : dans le genre « je t’explique la vie mon petit », Papi Poule en tient une couche et c’est vrai que ça m’a toujours viscéralement, sans que je me l’explique, froissée, y compris à l’âge adulte encore très récemment. Ça coupe les ailes, rien de moins.

Le unschooling c’est donc une posture parentale subtile à trouver pour être à la fois soutenant, humble, observateur, créatif, enthousiaste, patient et capable de lâcher prise par rapport au cadre, aux évaluations, à la norme. Le détachement attentif : tout un programme. 

J’y vois surtout l’opportunité d’une vie en famille ultra riche, avec le temps laissé à chacun de s’absorber, de contempler, de s’ennuyer, de creer, de vivre. Une vie de temps partagés où les parents apprennent et vibrent avec les enfants et les enfants avec les parents. Une vie qui s’organise en fonction des desirs d’apprentissage de chacun et toutes les possibilités de cela implique, comme par exemple celle de faire un long voyage de plusieurs mois. J’y vois aussi l’aboutissement de la prise de conscience que l’enfant n’est rien de moins qu’un autre être humain avec qui on peut entretenir des rapports horizontaux même s’ils ont vécu moins longtemps que nous : le récit d’André Stern est édifiant quant à la confiance en lui qu’il retire d’avoir été considéré toute sa vie par les adultes autour de lui comme une personne de confiance, aux intérêts digne d’intérêt (précisément) et avec qui on a échangé d’égal à egal. 

La synthèse de tout cela ? C’est que je suis absolument et définitivement convaincue que les enfants peuvent apprendre et s’épanouir magnifiquement en dehors de l’école et sans enseignements formels, dans les foyers qui sinscrivent dans cette demarche (on ne parle pas ici de ne pas scolariser les enfants pour les enfermer dans une cave hein…). Je pense que pour pas mal d’enfants, l’école est une chance car elle leur offre un cadre plus bienveillant que la maison et un accès a des activités et des apprentissages auxquelles ils ont peu voire aucune chance d’être exposés à la maison. Mais les parents qui en sont à considerer la question de la non scolarisation dans les termes de cet article, sont capables, je crois, d’offrir liberté et nourriture pour soutenir les apprentissages autonomes, gardant ainsi chez les enfants intacte la curiosité, la joie et le désir d’apprendre ainsi que la capacité à s’absorber et sinvestir pleinement dans un apprentissage : une mission qui, il me semble, n’est pas remplie par l’école aujourd’hui. 

Dans les prochains épisodes de « To school or not to school » : les apprentissages informels en un exemple avec Melle Carrousel (épisode 2), Les Poulours et les écoles (episode 3) puis L’heure du choix (episode 4) … Mais quel suspens Maman Poule, quel suspens !! 😂 
PS : en fait, pour tout vous avouer, j’ai discuté avec une maman de 3 enfants non scolarisés et elle revenait d’un voyage a Cherbourg afin de nourrir l’intérêt de sa fille de 8 ans au sujet….du Titanic ! C’est juste parce que j’aurai adoré que ma passion du Titanic soit ainsi prise au serieux que je m’intéresse au unschooling. Voilà. 😉

42 réflexions au sujet de « To school or not to school ? (épisode 1 : à la decouverte du unschooling) »

  1. Autant j’approuve tout ce qui est dit, autant je trouve que l’école est très diabolisé et ça me chiffonne. L’école telle qu’elle est actuellement à un problème certains, faut évoluer avec son temps et apprendre à respecter chaque individu à un moment. Mais l’école, à la base, c’est tout de même une chance incroyable ! Ça signifie que tous les enfants ont accès aux même cours, aux même potentiel (bon, sur le papier), ça veut dire que les enfants ne sont pas embrigadés par quelques secte, groupe, idéologies… Évidemment les parents qui pensent que la terre est plate vont essayer et certainement réussir de convaincre leurs enfants, mais ils auront le discours contraire à l’école et ça nourri l’esprit critique… Bref, j’aime pas l’école et comme je me sais incapable d’IEF je suis désespérée à l’idée d’y mettre ma fille dans 4 ans…. Malgré tout je n’oublie pas que dans le monde des tas d’enfant n’ont pas d’école et donc aucune instruction, que souvent ils travaillent et que même s’ils apprennent la vie ils pourront difficilement s’élever dans le monde et devenir medecin, avocat, chercheur, ils pourront difficilement soigner, défendre, ect…. Bref, ne diabolisons pas l’école. (Mais notre gouvernement qui en fait du caca, oui !!!!!)

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    1. Ah mais je suis parfaitement d’accord, il n’est pas question de diaboliser l’école, jen parlerai plus longuement a l’épisode 3. Mais l’objet de cet article precis c’est de présenter le unschooling et notamment des éléments de reponse pour ceux quu pensent que sans ecole l’enfant ne va rien apprendre ou etre sauvage et asociable…

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  2. « Je pense que pour pas mal d’enfants, l’école est une chance car elle leur offre un cadre plus bienveillant que la maison et un accès a des activités et des apprentissages auxquelles ils ont peu voire aucune chance d’être exposés à la maison. Mais les parents qui en sont à considerer la question de la non scolarisation dans les termes de cet article, sont capables, je crois, d’offrir liberté et nourriture pour soutenir les apprentissages autonomes, gardant ainsi chez les enfants intacte la curiosité, la joie et le désir d’apprendre ainsi que la capacité à s’absorber et sinvestir pleinement dans un apprentissage : une mission qui, il me semble, n’est pas remplie par l’école aujourd’hui. » C’est ce qui pour moi pose une réelle question : quel serait alors l’espace commun qui permettra à c’est enfants de vivre ensemble? L’école devrait évoluer, certes, mais elle ne le fera jamais si elle devient le lieu de ceux qui n’ont pas le choix…

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  3. Quelle vision négative de l’école 😯
    Je ne dis pas que tout est rose partout et tout le temps mais quand même. ..
    J’ai un fils de 5 ans et une fille de 3 ans.
    Quand mon aîné a eu 3 ans j’ai eu je dois l’avouer beaucoup de craintes à le mettre à l’école. Le côté cadre formel, on se tait et on fait ce qu’on nous demande, ça me semblait beaucoup trop rigide pour un petit avide d’apprentissage.
    Je me suis renseignée un peu sur le unschooling mais malgré tout j’ai décidé de laisser sa chance à l’école publique. En me disant que de toute façon si mon fils n’y trouvait pas sa place j’aurais la possibilité de revenir sur cette décision.
    Et la première année s’est merveilleusement bien passée. J’ai vu mon petit garçon évoluer, heureux d’aller à l’école, de retrouver ses 2 maîtresses, son atsem et ses camarades. Lui qui avait un peu de mal avec la crèche s’est totalement épanoui à l’école. Il n’y allait que le matin 4 jours par semaine.
    Et pareil cette année. Une maîtresse formidable à l’écoute des enfants, qui les fait beaucoup travailler en petits ateliers qu’ils choisissent selon leurs envies (ou selon le nombre d’enfants déjà intéressés faut pas déconner 😆).
    Alors oui il y a des trucs qui me chiffonnent aussi à l’école mais globalement on est très contents.
    Et à côté de ça on continue de nourrir ses intérêts qui ne sont pas vus en classe (fan de volcans on est allés vois la chaîne des Puys, on lit des livres sur le sujet, on va dans les musées pour comprendre l’évolution de la terre ).
    On a trouvé notre équilibre comme ça.

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  4. C’est drôle car il y a quelques jours je disais à mon mari quelle chance nous avions d’avoir trouvé une école qui respectait nos valeurs éducatives. Certes c’est une école privée (sous contrat) mais chaque enfant est respecté dans son individualité tout en apprenant à respecter le principe de la collectivité.
    Ce qui me dérange dans le unschooling c’est à la fois l’idée que la collectivité serait un frein à l’épanouissement personnel et l’absence d’entraide entre enfants. Nous venons d’assister à la pièce de théâtre de la classe de ma fille (CE1) et j’ai été enchantée de voir l’enthousiasme des enseignantes et la fierté des enfants d’avoir construit tout cela ensemble. C’était un super exemple de respect entre eux. Certes tu dis que le unschooling n’empêche pas de se regrouper entre enfants mais je doute de la mixité sociale dans ce type de regroupement, les enfants se retrouvent entre enfants élevés par des parents partageant le même mode éducationnel, qu’en est-il de l’apprentissage de la différence ?

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    1. « Certes tu dis que le unschooling n’empêche pas de se regrouper entre enfants mais je doute de la mixité sociale dans ce type de regroupement, les enfants se retrouvent entre enfants élevés par des parents partageant le même mode éducationnel, qu’en est-il de l’apprentissage de la différence ? »
      N’en est-il pas de même avec des enfants en école privée? Si l’école publique devient celle par défaut, pour les gens qui n’ont pas les moyens de « bien » scolariser leurs enfants, on rentre dans un cercle vicieux qui ne peut qu’aller de mal en pis.
      Je ne veux pas que notre école publique devienne comme celle d’autres pays, comme les Etats-Unis, une école en souffrance et de mauvaise qualité, pour des familles qui se sentent « abandonnées ».

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  5. Bonjour, je lis chacun de tes articles avec beaucoup d’intérêt car je suis maman de 3 filles : 5ans, 2ans et 4 mois et … aussi maîtresse en maternelle (grande section depuis quelques années en milieu plutôt défavorisé, ma fille aînée est scolarisée dans mon école ). Je pense que tu as une vision assez juste des choses ! L’école est une chance pour beaucoup d’enfants qui n’ont pas la chance d’être nourris intellectuellement au sein de leur cercle familial et permet une ouverture aux autres quand les familles font le choix de la mixité sociale (autrement dit quand elles ne fuient pas vers le privé). L’école maternelle est en train d’évoluer : beaucoup d’enseignants s’intéressent aux pédagogies mettant davantage l’enfant acteur de ses apprentisages (montessori, Céline alvarez) et font le choix d’individualiser davantage ces apprentissages. Un gros travail d’information sur les émotions de l’enfant a été mené par l’education nationale. Malgré cela il est vrai que certains enseignants ne font pas ce choix d’évoluer et proposent encore un système de fonctionnement rigide et que certains enfants peuvent être malmenés du fait de classes surchargées… Malgré tout je pense que l’école reste un lieu unique, et qu’elle permet de créer des souvenirs communs, que l’enfant évolue dans un milieu différent voir totalement opposé au sien et que cela lui permet d’exercer son esprit critique et d’acquérir une certaine ouverture d’esprit! Pour résumer je dirais que le unshooling et l’école ne sont pas opposés…. mais complémentaires …..😉 Bon dimanche!

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  6. Bonjour,
    J’ai lu ton article avec grand intérêt, maman de 2 enfants de 3 et 5 ans, en réflexion pour une reconversion vers le métier d’institutrice 🙂
    De mon côté je ne me suis jamais posée la question de mettre mes enfants à l’école ou non : pour moi, l’école c’était oui, de toute évidence, mais avec tout de même une certaine appréhension et beaucoup d’hésitations entre privé et public (quartier classé REP)…

    Mon aîné est rentré à l’école à 3 ans 1/2, dans le privé, et après 2 ans je peux dire que nous sommes absolument ravis de ce choix. Enseignants motivés et à l’écoute, bienveillance, apprentissage par le jeu…Contrairement à ce que tu écris plus haut, je trouve qu’au contraire l’accent est vraiment mis sur le langage, les enfants sont incités à prendre la parole en petit groupe ou devant la classe (« mobiliser le langage dans toutes ses dimensions », un axe fort du programme de maternelle). Mon fils s’est épanoui dans ce cadre, il adore aller à l’école !! Par contre ça ne nous dispense pas de nous ruiner en bouquins car ni les fossiles ni les fusées ne sont au programme de maternelle 🙂 (mais ça lui permet de bluffer la maîtresse par l’étendue de son vocabulaire et de ses connaissances ensuite !)
    Pour différentes raisons mon second fils est rentré en Très Petite Section à 2 ans 1/2, dans le public, et j’ai eu l’occasion de voir toutes mes craintes confirmées, comme tu les décris ci-dessus : maîtresse débordée, pas motivée, enfants qui doivent rentrer dans le moule, ATSEM qui crie en permanence, apprentissages normés, il faut « faire son travail » quand c’est le moment (avec des enfants de 2 ans ?!?), etc etc. Et comme par hasard mon fils n’aime pas aller à l’école…

    Bref, tout ça pour dire que malheureusement toutes les écoles, et même tous les enseignants ne se valent pas…En tous cas je te remercie pour ton article qui m’a fait voir sous un autre jour le unschooling sur lequel j’avais des a-priori plutôt négatifs. Mais je continue tout de même à penser que l’école est avant tout une chance, et que rien ne remplace certains apprentissages qui se font juste par le fait de « vivre ensemble », justement en passant du temps avec des enfants du même âge. Et je pense que c’est encore plus vrai pour les collégiens/lycéens que pour des maternelles/primaires…

    Dernière chose dans mon pavé : comme tu l’écris, le unschooling c’est un choix de vie, qui je pense influe fortement sur les enfants et leur devenir dans la société. J’ai dans mes connaissances une nana qui a grandi uniquement dans des écoles alternatives (Steiner etc) et qui n’a jamais vraiment réussi à « rentrer dans le cadre » (amours, boulot) à l’âge adulte. On peut voir ça comme une chance (d’être ce qu’on est, en toute liberté) ou comme un inconvénient (de se sentir souvent en décalage avec la majorité), mais en tous cas je pense qu’il faut en être conscient dans ses choix éducatifs.

    Hâte de lire la suite 😉

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  7. Bonjour et mercis pour tous ces articles inspirants.
    Pour aller plus loin dans cette réflexion des apprentissages autonomes, il faut absolument lire « les lois naturelles de l’enfant » de Céline Alvarez où elle explique comment les enfants arrivent à aborder les apprentissages des mathématique, de la lecture et écriture, de l’histoire géographie etc.. de la même manière qu’ils ont apris à marcher ou à parler, cest à dire sans qu’on leur enseigne de manière formelle. Cest un livre vraiment inspirant que tout parent et enseignant devrait lire car vraiment intéressant !
    Bon dimanche.

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      1. J’avoue, j’en suis à la deuxième fois aussi en ce moment… le problème c’est que plus ils grandissent plus on a envie de le relire !…😁
        Bonne continuation !

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  8. Ton article soulève ma curiosité quant à la sociabilisation à savoir : sommes nous réellement fait pour côtoyer d’autres humains (qui ne viennent pas du cocon familiale) 5 jours sur 7 ?

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  9. J’ai été en instruction en famille pour mes quatre ans de collège. Certaines choses sont beaucoup mieux que lorsqu’on est obligé d’aller à l’école (par exemple on peut travailler, me^me malade, puisqu’on reste chez soi, on va à notre rythme, pas ou peu de devoirs, on étudie en profondeur, on perd moins de temps qu’en classe, on n’a pas à se lever à 6h du mat). Lorsque j’ai étudié la Révolution Française en 4e j’ai appris beaucoup plus de chose que cette année en Seconde, où je faisais plus des révisions. Par contre, l’école me manquait, surtout en ce qui concernait les jeunes de mon âge. Je faisais de nombreuses activités mais des gens qu’on voit une fois par semaine ne sont pas aussi proche que des amis qu’on voit cinq jours sur sept. Et puis il y a toutes ces petites activités agréables du lycée qu’on ne fait pas chez soi.
    Bref, tout ça pour dire que cet article est intéréssant et que je voulais partager mon expérience 🙂

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  10. Merci beaucoup pour cet article (une fois de plus) super intéressant, j’ai une petite fille qui va bientôt avoir 2 ans et c’est un sujet qui m’interesse depuis avant sa naissance mais dans lequel je suis aussi en doute constant!! J’avoue que j’ai déjà lu quelques articles sur ce sujet, et je connais une famille qui pratiqué le homeschooling avec 3 enfants (je préfère aussi les modèles du unschooling) jusqu’à lécole secondaire et qui ont trouvé l’expérience super enrichissantes, permettant aux enfants effectivement de faire des voyages de plusieurs mois, de multiplier les matières artisitiques, créatives, etc. D’un autre côté j’ai parfois peur de ne pas être à la hauteur, et si je n’arrive pas à apprendre le nécessaire à ma fille pour sa vie future, je sais que je m’en oudrais énormément? Et je me dis que l’école est un milieu où ce sont des gens formés à ça qui enseignent aux enfants…
    Enfin, il me reste un an pour réfléchir, en attendant, j’attend avec impatience la suite des articles, et je prend bien note des livres de références pour les lire au plus vite.

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  11. Ah je l’attendais cet article! 🙂
    Le unschooling me tente vraiment sur de nombreux aspects. Déjà le respect du rythme de l’enfant. Ma 3ans ne s’endort jamais avant 22h30 avec ou sans sieste. Naturellement elle veille et a du mal à lâcher prise pour s’endormir. C’est une vraie torture de la lever à 7h30 les matins où je travaille, alors que les jours de repos elle se lève plutôt vers 10h…Alors on lutte tous les jours pour la faire rentrer dans ce moule qu’on ne veut pas vraiment mais dont on n’a pas le choix à l’heure actuelle. Bien sur ça ne fonctionne pas et je suis persuadée que si je la laissais gérer son sommeil comme elle l’entend, ce serait beaucoup plus simple pour tout le monde mais elle ne dormirait pas à 20h30 comme tous les professionnels le préconisent.C’est comme ça depuis sa naissance, dormir c’est pas rigolo !

    Les apprentissages spontanés, il suffit de vivre avec un enfant pour le constater au quotidien. Je me suis par exemple aperçue que ma fille savait faire des additions et des soustractions simples ,sans bien sur, que personne n’ait à lui expliquer le concept. Son père : « tu as 2 bonbons (imaginaires) et je t’en donne 3 combien tu en as? » Elle compte sur ses petits doigts « wow 5 bonbons miam miam !  » « et maintenant je t’en mange 2 haha  » « oh non z’en ai plus que 3…! » Elle m’a scotché , je savais qu’elle était à l’aise pour compter jusqu’à 20 mais pas qu’elle savait manier les chiffres à ce point. Personne dans notre entourage ne l’a incitée à ce genre d’apprentissage, elle a compris toute seule !
    Et je peux sortir des milliers de souvenirs de ce genre rien qu’en me rappelant ses 3 premières années de vie. Le langage ,bien sur, saute aux yeux avec en ce moment une très forte attirance pour les expressions comme « nom d’un chien, saperlipopette, rapide comme une flèche » ou toute autre qu’elle entend dans des nouvelles histoires. Elle parle d’ailleurs un peu comme un livre  » c’est délicieux dit elle le sourire aux lèvres  » « elle s’avance prudemment » (oui elle parle parfois d’elle a la 3e personne pour décrire son action) « nourris moi maitresse j’ai faim » (merci Garfield ^^ ) Elle pioche vraiment tout ce qui peut la nourrir de partout, oral, corporel, sensoriel, minutieux, laborieux, salissant, à l’écoute, en s’imposant, à essayer, se tromper, recommencer, s’enerver , s’entrainer, etc…
    Est ce que l’école peut répondre à tout ça? Je ne pense pas, à l’école on apprend surtout à vivre en groupe , sauf que dans la vraie vie le groupe n’est jamais constitué de 30 personnes du même age avec une seule personne référente qui détient tout le savoir de la planète !
    Je ne sais plus qui a dit ça mais « faisons péter les cloisons de nos écoles, plus de murs, plus de classes, simplement des enfants qui partagent des espaces en fonction de leur centre d’intéret et non pas de leur age! »

    Pour ma part l’école a été un vrai bonheur, j’ai été un bon petit soldat ravie d’apprendre des choses qui me semblaient faciles et qui me permettaient de récolter tous les compliments de la part des adultes. Pour autant , je n’y ai rien appris ou j’ai tout oublié…Facile d’apprendre une leçon pour avoir une bonne note au controle et l’oublier sitot passé. Mais si c’était facile c’est parce que je le savais avant de l’apprendre à l’école ! Je savais lire à la maternelle, j’ai sauté le CE1 et je restais dans le trio de tête toute ma scolarité. Mais ce que j’aimais à l’école c’était les copains, les récréations, les relations humaines qui se créent et se défont, les amitiés qui durent toute l’enfance. Je préférais l’école aux vacances juste pour pouvoir jouer avec mes amis. Ce qui faisait horreur : les adultes ! toujours sérieux, a réprimander pour un oui pour un non, avec des conversations complètement inintéressantes ! Si bien que devenir adulte était une vraie phobie (mais je me suis soignée en partie, en acceptant que j’étais pas une adulte comme les autres )

    Pour mon petit frère en revanche , l’école a été un vrai cauchemar et ce depuis la maternelle. Il est dyspraxique et forcément quand on est différent c’est tout de suite plus difficile et pas adapté. Trop lent, trop long, pas assez appliqué, ne fait pas d’effort et j’en passe alors qu’il passait des soirées entières à apprendre une poésie de 5 lignes…Quel calvaire pour lui ! Étrangement quand qqchose l’intéressait vraiment il était capable d’apprendre très vite, ainsi il connaissait le nom de tous les pokémons et leur évolution sans être capable de retenir une simple poésie ! Simplement l’école n’était pas adaptée à sa façon d’apprendre et ça l’a poursuivi jusqu’au bac, puis aujourd’hui encore dans sa confiance en lui : « même si on dit que c’est facile, moi je peux réussir à rater » (oui c’est aussi un philosophe a ces heures perdues ) Je l’ai toujours senti intelligent et pourtant il complexe à mort sur ses capacités.
    Mes parents ont essayé de l’aider mais n’ont jamais envisagé de le déscolariser , ça aurait été un échec pour eux. Pourtant ma mère (HPI) a détesté l’école et s’est ennuyée toute sa scolarité en pensant que la vraie vie était à l’extérieur et non pas assise sur une chaise ( réflexion alors qu’elle n’avait que 5 ans ! )

    Bref aujourd’hui je me retrouve avec une petite fille qui réclame d’aller à l’école depuis plus d’un an, qui va bientôt y être confrontée. Dans un sens ça répond à son besoin de découverte, elle va vite comprendre comment ça fonctionne et ce qu’elle pourra en tirer. J’espère simplement qu’elle s’y sentira bien, et si je vois sa joie de vivre s’amenuiser je n’hésiterai pas à trouver d’autres solutions qui nous conviennent mieux. D’ailleurs nous avons le projet de changer de travail mon mari et moi pour se tourner vers une vie plus naturelle, avec de l’espace, de la verdure et du temps à consacrer à nos vies, nos doutes, nos envies. Le projet a besoin de mûrir encore un peu mais je pense que tout le monde y sera gagnant, nos enfants les 1ers !

    Je me fais souvent la réfléxion que les enfants de moins de 3 ans sont si spontanés , si libres, puis quand on les revoit vers 4 ans, ils sont beaucoup plus en dedans, hésitant à prendre la parole etc…qu’est ce qui s’est passé? Ah oui, ça fait déjà un an qu’ils sont conditionnés à se taire et ne pas bouger ! Bien sur c’est une caricature mais je suis persuadée que ce n’est pas du tout la meilleure manière d’apprendre pour toute la vie ! Mais je sais aussi que les choses bougent en permanence alors j’ai envie de faire confiance à la vie pour choisir les chemins qui nous correspondent !

    Belle journée et longue vie à vos articles ! 🙂

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    1. Merci bvp pour ce long partage d’expérience, beaucoup de passages font echo en moi…

      a vous lire et a lire votre histoire, jai le sentiment d’être dans une famille de « zèbres »… non ?

      Merci encore pour votre confiance dans ce partage 😙

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  12. Réflexion très intéressante. Point de vue que je partage. Avant la naissance de nos enfants, avec mon mari nous envisagions l’unschooling, vivre la vie avec nos enfants au maximum, transmettre et partager dans la joie et la bonne humeur. Et puis, notre ainée est née. J’ai recommencé à travailler pour payer ce qui doit l’être et nous l’avons confié à une nounou puis à une garderie 4 jours par semaine. Ce n’était pas notre idéal de vie mais force est de constater qu’elle a beaucoup appris auprès de ces personnes, des connaissances, attitudes, activités différentes de ce que nous lui transmettons, complémentaires souvent. Depuis j’ai bon espoir que l’école fasse le même effet – même si je crois qu’il y aura aussi un effet moule, un effet « le bon moment pour » – et surtout je crois que nous n’avons pas l’entourage nécessaire et la patience nécessaire pour passer autant de temps avec nos enfants. Nous avons chacun besoin de nous enrichir de nos expériences propres pour ensuite mieux partager et mieux être ensemble. C’est pourquoi notre ainée rentrera à l’école en septembre. L’année de ses 3 ans, mais comme elle est de janvier, elle aura 3,5 ans passées (et pour notre 2e de fin d’année nous attendrons peut-être la rentrée d’après ses 3 ans, donc à presque 4 ans). En parallèle, nous continuerons à répondre à ces questions, à lire ensemble, sortir ensemble, parler, faire les choses de la vie…
    Je suis curieuse de connaitre votre choix final. Le unschooling le fait rêver mais notre réalité de vie ne nous donne pas envie d’essayer (pour le moment).

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  13. Je me suis beaucoup documentée sur les zèbres et leurs particularités et je ne peux pas me dire zèbre j’ai toujours l’impression que c’est prétentieux par rapport à qui je suis (et c’est tellement cliché de dire ça en même temps ^^). Je ne me reconnais pas vraiment dans ces définitions, je ne comprends toujours pas ce qui distingue les gens « normaux » des gens « zébrés » .
    Par exemple le fait de se sentir en décalage avec les autres, est ce qu’on ne ressent pas tous ça? Quelqu’un se sent il vraiment en parfaite adéquation avec tout le monde?
    Le fait de se sentir imposteur quand on parle de nous parce qu’au fond on sait bien ce qu’on vaut pour de vrai, ce n’est pas simplement un manque de confiance en soi ?
    J’ai parfois l’impression que ce genre de choses peuvent s’appliquer à tout le monde et je ne comprends pas comment on peut les mettre dans des catégories.
    Cela dit ma mère est reconnue HPI ce qui induit qu’on a testé son QI et qu’il est supérieure aux normes établies. Elle ne nous a jamais fait tester (nous sommes 3 enfants avec des profils très différents comme souvent dans une famille) et ne nous a jamais traité de sorte que notre intelligence soit au centre de nos préoccupations, j’ai l’impression d’avoir vécu une enfance vraiment dans l’insouciance et bien entourée de camarades et d’activités.
    Et pour ma fille, dès la naissance je l’ai trouvé particulièrement éveillée (quel regard au sortir de mon ventre ! ) et elle m’impressionne sur tant de choses ! Pour le coup, je la retrouve sur beaucoup de caractéristiques des zèbres, notamment le fait de ne jamais vouloir dormir parce que c’est trop nul, de ne chercher le contact que des adultes (même si ça commence à être moins vrai elle s’est fait des copines à la crèche, mais quand on parle entre adultes elle est toujours au milieu de la conversation) , de pouvoir passer 3h sur une activité sans se déconcentrer et son langage bien élaboré. Elle est tellement particulière et cliché à la fois (rhaaa les princesses elles sont trop belles…)

    La majorité de vos articles résonnent en moi, votre cheminement, vos prises de conscience…Peut-être simplement que notre point commun est d’être une famille qui se pose des questions et qui essayent de se remettre en cause pour tendre vers le meilleur… Pour moi, zèbre ou pas zèbre quelle importance du moment que chacun trouve sa bonne place !

    Désolée pour cette trop longue réponse

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  14. Autant je trouve que le unschooling peut ^^etre une alternative à l’éole très bénéfique autant je trouve votre vision de l’école un peu réductrice. L’un des piliers d’apprentissages de l’école maternelle est le language, les enfants sont incitésà s’exprimer etc. Bien sûr il existe des classes dans lesquelles ce n’est sans doute pas respecté, et où on veut à tout prix faire entrer les enfants dans un moule. Mais je pense que dans la grande majorité des cas on tire les enfants vers le haut, on apprend l’entraide et à ne pas juger…et aussi les contraintes qui vont avec la vie en collectivité. Surtout en primaire on cherche à utiliser la curiosité des enfants pour leur faire découvrir davantage.
    Ce n’est pas pour faire l’apologie de l’école, il y a évidemment de nombreux points à améliorer, mais tout n’est pas noir non plus. Après évidemment, avec un ou deux adultes pour plus de 20 enfants je trouve que les 2 pratiques ne sont tout simplement pas comparables.
    Qui plus est j’imagine que selon la personnalité de chaque enfant il faut s’adapter. Certains seront très épanouis à l’école, d’autres non, et le choix du type d’instruction peut évoluer en fonction de l’âge et/ou des circonstances.

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  15. Votre article est très intéressant comme d’habitude (je lis beaucoup mais c’est la première fois que je commente) et j’ai hâte de découvrir les épisodes suivants.
    L’exemple des règles de conjugaison bien que parlant me parait légèrement réducteur pour définir notre école.
    Même si ce n’est pas notre cas (rentrée scolaire en septembre de notre grand qui aura bientôt 3 ans car papa et maman travaillent), le unschooling me parait adapté (à moduler évidemment selon les parents et les enfants) en remplacement de la maternelle (c’est le cas de mon mari) voir de la primaire. Mais comment faire par exemple pour apprendre aux enfants une langue que l’on ne maîtrise pas? J’aime beaucoup l’exemple de la maman qui emmène son enfant en Auvergne pour répondre à ses questions sur les volcans mais si il faut les emmener à l’étranger (pour la langue ou la culture par exemple), on voit bien que l’on dérive vers un modèle qui ne peut être offert qu’aux personnes aisées, cultivées, etc.
    De la même manière, cela semble adapté à votre modèle d’éducation (bienveillance, autonomie, communication, respect du corps) mais ce n’est pas le cas de toute les familles françaises.
    L’école offre tout de même des possibilités que n’ont pas tous les enfants (jardiner pour les petits citadins en maternelle par exemple, chimie pour les plus grands, etc.), autant de possibilité difficiles à offrir à la maison.
    Elle sert également à communiquer les valeurs communes (je suis moi même catholique et pourtant il est important pour moi que mes enfants apprennent le concept de laïcité).
    La France est également une terre d’accueil de beaucoup de flux migratoires et notre école est aussi là pour donner une langue et un socle commun à tous ces enfants.
    Il est effectivement plus facile d’en voir les défauts lorsque l’on a fait des études et lu beaucoup sur le développement cognitifs des enfants (comme moi grâce à vous).

    Enfin, je soutiens régulièrement une association de scolarisation des petites filles dans un pays défavorisées et cet article m’a fait réfléchir à cela, et m’a également rappelé votre article sur la théorie du continuum avec les Yékwanas. Dans ce genre de communauté, j’imagine qu’il n’y aurais pas besoin d’école à proprement parler à condition que les enfants n’aient jamais le souhait de quitter le village. Mais dans beaucoup de pays pauvre (comme le Cambodge où travaille l’association que nous soutenons), sans éducations beaucoup de petits filles sont vendues pour être prostituées. Donc si notre école républicaine est plein de défauts, il ne faut pas oublier que l’école est d’abord un chance.

    Bref c’est un peu décousu, cet article a soulevé pour moi beaucoup de réflexions que je tenais à partager et même si j’ai pu paraître un peu critique (ce sont plus des questions en réalité), je tiens vous remercier et à vous encourager pour le travail que vous faites sur le blog.

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    1. Mais rien de ce que vous dites la n’est contrecarré par mon article 😉 Je dis que l’école est une chance pour bcp, et mon analyse se limitait en plus a la France. Le unschooling n est pas souhaitable ni souhaité par toutes les familles françaises 😉

      Pr repondre spécifiquement a l’exemple de l’apprentissage des langues, on peut en effet apprendre en voyageant, c’est génial, mais je suis daccord que toutes les familles ne peuvent pas se le permettre. Mais comme il n est pas question que les parents enseignent les enfants, peu importe qu’ils ne maitrisent pad la langue ; l enfant qui manifeste le desir d apprendre une langue peut apprendre avec pleins de supports, films, MOOC, livres, videos… trouver un correspondant… demander a ses parents eventuellemebt un professeur pour des cours… accueillir une etudiante…les possibilité sont nombreuses 😉

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      1. Effectivement, d’ailleurs merci beaucoup pour l’explication sur la différence entre apprendre et être enseigné, je vais essayer d’y être plus attentive pour mon 3 ans (et sa sœur aussi mais à 9 mois ce n’est pas encore l’enjeu)

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  16. J’attendais un article sur le sujet !
    J’ai eu personnellement un parcours scolaire tarabiscoté : en primaire, je devais aller chez une orthophoniste car j’avais des « problèmes de compréhension » au niveau de l’espace, du temps. A l’époque (années 80!) on ne parlait pas de dyslexie, dyspraxie etc. Je ne voyais pas la différence entre un carré et un triangle par exemple et je m’exprimais au futur au lieu d’utiliser le passé. En CP, la maîtresse a déclaré à ma mère qui est illettrée et qui ne connaissait que quelques bribes de français, que je ne saurais jamais lire ni écrire en français « correctement ». Bref, j’étais foutue. On n’a pas su aborder ce problème à la maison et j’ai eu une grosse phobie scolaire pendant toute ma scolarité ; c’était physique : peur bleue, vomissements tous les jours… Rien ne m’était proposé, je devais m’adapter. J’ai réussi malgré tout à me « débrouiller » en redoublant toutefois ma 5ème et ma seconde. J’ai eu ensuite le Bac avec mention, fait Lettres supérieures dans un lycée prépa (je ne savais même pas ce que c’était avant que ma prof d’anglais en 1ère ne m’en parle), master avec mention… Bref, rien de logique dans mon parcours. J’ai fini dans la recherche, j’ai étudié à l’étranger au Canada où le homeschooling ou unschooling est assez répandu – c’est à ce moment là que je m’y suis intéressée.
    J’ai travaillé dans l’éducation nationale et j’ai arrêté pour convictions personnelles.
    Tout ça pour dire que chaque enfant est différent et c’est au parent (la personne qui le connaît le mieux au monde) de l’aider (où accompagner) à grandir et à mûrir que ce soit à l’école ou pas à l’école.
    Là où j’ai un problème, c’est ce formatage selon lequel on nous dit que c’est à l’école qu’on apprend, qu’on s’instruit, et qu’on devient sociable. Cette idée aussi qu’on doit remettre nos enfants à des spécialistes qui ont étudié et donc qui savent mieux que nous comment instruire et éduquer nos enfants me dérange aussi. (Pareil pour la médecine, le meilleur pédiatre, pour moi c’est d’abord la mère – merci de ne pas voir une extrême non plus dans ce que je dis hein)
    Qu’on le veuille ou non, l’école est un espace discipliné et homogène dans lequel on met 20 à 30 enfants du même âge avec un seul enseignant (quel temps consacré à chaque enfant en une heure de cours ?). Chaque enfant a sa propre capacité d’entendement, d’inhibition des informations et c’est dû d’abord aux premières années de son enfance (donc à la façon dont il a vécu les premières années auprès de ses parents le plus souvent). L’enseignement et le choix du sujet est imposé, tant pis pour ceux qui n’ont pas la « maturité » de comprendre le sujet. J’ai personnellement été complètement désintéressée de tout un tas de sujets parce que je n’étais pas mature au moment où on a voulu me l’enseigner. Je les ai redécouvert bien plus tard, mais cette fois avec beaucoup de soif et d’enthousiasme.
    Quand à la sociabilisation, le foyer familial est le premier lieu social dans lequel l’enfant peut s’épanouir et c’est aussi le plus riche car hétérogénéité des âges (parents, grand-parents, oncles, tantes, cousins, cousines, voisins, amis de la famille), des cultures, des intérêts…
    Et pardon pour certains commentaires, mais ça me dérange aussi ce sentimentalisme au sujet de l’école en parlant des pays du tiers monde où l’école sauve des enfants d’une vie tragique et donc l’école c’est une chance. Sans doute, mais ça n’a aucun rapport avec la France qui consacre un budget énormissime à l’éducation et qui chute constamment au classement PISA.
    Et il ne faut pas oublier que c’est l’Église qui a instauré l’école gratuite pour tous et l’enseignement était de grande qualité !
    Voir le livre Histoire incorrecte de l’Ecole de Virginie Subias Konofal (conférence sur youtube : l’école ou l’ignorance organisée) ou encore La fabrique des crétins de Jean-Paul Brighelli.
    La pertinence de Thierry Pardot aussi qui a écrit L’éducation sans l’école.
    On pense faire un vrai choix en amenant nos enfants à l’école mais il s’y passe des choses qui vont à l’encontre de vos convictions, de ce que vous chérissez tant à leur inculquer. Par exemple, choisir d’enseigner aux enfants de maternelle la sexualité indique clairement que le gouvernement ne se contente pas d’instruire et s’ingère dans l’éducation privée de nos enfants.
    Il ne faut pas tout mélanger pour autant mais honnêtement, à part quelques profs passionnés qui enseignent des savoirs utiles, le niveau de l’école aujourd’hui est catastrophique et c’est volontaire ; je peux témoigner de la dégradation du contenu des livres scolaires et des examens sur plusieurs années. Et puis, regardez où les membres du gouvernement mettent leurs enfants à l’école et où eux-mêmes ont été scolarisés, et vous comprendrez mieux.

    Pardon si j’ai pu paraître hautaine mais c’est un sujet qui me tient à cœur et il faut secouer un peu les esprits pour faire changer les choses. L’IEF devient de plus en plus difficile en France et c’est très contrôlé et pas selon vos critères d’éducation bien entendu.
    Sinon, super blog, riches en informations, je lis tous les articles, vraiment j’apprécie de me retrouver un peu dans ce que vous partagez donc un grand MERCI.

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    1. Merci pour cette expérience enrichissante. Pour répondre sur le sentimentalisme puisque c’est mon commentaire qui est visé, je maintiens qu’en France l’école est perfectible bien sûr et vous en pointez avec justesse beaucoup de défauts. Cependant elle reste une chance car même en France, tous les foyers ne sont pas bienveillants, tous les foyers ne sont pas épanouissants. Beaucoup de mères seraient de meilleurs enseignantes que les maîtresses et sentent les diagnostics avant les pédiatres mais pas toutes. Vous parlez d’éducation sexuelle et effectivement, en tant que mère je préfèrerai que cet enseignement passe par moi (et pas forcément en maternelle d’ailleurs) mais il y a aussi en France des familles où l’on n’explique rien avec des conséquences catastrophiques.
      Bref avec vos lectures riches et votre réflexion très poussée sur le sujet, il est évident que vous même comme maman poule (et peut-être même moi-même si je pouvais me permettre d’arrêter de travailler) seriez bien meilleurs que l’école telle qu’elle est pour favoriser l’apprentissage de vos enfants mais est-ce réellement représentatif des mères françaises?
      Peut-être faudrait-il justement se battre pour que notre école redevienne un lieu de qualité (je n’ai pas la réponse ni même un début d’idée d’action)?

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  17. Merci pour cette opinion très intéressante sur un sujet o combien passionnel au vu des commentaires.
    Dans tous les cas, les éléments que tu apportes nourrissent la reflexion, donne de la matière, et moi qui découvre le sujet, peut être quelques clés pour mieux accompagner mes enfants dans leurs apprentissages au quotidien. Personnellement je préfère les scolariser, mais connaître un autre point de vue, découvrir ces ouvrages auquel tu fais référence, c’est enrichissant quoi qu’il en soit et ça ouvre le champ des possibles. J’ai toujours cette crainte pour mon ainé notamment, du côté « uniformisant » et  » conformiste  » de l’école, quand je sens mon loulou très sensible à d’autres formes d’intelligence que celle qui consiste à apprendre par coeur des leçons. Savoir qu’on peut ne pas juger son talent, son intelligence à la seule aune des impératifs du programme ça permet aussi de porter un autre regard sur son enfant et de l’aider à s’épanouir par d’autres biais.

    Bref, Merci de nourrir mes réflexions !

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  18. je suis partagée sur le unschooling. Principalement parce que c’est en fait extrêmement select : Toi, et les parents cultivés, engagés et impliqués vont faire de leur mieux pour enrichir leur enfant. Dans une autre famille, le unschooling se résumerait à regarder Gulli toute la journée. C’est bien pour cela que l’école est obligatoire. Nous ne sommes pas représentatives de la population.
    Par ailleurs, sur les enseignements Montessori et la pédagogie de Céline Alvarez, une chose qui m’a marquée dans son livre est que sa pédagogie nécessite l’émulation entre enfants. Elle en parle à un moment, à propos des parents qui voudraient apprendre à lire à la maison à leurs enfants. Elle dit que cela n’est pas très efficace.
    Enfin, pour moi le brassage social de l’école est essentiel. Et le unschooling, du fait de ses spécificités, ne permet pas cela.

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    1. L’école n’est pas obligatoire, c’est l instruction qui l’est 😉
      Je ne pense pas qu’il y ait une seule famille dans la démarche unschooling qui ait dans l’idée de laisser les enfants devant la tv toute la journée ; le unschooling nest pas un choix de parent quu a envie de se faciliter la vie !!
      Pour la lecture, je pense que le contexte de Celine Alvarez etait spécifique, en tant quenseignante d’élèves issus de famille parfois en difficulté elles mêmes avec la langue. Je m’inspire du livre de C.Alvarez pour mettre a disposition de ma Carrousel du materiel pour soutenir son envie d’apprendre a lire, et elle s’en empare très bien. Vu que je suis dispo pour elle, pour lire avec elle etc,je ne pense pas que les limites évoquée dans son livre soient valable en contexte unschooling.
      Pour ce qui est du brassage socio culturel, je vous rejoins en revanche 😉

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    2. Le unschooling ne va pas contre le brassage social.
      A un moment ou un autre l’enfant va s’intéresser à des sujets qui nous dépassent et aura certainement besoin d’un autre guide que ses parents. Rien qu’en s’inscrivant à des activités sportives ou artistiques il pourra rencontrer d’autres enfants et apprendre cette collectivité s’il n’a pas de frères ou de sœurs à la maison (sinon il est déjà dans un mini communauté au quotidien).
      L’enfant qui pratique le unschooling ne se retrouve pas enfermé chez soi et loin des autres envers et contre tout, il a simplement le loisir de se lancer à cœur perdu dans ses centres d’intérêt et d’y passer autant de temps qu’il le souhaite pour assouvir sa soif de connaissance. Car oui je suis persuadée que tous les enfants ont cette soif de connaissance mais qu’ils ont des domaines de prédilection, des sujets qu’ils préfèrent. Cela permet à l’enfant de s’épanouir à son propre rythme , sans être interrompu par un adulte qui lui dit à quelle heure il doit s’intéresser à tel ou tel sujet.
      L’émulation entre enfants est importante mais pas le regroupement par âge donc on peut simplement dire que la socialisation est importante, qu’importe qu’elle soit pratiquée entre enfants ou sans distinction d’age (adultes et enfants de divers ages mélangés)
      Le unschooling c’est apprendre en vivant donc personne n’a dit qu’on vit en ne créant aucun lien social 😉
      Je vous rejoins en revanche sur le point que oui l’école est importante pour tous ceux qui ne peuvent pas s’appuyer sur des parents un minimum cultivés, curieux, et à l’écoute des besoins de ses enfants et que cela touche plus facilement les familles aisées mais là encore c’est une généralité et on pourrait trouver des contre exemples de tout ça qui fonctionnent très bien
      Bonne journée à vous 🙂

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  19. Oui, c’est l’instruction qui est obligatoire; mais il est question que l’école le soit à compter de septembre 🙂
    Je suis d’accord avec toi sur le fait que les parents qui pratiquent le unschooling ne le font pas pour mettre leurs enfants devant la télé. Je voulais dire que du coup, c’est une pédagogie de « privilégiés » (sans aucune connotation péjorative) dans la mesure où ce n’est pas n’importe qui qui peut pratiquer cela, mais des personnes cultivées et quand même formées à cela, même si c’est en autodidacte. Mais pourquoi pas !
    En tout cas, je n’ai eu que des enfants heureux d’aller à l’école, et je n’y ai rencontré jusqu’ici, que des enseignant(e)s dévoués, impliqués, enthousiastes. Il me semble que l’apprentissage de la vie passe également par la collectivité, qui aide l’enfant à se décentrer de lui même et donc à mûrir. Apprendre à partager l’attention de la maîtresse, apprendre à attendre son tour… C’est formateur aussi.

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  20. Merci de m’avoir fait découvrir ces livres! Je viens tout juste de quitter les bancs d’université (le milieu ne me convenait pas) pour embrasser le unschooling à 20 ans et je trouve les points de vue de parents sur le sujet très intéressants. J’en retiens entre autres la dichotomie entre les lieux où on apprend et ceux où l’on apprend pas.

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  21. Bonjour à vous,

    Je comprends tout à fait votre démarche, en revanche, je pense qu’il faut vraiment être lucide sur la possibilité de tous les parents à choisir ce mode d’instruction. Vous avez vu un reportage (que je connais effectivement) qui montrerait la diversité des parents concernés.
    Or je ne vois pas de vraie diversité en fait. J’ai un frère et une belle sœur qui était ultra-pro instruction à la maison. Il est aide-soignant, elle est infirmière et ils ont 3 enfants. Vous voyez ce que ça fait comme niveau de salaire? Bon, et bien leur deux très moyens salaires, leurs horaires décalées et mouvantes, même avec un petit loyer car vivant dans un petit village (mais avec deux voitures car sinon, ils sont coincés), c’était juste impossible. Il aurait fallu se mettre à temps partiel, mais alors c’était les finances familiales qui auraient été en danger. Et pourtant, ils sont ultra économes, font leur jardin, leur pain et tutti quanti, achètent des vêtements en friperie, etc, etc… Ce n’était pas possible non plus, car il faut investir dans des livres, du matériel, prévoir des sorties instructives quand les enfants sont plus grands et ont d’autres besoins que celles d’une petite fille de 3 ans, etc, etc…
    Donc arrêtons de dire que c’est une possibilité ouverte à tous, c’est faux (et dans mon environnement, mon frère et ma belle sœur ne sont pas les seuls concernés par ce renoncement pour des raisons purement économique) et je trouve du coup que cela ne permet pas de parler franchement de ce sujet de façon franche et objective.
    Autre chose qui me gène, cette présentation systématiquement négative de la pédagogie utilisée à l’école. Il y aurait d’un côté l’unschooling qui respecterait les enfants et de l’autre, cette école obligatoire qui les brimerait et limiterait leur potentiel. Super pour les parents qui n’ont pas le choix: ils enverraient donc leurs enfants dans un lieu quasi de perdition.
    Les parents qui ont cette pratique se réfèrent toujours à des expériences négatives (les leurs, celles d’enfants d’amis, de ce que l’on lit ici ou là) mais souvent des expériences anciennes. Mais la pédagogie a évolué. Une de mes nièces est institutrice en formation: eh bien figurez vous que les livres qui vous ont inspiré sont aussi au programme de leurs études! Toujours chez mon frère, les enfants sont donc scolarisés dans les écoles des différents lieux qu’ils ont habités, au départ avec bcp de réserves et d’inquiétude. Ils ont ensuite constaté que tout se passait très bien, que la pédagogie était nickel, les enseignants ouverts et attentifs que les filles étaient épanouies et leurs craintes ont fondues. Ils ont mis leurs filles à l’école quand elles ont été prêtes (deux à 3 ans 1/2, la 3e à 5 ans) et ne regrettent maintenant plus leur projet initial.
    Mes 4 enfants sont allés simplement à l’école de la république. une école de quartier normale, dans une grande ville. Je totalise 22 ans d’école maternelle et primaire au même endroit d’affilée (mon dernier rentre au collège à la rentrée) et un nb conséquent d’année de collège et de lycée. Bien sûr qu’il y a eu parfois des pbs, rares d’ailleurs, mais toujours très bien gérés avec les enseignants. Enseignants novateurs, attentifs, respectueux, ouverts, aimant avec passion leur métier, se remettant en cause. Il y en a eu quelques uns avec qui nous avons eu besoin d’ajustement, ce qui s’est fait dans le dialogue. Et quand certains (au collège ou au lycée, jamais avant) posait quelques difficultés, nous en avons discuté avec nos enfants et trouvé avec eux des moyens d’affronter ces soucis et ils s’en sont très bien sortis.
    Et une autre chose. Pour avoir observé beaucoup de parents qui autour de moi font ce choix du unschooling, je trouve étrange que ce soit toujours les raisons pédagogiques qu’ils mettent en premier en avant. Alors que l’on trouve quand même très vite derrière l’envie (tout à fait légitime) de rester le plus possible avec leurs enfants et en famille. je trouverai plus sain de dire: finalement, je ne supporte pas bien de laisser mon gamin 6h par jours loin de moi, je kiffe l’idée d’accompagner tous ses apprentissages et j’aime l’idée d’une famille qui fonctionne majoritairement ensemble, donc je n’ai pas du tout envie de le mettre à l’école. Cela permettrait de valoriser le choix sans systématiquement dénigrer justement l’école (dont on va finir par oublier qu’elle est le support d’enseignement pas si nul que ça de 98% des plus de 800000 enfants qui chaque année naissent en France). Et à l’inverse, les parents qui n’ont aucune vocation à ce genre de vécu familial (j’en fais partie) mais qui sont sensibles à l’enseignement que vont recevoir leurs enfants ne se sentiraient pas inquiétés par les visions négatives de l’école.

    Et puis il y a l’enfant. Ma fille avait 2 ans 1/2 quand elle m’a réclamé d’aller à l’école. Elle voulait un sac à dos, elle voulait « voir des enfants » et « pas être tout le temps avec toi ». Et pourtant, nous ne vivions pas isolés et elle voyaient des enfants tous les jours. Quand mon frère a parlé d’éducation à la maison, mes deux aînés (dont ma fille) sont venus nous voir en nous disant « ne nous faites jamais ça! ». Le 3e aurait bien aimé un système mixte, par « flemme », mais il trouvait que le pb, c’est d’être « toujours ou presque avec les parents » et le dernier veut juste qu’on lui fiche la paix, où qu’il se trouve. Ce serait celui pour qui le unschooling pourrait coller effectivement. Après, leur père et moi avons adoré l’école, nous avons des souvenirs magiques et cela les a sans doute imprégnés.

    Et enfin, même avec des enfants à l’école, on est amené tout naturellement à faire de l’enseignement à la maison, par tout ce que l’enfant fait et vit quand il est en famille, je ne vois donc aucune opposition entre les deux, mais des contextes complémentaires. Donc non, il n’y a pas « un » lieu ou on apprend, on apprend partout, tout le temps. Et quand vous écrivez que c’est pour vous « l’aboutissement de la prise de conscience que l’enfant n’est rien de moins qu’un autre être humain avec qui on peut entretenir des rapports horizontaux même s’ils ont vécu moins longtemps que nous », c’est un aboutissement dans votre contexte, en fonction de votre modèle de vie familiale et de vos désirs intimes. Parce qu’avec les mêmes convictions, nous avons mon mari et moi suivi un chemin tout à fait différent.

    C’est très bien de s’inspirer de Stern, mais peut-être dans vos propos il serait bon de signaler que ce que propose ce monsieur fait finalement tout à fait écho à ce à quoi vous aspiriez. Parce que pour moi, son expérience, je n’y ai vu aucun modèle pour notre famille, tant je n’aurais pas aimé organiser ma vie autour de cette proposition. Et pourtant, du fait de mon travail spécifique, j’ai passé bien plus de temps à la maison que bien des femmes!

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  22. Bonjour,
    Merci pour votre blog que je trouve tout à fait passionnant.
    Je viens rajouter mon grain de sel : j’ai été unschoolée/homeschoolée de ma naissance à mes 11 ans, puis pour le lycée via le Cned.
    J’approche de la trentaine, et voici ce que j’en retire, avec un certain recul : j’aurai vraiment préféré aller à l’école, pour plusieurs raisons :
    – j’aurai aimé être intégrée dans un groupe d’enfants. Bien entendu, mes parents me faisaient faire des tonnes d’activités “à côté” des temps d’apprentissage. Mais ce n’est absolument pas la même chose que de côtoyer les mêmes enfants, 5 jours sur 7, et ainsi de créer des liens profonds, qu’ils soient d’amitié ou non. Je n’ai pas eu de véritables amis durant toute mon enfance.
    – ne pas être une weirdo. Parce que oui, quand tu vas pas à l’école eh bien tu n’es pas comme les autres et tu es vue comme une bête curieuse par les autres, ce qui empêche de créer des relations simplement : n’oublions pas que les enfants ne sont pas de petits êtres de lumière mais peuvent être super cruels entre eux.
    – ce qui m’amène à mon troisième point : j’aurai aimé posséder les codes sociaux. Quand j’ai débarqué au collège (à ma demande car je crevais d’envie d’avoir des interactions sociales et d’etre comme les autres) ça a été grosse désillusion : j’etais complètement inadaptée, il me manquait toute une culture que je n’avais pas. Ça a viré au harcèlement scolaire (j’ai fait une première grosse dépression à 12 ans, avec envies suicidaires).
    – j’aurai aimé ne pas être collée de force à ma mère h24, comment voulez vous vous développer en tant qu’etre humain lorsqu’on ne vous laisse pas être “seul”, hors du cocon familial ?
    Je rajoute que pour ma part, j’ai été diagnostiquée hp (je n’aime pas l’expression zèbre que je trouve super fourre tout pour le coup…), alors j’ai certes pu à peu près m’en sortir niveau études sans trop de problème (bien que je sois encore en études mais ceci est un autre problème), mais ce n’est peut-être pas le cas de gamins qui ont moins de potentiel/de soif d’apprendre à la base (ce n’est pas péjoratif, on ne naît juste pas tous égaux la dessus).
    En conclusion, mon ressenti par rapport au homeschooling c’est vraiment (mais je peux me tromper) un truc de parents qui n’arrivent pas à se détacher de leur gamin et se font plaisir en les instruisant eux-mêmes. Dans certains cas (celui de ma mère), cela permet également au parent de s’attribuer les lauriers de la réussite de ses enfants.
    Enfin, je dirai que c’est aussi un truc que j’inscris dans la même mouvance que les antivacc, pro-homéopathies etc… avec une dichotomie très forte entre chose naturelle/produit de la Société, sans que ce soit argumenté réellement.
    Voila, si l’idee du homeschooling est belle et séduisante, pour moi qui l’ait vécu c’est un énorme non…

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    1. ouh, merci Esmée pour votre retour qui decoiffe..
      Visiblement voud etes en colere contre vos parents, votre maman, pour ce choix et peut etre d’autres.
      merci poir votre retour tres interessant en tous cas.

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