Etre mère... et tout le reste !

Garder la trace

Garder la trace…

Des bisous sur la tête de la Fusée que la Carrousel dépose en partant à l’école,

De leurs petits corps emmêlés l’un contre l’autre au coucher,

Comme les bébés loups qu’elles se plaisent tant à imiter,

Des bras protecteurs de la Carrousel qui entourent sa petite sœur,

Et la patience infinie qu’elle ne garde en réserve que pour elle,

Des clowneries de la Fusée pour faire rire sa grande sœur,

Et sa façon de chercher son phare quand elle n’est pas là,

De la main tendue de la Fusée à une Carrousel enragée,

De sa voix qui reste douce quand elle se fait jeter,

Et dans l’autre sens aussi,

Parce qu’il n’y a pas de gentille et de méchante, de douce et d’énervée,

Juste deux merveilleuses petites filles avec des émotions des deux côtés

Et quand en elles c’est le calme, leurs ressources sont infinies.

Garder la trace…

De leurs mots qui me font rire.

J’ouvre un œil ou les deux ?

De leurs mots qui me font chaud.

Tu sais, j’étais tellement fière de moi maman !

De leurs mots qui me font fondre

Je mets un secret dans notre jardin maman : je t’aime…

Et de tous leurs mots silencieux

Les corps blottis

Les mains qui se cherchent

Les regards de connivence bienveillante échangés avec ma Carrousel

L’expression qui unique et universellement bouleversante de ma Fusée quand elle tète

Garder la trace…

Du timbre de sa voix cassée,

De ses chansons façon Broadway,

De la moue de sa bouche quand son cœur s’applique,

De sa main potelée et de ses doigts délicats,

De sa hantise des manteaux et des gilets,

De leur amour des robes et des collants,

De sa détermination à remonter seule la fermeture de ses bottes,

De ses inépuisables talents de négociatrice,

De ses bouclettes dans la nuque,

De son ton cassant quand elle a faim,

De ses petites cuisses dans ton maillot de bain,

De sa bouille endormie qui cherche le sein,

De ses pieds nus quand elle se hisse au sommet de la barre de pompier,

De ses épaules qu’elle hausse quand elle est mal à l’aise,

De son obsession des règles qui fait flipper,

De son accent anglais parfait,

De sa gourmandise héritée,

De ses peurs qui donnent envie de la protéger,

De la vivacité de son esprit aceré,

De sa réserve inépuisable d’idées pour inventer des mondes,

De leurs expositions de dessins pour gagner de l’argent,

Des arbres qu’elle grimpe avec courage et hésitation,

De leurs bébés qui ont été tant choyés,

De l’amour qu’elle porte à sa gourde,

De leurs sourires quand on mange au lit,

De leur plaisir quand c’est ravioli,

De ses lettres et ses listes dont je devine les mots orphelins de voyelles,

De leurs galipettes sur le lit,

Et leurs fou-rires à mourir

De ses petits mots pour demander pardon,

De ses fiertés et ses mantras qu’elle aime répéter,

De son sourire éclatée quand elle se fait photographier,

De son petit soupir de plaisir quand on se couche ensemble,

De sa main douce qui tripatouille,

Des bisous qu’elle me plante en pilote automatique quand je lui chuchote je t’aime dans la nuit,

De ses petits pieds contre mes cuisses au coucher,

De ses conversations au taquet quand je dors encore,

De leur odeur,

Oh leur odeur !

Si seulement je pouvais la voler,

L’encapsuler,

L’enterrer dans mon jardin,

Et la retrouver quand je serai toute ridée.

Et c’est aussi pour cela que j’écris ici,

Une capsule de mots pour vous, mes filles,

Et je l’avoue, pour moi aussi.

Une fenêtre sur l’aventure qu’on vit.

J’ai toujours eu besoin de garder trace,

Peut-être parce que je vis à retardement.

Les souvenirs, rien ne les efface,

Mais nuances et complexité se perdent à l’épreuve du temps.

J’espère avoir assez d’une vie pour vous connaitre vraiment,

Croquer vos détails me semble si important.

Ne pas vous réduire à hier ni à aujourd’hui

A un regard figé sur vous, guidé par mes seuls ressentis.

Un jour, j’aurai à peine un second rôle dans vos vies,

Je ne doute pas qu’elles seront bien remplies,

« Ça me fait triste quand tu dis ça maman »

« C’est normal Fusée, c’est pas pour maintenant ! »

Un jour, peut-être que vous m’en voudrez, sûrement,

J’espère que ces mots éclaireront ma complexité, égoïstement.

Un jour peut-être que vous deviendrez maman,

J’espère ce jour-là parvenir à vous soutenir vraiment,

J’aimerais que vous sachiez que c’est arc-en-ciel d’être maman,

C’est puissant, insensé, merveilleux et épuisant.

J’aimerais que parcourir un bout mon chemin soit soutenant,

Pour accepter et aimer le vôtre sans jugement,

J’aimerais que vous sachiez qu’une maman aime en entier,

De début à la fin, dans les moindre recoins de la tête aux pieds,

Que se laisser bouleverser, en tant qu’humain c’est important,

Que vous me bouleversez, tout simplement.

Merci infiniment ❤

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9 réflexions au sujet de « Garder la trace »

    1. Je pleure et je pleure encore, en vous écrivant… Merci pour vos textes magnifiques ! 🙏😭
      À chaque fois, le même effet…
      C est puissant de vérité, et ça deborde de tendresse…
      Merci,
      Chaleureusement,
      Mylène

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  1. « J’aimerais que vous sachiez qu’une maman aime en entier, De début à la fin, dans les moindre recoins de la tête aux pieds » faut la faire encadrer cette phrase ❤

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  2. Merci de réussir à mettre de si magnifiques mots sur votre aventure et mon aventure avec mes enfants ! C’est arc-en-ciel d être maman, c’est tellement ça 🌈 !

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