Et moi alors ?

Vie empruntée

Comme une fois par mois depuis plusieurs années, il y avait ce soir dans ma boite aux lettres une enveloppe blanche frappée du tampon de la Société Générale.

Mais ce soir le relevé de compte avait un goût particulier ; il me racontait que j’avais versé la dernière mensualité de remboursement de mon emprunt étudiant.

Ca n’a l’air de rien cette histoire, et pourtant…

importsfonciers

Août 2010

Je passe la porte de l’agence bancaire de Croix, dans le Nord, flanquée de mes deux parents, un dossier administratif qui pèse un âne mort sous le bras. J’ai 20 ans et je viens de réussir le concours d’une « grande » école de commerce Lilloise. J’avais le choix entre plusieurs écoles, j’ai choisi celle qui se trouvait la plus haute dans le classement ; une décision d’une logique imparable au milieu d’une suite de décisions d’une logique implacable.

Ce jour là, je viens signer les documents de mon prêt ; sans sourciller, je m’apprête à emprunter 32 000€ pour payer mes frais de scolarité sur trois ans (12 000€ pour la première puis 10 000€ pour les suivantes) et je m’engage à les rembourser en 5 ans lors de la signature de mon premier contrat de travail. Soit des mensualités de 580€ par mois avec les frais d’assurance, pendant 60 mois.

Mes parents l’ont un peu gros sur le cœur à la lecture des chiffres ; est-ce vraiment raisonnable de gréver ainsi le budget futur de leur fille dès son premier boulot ? Est-ce qu’elle va réellement pouvoir sortir une somme si conséquente en plus de son loyer et de ce dont elle aura besoin pour vivre ?

De mon côté, plus la somme effraye mon interlocuteur, plus je me sens fière et importante. Pas de soucis les gens, quand on sort d’une école de commerce, on gagne tellement bien sa vie qu’on peut sortir 600 balles pour son prêt étudiant finger in the nose. J’ai étudié la grille comparative des salaires en sortie d’école sur la brochure de présentation. D’ailleurs, la banque ne me prêterait pas si elle n’avait pas confiance, n’est ce pas ?

En vrai, on a pas tellement d’autres choix de toutes façons. Mes parents, en qualité de garants, signent très vite en se répétant comme un mantra que si je n’arrive pas à le rembourser, ils m’aideront à ce moment là. Et moi je signe sans réfléchir davantage, parce que je suis le Plan.

Clic.

C’est le son du cadenas qu’on verrouille au bout de mes chaines.

 

Décembre 2010

Seule dans mon studio rue Gambetta, je passe mon week-end à réviser pendant que les gens de ma promo sortent en soirée et se font tourner les résultats des examens. C’est simple, je les déteste tous (ou presque <3), ces gens dont je me sens si différente parce que j’ai décidé que je n’étais pas comme eux.

A l’intérieur, ça ne va pas terrible. C’est parce que je suis loin de mon chéri resté dans ma Meuse natale, c’est parce qu’on n’habite pas ensemble alors que tous les couples se mettent en appart, c’est parce qu’il sort avec ses copains pendant que je suis seule chez moi, c’est parce que les week-end je dois courir entre mes parents et lui, c’est parce que ma mère est malheureuse et que je dois faire quelque chose, c’est parce que j’ai pas d’association, que je suis une nobode et que tous les autres ont du piston pour se trouver un stage, c’est parce que les billets de train sont chers et la SNCF toujours en grève, c’est parce que j’ai pas fait de maths en hypokhâgnes/khâgne et que je galère pendant les cours de finance, c’est parce que j’aimerais perdre 3 kilos, que je compte toutes mes calories et que je me retrouve à grignoter des pâtes crues en me disputant au téléphone avec (futur) Papa Ours.

Peut-être un peu tout ça et surtout le sentiment de faire fausse route.

Le problème, c’est pas tant que les autres étudiants sont différents de moi que je ne me reconnais pas dans les rêves et les aspirations qu’on nous vend. Les autres avait l’air d’adhérer, mais au fond que savais-je vraiment de ce qui les agitait la nuit ?

Moi, il y a un petit serpent qui vient me grignoter les entrailles quand je me couche. L’idée insidieuse que j’aimerais arrêter. Même que je devrais arrêter, parce que l’EDHEC c’est pas moi aujourd’hui et le boulot qui va avec ce sera pas moi demain. J’ai pas l’habitude d’écouter mon ventre, que je tiens toujours bien rentré sans trop respirer, mais même moi j’arrive à le sentir. Mais arrêter pour faire quoi ? Je n’ai pas de plan B valable.

Entre deux slides de Risk Management, je cherche ; il y a bien le concours de professeure des écoles qui me trotte dans la tête par intermittence depuis longtemps, en résonance avec l’envie de faire quelque chose en rapport avec les enfants. Je note les dates, je prends les infos, est-ce que ce serait jouable ?

Et t’oublie pas quelque chose ? me rappelle l’enveloppe blanche.

Je ressors les documents de mon emprunt ; en cas d’interruption des études, l’intégralité de l’emprunt doit être remboursé sous 6 mois. Je vérifie les modalités de mes frais de scolarité ; en cas d’interruption des études après 3 mois, l’intégralité des frais de scolarité de l’année entamée est due. OK, donc si j’arrête ici mes études, je dois 12 000€ sous 6 mois à la Société Générale.

Le genre de moment où tu réalises que c’est pas souvent permis de se tromper.

Sauf qu’à ce moment-là, je ne me dis même pas que je suis en train de me tromper.

A ce moment-là, je ne me dis même pas que je vais en parler à mes parents ; je sais qu’ils auraient probablement proposé de vider leurs comptes si nécessaire et c’est typiquement le genre de pensée qui me fait renoncer sans même considérer la question. J’étais si fière quand j’ai choisi cette voie de penser à tout ce que je leur offrirai quand je gagnerai plus d’argent qu’eux.

A ce moment-là, je ne suis même pas en colère et je ne me dis même pas que le système est une pute. Bien-sûr que je n’ai pas 12 000€ à claquer dans le vent si j’ai du initialement contracter un emprunt pour payer ma scolarité !

A ce moment-là, je ne me résigne pas, je ne renonce pas, je ne me force pas, non.  Juste je reprends le cours du Plan là où je l’ai laissé, convaincue que c’est bien comme ça. L’EDHEC ça ouvre toutes les portes, je trouverai bien quelque chose qui me plait derrière l’une d’entre elles et je rembourserai mon emprunt. C’est raisonnable, c’est logique, c’est imparable.

 

Janvier 2014

Je signe mon premier CDI dans un cabinet de conseil Parisien ; c’est mon premier boulot en tant que diplômée et JE SAIS que ça ne va pas me convenir. Quand la RH me parle, ça parle en stéréo au dessus de sa voix : blablablabla. Quand je m’entends parler, ça sonne creux à mes propres oreilles.

Mais c’est la suite logique de tous les autres choix logiques. Et tout le monde est si content ; un boulot 8 jours après la fin des études, youhou, promesses tenues. Je ferai autre chose plus tard, un jour. Ne me reste qu’à valider ma période d’essai et je pourrai commencer à rembourser mon emprunt.

C’est raisonnable, c’est logique, c’est imparable.

De toutes façons je m’en fou, je veux un bébé.

 

 

Mai 2019.

Je verse la dernière mensualité de ce foutu prêt, et du Plan il ne reste rien.

Je n’ai pas fait les voyages, les rencontres et les découvertes vantées dans les dépliants en papier glacés de l’école.

Je n’ai pas un job de cadre, je n’ai pas des gens que je manage, des objectifs que j’atteins et des primes que je décroche. Je n’ai même pas un bulletin de salaire ni une mutuelle à moi.

Je ne jongle pas habilement entre une vie professionnelle enviable et une vie personnelle bien remplie, avec assez de sous sur mon compte pour avoir une nounou et une femme de ménage. Je ne dis pas « mon mari et moi nous mettons d’accord par période sur lequel d’entre nous booste sa carrière et lequel est plus disponible pour les enfants », comme disait la prof de consulting.

Je suis devenue maman dans le chaos et l’oubli de moi, je me suis perdue et trouvée en même temps.

J’ai la bague au doigt et je m’interroge sur ces promesses qu’on fait pour la vie alors qu’on a que l’instant entre les mains.

Ça fait plus d’un an que j’ai quitté mon CDI bien payé pour exercer mon obscure vocation de doula qui ne me rapporte pas une thune mais m’a tellement changée à l’intérieur.

Je suis doula dans tout ce que je vis au quotidien, quoi qu’il arrive.

J’aime ça mais je ne vais pas m’arrêter là.

Je n’ai pas de plan et je ne sais plus trop où je vais.

J’ai décoché plein de cases que je croyais indispensables pour que mes parents soient fiers de moi, et pourtant je crois qu’ils le sont quand même. Et surtout, ça ne compte plus vraiment ou plus autant.

Je n’ai plus de liste de ce qu’il faut que j’aie pour réussir ma vie et être heureuse.

Je navigue un peu à tâtons entre tout ce qui m’habite, sans tableau Excel auquel me raccrocher. A la place, j’essaye de faire des choix en écoutant mon ventre, même s’il est souvent timide après avoir été si longtemps corseté.

Je crois que j’ai pleins de rêves en réserve, des vrais cette fois.

Et mon premier, c’est de vivre ma vie pleinement, même si ça implique des choix qui n’ont rien de logique ni de raisonnable ni d’imparable. 

C’est un peu le chaos mais c’est juste.

 

Je verse la dernière mensualité de ce foutu prêt, et de qui j’étais quand je l’ai contracté il ne reste rien, ou presque.

Alléluia.

 

 

 

 

 

 

 

18 réflexions au sujet de « Vie empruntée »

  1. Autre « grande » école, autre parcours professionnel et autre vie mais que ces phrases font écho dans mon univers de « provincial » néo-parisien ! Quand l’endettement étudiant rend les fins de mois difficiles et impose de ne rien lâcher nonobstant une charge mentale et un stress toujours plus lourd. « Tout plaquer et vivre d’artisanat », je ne comprenais pas cette nouvelle tendance des jeunes diplômés. C’est chose faite.
    Merci pour ce partage d’espoir !

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  2. Wouah ! Merci de partager ce récit ! Je me retrouve tellement dans ce que tu dis… j’ai pas fait de prêt de étudiant mais comme toi j’ai choisi une voie royale pour mes études, le genre de filière qui t’assure un bon avenir financier parce que quand tu es dans le système tu n’imagines pas d’autres choix possible ! Très vite également j’ai su que je m’étais plante mais je suis allée jusqu’au bout et 11 ans apres j’ai toujours ce poste de cadre mais je suis tellement enfermée dans ce confort financier que j’ai pas les ovaires de quitter ce travail…et l’éternelle question de qui suis je et ce que j’ai envie d’exercer toujours aussi flou. Des rêves j’en ai plein mais menottée par la peur d’essayer de les realiser !

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  3. Parcours similaire, financement de l’école de commerce différent (14000 par mes parents, 8000 par un an d’apprentissage), vécu de scolarité différente (asso, soirées, amis, trimestre de scolarité en Australie ).

    Le constat est globalement le même : autant d’argent pour quoi exactement ? Moi non plus, pas de « on se met d’accord sur qui va booster sa carrière », ni « femme de ménage, baby-sitter »

    Un seul point positif :si je franchis un jour le gap à me mettre à mon compte sur une activité qui donne du sens : grâce à ce cursus, je pense que je saurai où j’irai. Il me permettra peut être d’oser.
    Aurais tu osé te mettre à ton compte si tu avais un cursus scolaire de prof ?

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  4. Merci pour ce témoignage qui résonne dans mon cœur… Pas de prêt étudiant mais mes parents m’ont payé ce type d’école et il a fallu aller jusqu’au bout avec les boulots à la sortie qui ne conviennent pas à ce que l’on est réellement… J’ai moi aussi trouvé ma voie aujourd’hui! Hourra!!! Une maman au foyer comblée et la découverte de nouvelles passions et centre d’intérêt et le courage de s’écouter!!

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  5. Je pense que cette remise en question touche un jour où l’autre à peu près tout le monde (ou du moins tous ceux qui réfléchissent et se remettent en question). Contrairement à vous j’ai choisi mon métier en me disant que je voulais aimer mon travail avant tout, aujourd’hui j’ai un poste super intéressant qui a du sens dans une ONG avec une equipe géniale et la possibilité de voyager à travers le monde. Et pourtant moi aussi je suis en pleine remise en question car j’ai beaucoup moins envie de voyager toute seule maintenant qu’il y a les enfants, parce que je ne veux plus être salariée mais être libre de mon temps et être rémunéré en fonction de mon travail réel, même si c’est moins régulier, parce que j’en ai marre du RER (!!!!) et parce que j’aimerai voyager en famille et pas toute seule avec mon sac à dos. Mais quitter un boulot qu’on aime c’est dur aussi!
    Felicitation pour ton courage d’avoir réussi à changer de vie, ça nous donne de l’espoir!

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  6. Et pour la n-ieme fois je me reconnais tellement dans ton article…! Ça me scotche à chaque fois! Merci pour ce partage et bravo pour ce cheminement.

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  7. TELLEMENT: BRAVO !! Tu as su basculer vers le chemin de la vie, plutôt que celui de l’ argent, les achats compulsifs et inutiles qui amoncellent nos placards, le temps perdu à gagner pour dépenser sans réfléchir… Tu l’ as écris: aujourd’hui, ton métier ne t’ apporte pas encore financièrement, mais oh combien humainement, dans ta vie de femme et de maman… Tu es encore jeune… J’ai l’ impression que tout se bouscule et prend tranquillement forme la trentaine tout juste passé 30-33 ans. Alors attends encore un petit peu, le temps que le puzzle se constitue, apprend à être patiente! C’est ce que je fais depuis que je te lis, 3 ans déjà je croie, et ma vie a bien changé, J’ AI bien changé, et ce aussi grâce à toi, à tes écris. Mille bises de Festubert, un tout petit village a 25 minutes de Lille 🙂

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  8. Quel courage t’a t’il fallu pour tenir le coup pendant 3 ans ! Sans compter pendant ton CDI.
    Il est tellement dommage de vouloir nous faire rentrer à tout prix dans des cases mais je trouve que de plus en plus, on arrive à trouver une voie différente, celle qui nous rend heureuse et qui nous permet d’être alignée. C’est ce que tu es aujourd’hui je pense. Ça aura pris du temps (et de l’argent) mais il n’est jamais trop tard.
    Je n’ai pas fait une grande école, je n’ai pas contracté de prêt étudiant, j’ai fait des études qui me plaisaient et un métier que j’ai adoré. Mais notre idéal de vie peut changer. La maternité m’a changé également et je m’autorise aujourd’hui à me créer une nouvelle vie pro et perso qui, pour l’instant, me convient davantage, pour moi et surtout pour ma famille.

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  9. Waow happynaiss, c’est un article si émouvant, profond, touchant, boulversant. Qui au premier abord n’a rien à voir avec la parentalité coeur à coeur et en réalité est en plein dans le mille. Tous ces mensonges de notre société : gloire, réussite, argent, pouvoir, frime… Pour certain(e)s d’entre nous, la maternité/paternité, parentalité nous fait ENFIN prendre conscience de ce qui est important, primordiale, de ce qui rend réellement heureux : le bonheur simple, pur, primitif, instinctif, en accord avec les besoins de notre espèce. L’attachement émotionnel et hormonale à notre partenaire et nos enfants, au sein d’une communauté pleine de bienveillance et d’entre-aide. Vivre dans le présent, au jour le jour. S’émerveiller devant la magnificiance de la Nature (aussi bien nos enfants que la nature dehors par exemple). Notre place d’humain dans tout l’éco-système nous rend ou devrait nous rendre humble. Cela fait écho à votre très bel article sur le continuum, qui m’a aussi ébranlée.
    Le mode de vie que la société « occidentale » nous fait miroiter va tellement à l’encontre de l’essentiel, sans parler des effets destructeurs, ravageurs à tellement de niveaux. Cela demande tant d’efforts de se débarrasser de toutes ces chaînes matérielles, mentales, relationnelles, pour être plus en accord avec nous-même et avec ceux qui nous sont si chers. Chercher l’harmonie qui tient compte de nos besoins intellectuels, physiques, psychiques, émotionnels, spirituels. (Nous sommes tellement plus que notre diplôme!!!) Avancer à tatons. Pour ne plus être prisonniers d’une liste innombrable de « il faut ». Pour que la vie ne soit plus une lutte constante. Pour que les motivations extrinsèques ne nous écrasent plus. Pour que cette Vie qui nous anime puisse enfin renaître.
    C’est cela votre travail de doula : aider à donner la Vie. A vous-même. A vos enfants et votre mari. A des bébés, à des mères, à des pères. A vos lecteurs.
    Bravo pour votre courage et votre force ! Et merci !

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  10. Bonsoir
    Encore bravo pour ton parcours.
    Je le retrouve encore tellement dans ce que tu écris.
    J ai également fait une école de commerce… Pendant ce fut difficile, après aussi… Mais j ai eu le courage de tout abandonner.
    J ai hésité entre devenir sage femme ou prof des écoles… Le temps que je le décide. On l à fait pour moi: il fallait faire 1ere année de médecine pour devenir sage femme. Ça m’a fait tellement peur. Que je suis devenue instit.
    J aime mon métier. Pratique avec les 2 jeunes enfants. (ils sont dans mon établissement !)
    Mais je suis confrontée à une liste sociale, à un métier où on est vraiment maltraité. J ai mal au ventre régulièrement. Et m apprête à cha her, encore, de voie professionnelle !
    En effet, avoir eu mes 2 enfants la bouleversée, ouverte… Fait mûrir.

    Bonne route à chacune sur son chemin etoilé~

    Juliette

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  11. J’ai beaucoup aimé en savoir plus sur ton parcours même si je le devinais un peu.
    Tu as l’air tellement à ta place.
    La maternité m’a beaucoup changé aussi mais pas autant que toi.
    Je te souhaite de trouver ton plein équilibre dans les prochaines années 🙂

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  12. Merci pour cet article qui résonne si fort en moi…. hypokhâgne, khâgne 2X puis une gde école de commerce autofinancée, 20 000€ de prêt enfin remboursés il y a à peine un an après le stress de devoir honorer toutes ces échéances et… le sentiment de l’imposteur, de ne pas être à ma place, d’un travail vain, le besoin de reconnaissance sociale, de statut, mais le vide de sens…
    La maternité m’a aussi bouleversée et changée mais je ne sais pas quoi faire d’autre, où aller pour être plus en accord avec moi-même. Du coup ton article me rend triste car aujourd’hui avec un prêt immobilier je me sens encore une fois liée et étranglée dans la possibilité de faire d’autres choix.
    Heureusement que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, rien n’est écrit d’avance et j’espère écrire ma propre page comme tu as commencé ton livre 🙂

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  13. Merci pour ton partage. On ressent le poids psychologique de ces années d’étude et de cette aliénation financière…je n’ai pas fait le choix des études, j’ai choisi un cursus rapide en alternance pour ne pas être un poids pour mes parents et gagner ma vie rapidement. Je rêvais d’être prof, j’y pense encore maintenant sans avoir le courage de me lancer. Peur de ne pas assumer côté financier (emprunt immobilier, travaux dans notre maison ).
    Lorsque tu nous avais annoncé que tu devenais doula, je t’avais trouvé si courageuse et plus libre aussi. J’imagine que les fins de mois sont compliquées parfois mais courage, ta nouvelle carrière/vie en vaut le coup.
    Notre société est tellement consumériste. Mais tout ça ce n’est qu’un leurre, pour cacher le mal être d’une société qui devrait tendre vers la décroissance, le partage des richesses…
    Je te souhaite une belle carrière, en adéquation avec ton projet de vie.

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  14. J’en ai les larmes aux yeux.. car j’ai fait (presque)le même chemin, pour les mêmes raisons.. ouf!

    L’essentiel, probablement, c’est d’avoir compris comment écouter son ventre.

    Bon reste de chemin!

    Clio

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  15. Oh comme je me reconnais dans ce témoignage et comme tu fais bien d’écouter ton ventre, c’est ce qui compte. Comme toi j’ai fait une prépa littéraire puis un peu par défaut école de commerce financée avec 10000 euros de prêt étudiant (c’est moins mais bon!)… J’ai terminé l’école en 2010 et après plusieurs expériences pro qui ne me conviennent pas (définitivement le marketing c’est pas pour moi!!!) : 2 enfants, 1 bilan de compétences, 1 déménagement en province > c’est décidé je vais passer le concours de prof des écoles ! Bonne continuation à toi comme doula 🙂

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