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Gérer les colères enfants avec bienveillance (2/2)

Il y a quelque temps, nous avons parlé de la colère des tout-petits et de ses manifestations déroutantes ; je vous ai donné ici quelques pistes pour y réagir sur le coup de façon bienveillante. L’idée est principalement d’adopter untemps de pause côté parent, decontenir physiquement l’enfant pour l’apaiser, d’accueillir l’émotion et de lui proposer une alternative pour exprimer sa colère autrement.

On poursuit aujourd’hui avec 10 pistes pour agir en amont et tenter de diminuer la fréquence des crises de colère, tout en gardant à l’esprit que c’est un comportement qui témoigne du développement normal de l’enfant. De là à dire que les colères, c’est trop cool, il y a un fossé que je ne franchirai pas …

 

1/ Identifier les déclencheurs

Cela peut vous paraitre évident, mais on entend souvent les parents parler «  des colères », demander « quoi faire face aux colères » ou dire que leur enfant est « colérique », comme si les colères étaient toutes à mettre dans le même panier.

Si on veut diminuer (un peu) la fréquence des colères, il faut réussir à identifier ce qui les déclenche particulièrement chez votre enfant et trouver des solutions par rapport à ces déclencheurs spécifiques.

Chez les 15 mois – 3 ans, l’âge d’or de la colère, les motifs les plus fréquents sont :

–         L’impossibilité de faire seul (parce qu’on l’en empêche ou parce qu’il n’y arrive pas) ;

–         Etre forcé à faire une activité (au sens large) ; 

–         Etre interrompu dans une activité (au sens large) ; 

–         Devoir différer ou renoncer à l’obtention de quelque chose ;

–         Devoir différer la satisfaction d’un besoin ;

 

 

2/ Recharger le réservoir d’amour

Je vous ai déjà parlé du réservoir d’amour des enfants : notre attention et notre amour sont leur carburant. Lorsque le réservoir se vide, les crises se multiplient automatiquement et pour des raisons qui semblent de plus en plus anodines.

Face à un nombre de colère en augmentation, prenez le temps de vous demander si vous avez été moins disponible ces derniers temps, pour des raisons d’ailleurs tout à fait valables (soucis professionnelles, disputes avec le papa, gros changements en perspective, fatigue, dépression…). En prendre conscience, c’est déjà enlever un poids des épaules de l’enfant et ne plus penser en terme de « il me rend la vie infernale dans un moment où ça va déjà mal ! » mais se rendre compte qu’il ne fait que renvoyer ce qu’il perçoit.

Peut-être que vous n’avez pas de soucis particulier et que vous avez l’impression d’avoir été aussi disponible que d’habitude : que cela ne vous empêche pas de commencer par recharger le réservoir, il ne peut jamais déborder 😉

Chez nous, voilà ce qui recharge le réservoir de bébé Carrousel et que nous faisons presque quotidiennement (ou régulièrement, pour ce qui consomme le plus de temps) avec elle :

–         La porter en écharpe dans mon dos ;

–         Passer 15 minutes au lit tous les 3 chaque matin avant de commencer la journée, à se faire des bisous et des câlins ;

–         Jouer avec elle en étant pleinement disponible, sans téléphone, sans penser à autre chose, sans papoter entre parents, même 10 minutes;

–         Au moment du biberon du soir, lui dire tout ce que j’ai aimé dans ma journée avec elle ;

–         Lire un livre en s’installant confortablement dans le coin lecture, bébé Carrousel sur mes genoux ;

–         Jouer à s’attraper dans la maison

–         Faire une activité tous les 3 à l’extérieur de la maison ;

Il y a aussi : dire je t’aime, faire des compliments, rire ensemble, chahuter, partager des repas en famille…. Je vous avais présenté ici des idées de jeux qui contribuent à recharger le réservoir d’amour.

 

3/ Favoriser l’autonomie

Au cours de sa 2ème et 3ème année, l’enfant a une obsession : faire tout seul. Et heureusement, c’est ce qui motive son désir d’apprendre et de grandir ! Il veut tout comprendre, tout imiter, tout reproduire et c’est MOUA TOUT SEUL.

En théorie, c’est génial et la nature est bien faite. En pratique, c’est la galère parce qu’on n’a pas le temps d’attendre, parce qu’on a peur pour lui, parce que ça va être mal fait, parce qu’il n’y arrive pas et finit par hurler de frustration…

Si vous me suivez, vous savez que chez nous on essaye depuis toujours de favoriser l’autonomie de bébé Carrousel ; je vous avez notamment fait voir nos petits aménagements de l’appartement dans l’esprit Montessori. L’objectif, quand on repense son aménagement pour favoriser l’autonomie de son enfant, c’est d’une part de limiter les occasions de devoir lui dire non (sécuriser, éviter les tentations, protéger..) et d’autre part de mettre un maximum d’éléments à sa portée lui permettant de gagner en autonomie (ses affaires, ses chaussures, sa vaisselle pour manger, de quoi boire, un point d’eau pour se débarbouiller, ses jouets etc).

Au-delà des aménagements, l’idée est de faire participer votre enfant à tout ce qui le concerne, dès son plus jeune âge, et de lui montrer dès que possible comment faire les choses seul au lieu de le faire à sa place. L’objectif est que l’enfant ait l’occasion de s’entrainer quand le parent est calme et bien disposé, et non pas quand vous n’avez pas le temps ni la patience pour accompagner son apprentissage. Concrètement, montrez lui par exemple comment se servir de l’eau dans un verre chaque fois que vous êtes dans le bain, n’attendez pas qu’il essaye quand il est sur son 31 et que vous êtes attendus au RDV de votre vie dans 8 minutes…

N’hésitez pas à donner des informations pour aiguiller votre enfant qui essaye de faire quelque chose seul : tu peux mettre ta main ici et là pour avoir une meilleure prise /parfois, cela aide de bien se sécher les mains pour réussir à ouvrir un bocal /tu peux y arriver en tirant d’abord Sur le scratch…

Dites vous bien que le temps perdu aujourd’hui à lui apprendre à faire seul, est un temps gagné pour plus tard et de nombreuses crises évitées.

Pour vous donner notre exemple, voici ce que bébé Carrousel (16 mois) fait seule et qui l’aide à être « maitresse » de son quotidien :  elle enlève chaussures et chaussettes quand on rentre, elle va chercher ses chaussures et son manteau et me tend les bras pour que je l’aide à l’enfiler quand on sort, elle va chercher un body et un pyjama propre quand je lui dis que c’est l’heure du bain, elle gare et récupère sa poussette dans le local de la crèche (avant qu’on fasse cela, elle pleurait à chaudes larmes pour ne pas la quitter), pendant le change (qu’elle déteste) elle me passe les couches et les cotons, elle se lave les mains et la bouche avec un gant de toilette après le repas (alors bien-sur c’est mal fait, mais une fois qu’elle l’a fait une fois toute seule, je peux lui faire sans qu’elle râle ou se débatte), elle se frotte les cheveux, elle met le sérum physiologique sur la compresse et me montre son œil pour le nettoyage des yeux, elle monte dans sa poussette seule quand on est au parc et qu’il est l’heure de partir, etc… Bref, dans toutes ces situations et ces soins potentiellement à risque (chez nous en tous cas), tout se passe beaucoup mieux quand je prends 5 minutes supplémentaires pour qu’elle fasse seule. Certains gestes étaient laborieux au départ, mais dans l’ensemble je trouve qu’elle a appris extrêmement vite  et aujourd’hui elle me fait (presque) gagner du temps !

Parfois, l’enfant se lance dans des entreprises vraiment au dessus de ses capacités ; laissez-le essayer malgré tout et proposez votre aide de façon bienveillante. Ne fadansites pas à sa place sans rien dire et ne faites aucune remarque humiliante de type « tu ne vas jamais y arriver », « tu es bien trop petit pour faire ça », etc.  Préférez demander « Veux-tu que je t’aide ? » ou, mieux encore, décrivez factuellement ce que vous proposez de faire (« Veux-tu que je tiens la bouteille pendant que tu tournes le bouchon ? »).

Et quand on a vraiment pas le temps de prendre le temps (quand par exemple il est 7h47 , qu’on est attendu à la crèche à 7h55 et qu’on voudrait prendre le RER de 8h03, au hasard), pensez à la piste 5 pour limiter la crise. 

4/ Ritualiser et créer des associations d’idées

Les rituels, c’est la vie.

Pour éviter les crises avec les touts petits, je vous conseille vraiment d’adopter des rituels et des séquences de gestes pour toutes les activités du quotidien qui se répètent (habillage, change, bain, coucher, repas..), à plus forte raison si elles sont problématiques chez vous : faire si possible les gestes de la même façon et dans le même ordre, dès que possible.

Cela peut aussi être des petits jeux ou chansons dédiés à une activité particulière. Exemple : la berceuse du soir (qu’on ne chante que le soir), le jouet qui fait du bruit (qu’on ne prend que dans la voiture), la comptine de l’habillage, la mini course-poursuite qu’on fait à chaque fois qu’on part à la crèche, les phrases identiques qu’on répètent aux moments clés (coucher, séparation).. Ici, on a adopté tout l’hiver tout un rituel pour l’administration de nos amis les bronchodilatateurs : bébé Carrousel me passait le matos, moi je chantais la chanson dédiée à la Ventoline, puis Papa Ours comptait jusqu’à 10 pour la Flixotide, puis gros bisous consolateur. 80% de crises évitées grâce au rock’n’roll des gallinacées, c’est satisfait ou remboursé !

On peut aussi créer des associations pour n’avoir pas à se battre sur les consignes : par exemple, pluie = botte / froid = manteau / coucher = pipi, dents, pyjama / soleil = chapeau /

Toujours dans l’esprit de donner des repères qui sécurisent le quotidien, plusieurs mamans sur mon groupe de parentalité positives ont crée des tableaux d’organisation où chaque jour, on peut mettre la date, la saison, la météo, qui garde l’enfant aujourd’hui (les parents, la nounou, la mamie…), l’émotion du jour… On peut imaginer le construire de sorte à la remplir ensemble chaque soir pour le lendemain, si on a un petit bout qui a besoin d’être rassuré et qui a des journées un peu différentes les unes des autres…  J’envisage d’en créer un à la rentrée (quand ce fucking mariage d’amour sera passé car là je suis noyée !), je vous ferai un tuto si je suis satisfaite du résultat.

 

5/ Distraire et offrir des alternatives

Chaque fois que vous devez interrompre l’enfant / lui reprendre quelque chose / l’empêcher de faire quelque chose qu’il veut / lui refuser quelque chose… anticipez en amont pour pouvoir lui proposer autre chose à la place et montrez ce qui est permis en complément de la formulation interdit. 

Exemples :

C’est interdit de taper les autres… Mais si tu veux, tu peux taper sur ce coussin / ce tambour / avec ce marteau.

Je ne peux pas te laisser jouer avec ce couteau, mais tiens voilà ta cuillère et ta fourchette.

Je ne veux pas que tu joues à tirer la queue du chat… mais si tu veux, on peut jouer ensemble avec tes cubes ou lire un livre.

(J’en profite pour souligner que les remarques adressées à l’enfant sont plus constructives et bienveillantes lorsqu’elles ne sont formulées comme des observations factuelles ou des « messages-je » plutôt que des « messages-tu » accusateurs).

 

6/ Offrir des choix

Pour tout ce qui concerne directement l’enfant, lui donner des choix permet de le responsabiliser et d’éviter les crises.

L’idée est bien-sûr de donner des choix fermés et avec deux options qui vous conviennent dans tous les cas : veux-tu prendre ta douche avant ou après le repas ? C’est l’heure de rentrer, préfères-tu un tour de toboggan ou 5 minutes dans le bac à sable avant de partir ? On part à la crèche, dans la poussette ou dans l’écharpe ? Le pantalon bleu ou le jaune ?

Il faut bien garder en tête que tout petits, les enfants n’ont pas les clés pour faire un choix éclairé, ils ne peuvent pas anticiper les conséquences d’un choix. Ils vont donc choisir au hasard ou selon une logique qui leur est propre, avant d’acquérir progressivement la capacité de faire un choix motivé et même de proposer une 3ème option !

Si offrir des choix fermés aux petits permet d’éviter des crises en leur donnant une marge de manœuvre acceptable pour tout le monde, attention cependant :

–         Tant qu’il n’a pas de critère objectif de choix, l’enfant peut très souvent « regretter » sa décision: il a choisi mais renoncer à l’autre possibilité peut soudain lui sembler insurmontable. Dans ces cas là, il ne faut pas voir comme un caprice son changement de choix, mais plutôt comme un processus naturel où l’enfant explore vraiment les différentes possibilités qui lui sont offertes et où il apprend à prendre des décisions. C’est un peu comme s’il devait « goûter » ou tester avant d’acheter.  Pour cette raison, il vaut mieux au maximum dans un premier temps essayer d’éviter les situations où les choix sont irréversibles, où l’enfant n’a pas la possibilité de changer d’avis.

 

–         Il est vraiment primordial que les choix soient fermés et bien encadrés. Donner carte blanche à un petit enfant ou lui laisser la responsabilité de décider de choses qui le dépassent, c’est au contraire l’insécuriser et lui laisser penser que ses parents ne sont pas là pour lui donner un cadre rassurant.

 

Je me souviens notamment d’une énorme crise essuyée par une amie avec son fils de 4 ans, parce qu’il avait choisi de ne pas rendre visite à sa mamie l’après-midi. Sa maman avait donc couché pour la sieste le petit frère de quelques mois. L’aîné s’est entre temps rendu compte de ce à quoi il avait renoncé et voulait finalement rendre visite à sa mamie, mais sa maman lui a expliqué que maintenant son petit frère était endormi et que ce n’était plus possible. La crise a été terrible et l’aîné ne démordait pas de sa volonté d’aller voir sa mamie, même si sa maman lui a expliqué dix fois pourquoi ce n’était plus possible. Après coup, nous avons débriefé elle et moi et convenus que cette situation réunissait les deux facteurs ci-dessous : d’une part, l’enjeu de choisir le programme de l’après-midi était sûrement un peu trop important pour un enfant de 4 ans et d’autre part la sensation d’avoir fait « le mauvais choix » et d’être responsable de son propre malheur a rendu ce petit garçon terriblement furieux.

 

7/ A l’extérieur : l’aider à organiser les stimuli 

A l’extérieur, le risque de crise est à son maximum.

D’une part, parce que l’environnement est nouveau et les stimuli nombreux pour l’enfant ; son cerveau est surchargé par les informations et il n’arrive pas à tout traiter. L’enfant à alors besoin de se mettre en mouvement et en action pour « digérer » son environnement ; il va attraper ce qui passe, vouloir tel ou telle produit au supermarché, courir partout…

D’autre part, à l’extérieur le parent se met la pression ; que vont penser les gens de MOI par rapport au comportement de mon enfant ? Et oui, le parent est un peu narcissique… Il voudrait que son enfant soit silencieux, immobile et poli, pour que les autres gens pensent qu’il a bien fait son boulot de parent et qu’il a élevé un enfant SAGE (=qui ne bouge pas, ne parle pas et ne respire pas trop fort).

(Entre parenthèse, comme je disais à mes amies hier, vous imaginez si on traitait les adultes comme les enfants ? « Et dis donc, le mari de Stéphanie il est vachement bien, on ne l’entend pas ! »).

Bref, du coup à l’extérieur, le parent veut tellement bien faire et gagner la course du parfait parent, qu’il fait des trucs chelous. Genre il attache son enfant de 3 ans à un harnais, de sorte que ledit enfant ne peut pas s’éloigner de plus de 50 cm et que chaque fois qu’il veut aller quelque part ou voir quelque chose, il ne peut pas. C’est vachement bien comme technique quand on sait qu’à cet âge, un enfant vit pour explorer, ça vous assure une bonne crise de nerf à tous les coups. Ou alors il exige que l’enfant donne la main dans une boulangerie de 5 m carré, parce que hé ho c’est qui qui commande ici ?

Bref, face au regard des autres, le parent se met la pression et ça l’enfant le sait bien… en même temps c’est humain hein, avoir mamie Veillefrance qui marmonne dans sa barbe « les gosses d’aujourd’hui sont pourris gâtés » pendant que votre loulou se roule par terre à la caisse… On à fait plus zen !

A l’extérieur, pour limiter les crises :

–         Confiez des tâches, même basiques, aux enfants pour les aider à canaliser les tensions qui se créent face aux stimulis ;

–         Prévenez, préparer le terrain en rappelant les règles ou en remémorant une précédente expérience, dites ce qui est attendu, prévenez toujours à l’avance avant de partir (en matérialisant le temps pour les plus jeunes, par exemple X descente de toboggan) ;

–         Faites appel à votre imagination pour satisfaire les demandes non acceptables : Oh oui ce serait génial de pouvoir manger 3 grosses boules de glace juste avant le repas, moi je prendrais chocolat, framboise et mangue, et toi ? C’est vrai qu’il est beau ce camion de pompier, mais moi j’aime encore plus la clinique vétérinaire ! Tu imagines si on pouvait avoir tous les jouets du rayon ?

On a beaucoup tendance à interpréter les « je veux » ou l’enfant qui montre du doigt comme une exigence. Mais « je veux » est employé par les jeunes enfants dans beaucoup de situations, aussi pour dire « c’est beau », ou « j’aime »… On va seulement le braquer en se plaçant d’emblée dans une position défensive du « non tu ne peux pas tout avoir », alors que rêver ensemble permet au contraire de se rapprocher…

C’est un peu dans la même logique que la reconnaissance des émotions : on pense spontanément qu’il faut les nier ou les minimiser pour qu’elles ne débordent pas alors que cela va juste créer de la frustration et un sentiment d’incompréhension chez l’enfant. A l’inverse, les reconnaitre, les nommer, les exagérer, les illustrer… c’est permettre à l’enfant de se sentir entendu et de passer à autre chose. Il en va de même avec les désirs, on peut les entendre, les encourager, les partager, les rêver… sans pour autant les satisfaire immédiatement !

 

–         Quand l’enfant est plus grand et qu’il s’agit réellement d’une demande, par exemple d’un jouet ou d’un paquet de bonbons, on peut utiliser une liste de souhaits pour plus tard , où chaque membre de la famille écrit ce qui lui fait envie. C’est ensuite une bonne base chaque fois qu’on veut faire un petit cadeau à quelqu’un !

8/ Favoriser l’expression et l’apprentissage des émotions

Il existe toute sorte d’outils bienveillants qui ont pour objectif de familiariser les enfants avec les émotions et de leur donner les outils pour les exprimer sans criser.

A la maison, nous avons déjà quelques livres sur le sujet, notamment « Content, fâché » qui a l’avantage d’être bien adapté pour les plus petits (même s’il est annoncé à partir de 3 ans) car les émotions sont bien visibles sur le visage du bonhomme.

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Bébé Carrousel surkiff quand je l’imite en train de crier et de balancer ses poings en criant « non non non non » pour représenter la colère. Après elle m’imite à son tour, mais avec un grand sourire, du coup elle fait beaucoup moins peur que quand elle est vraiment fâchée !

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Sur internet, entre autres sur le site de Bougribouillons, vous pouvez trouver des cartes des émotions ou une roue des émotions: on peut imaginer un jeu où l’enfant doit dire quelle émotion va avec quel visage, ou énoncer des situations et l’enfant doit imaginer les émotions ressenties dans ce cas, ou utiliser ces outils pour « annoncer la couleur » chaque jour sur l’état des membres de la famille, dans un tableau dédié par exemple.

Pour rendre les émotions plus visuelles, on peut aussi les associer à des couleurs ; vert pour la peur, rouge pour la couleur, rose pour la gêne, vert pour être heureux… Vous pouvez en parler avec votre enfant, décidez ensemble et représenter tout cela avec un des dessins.

Chez les touts petits comme bébé Carrousel, ces outils ne sont pas encore tout à fait adaptés mais il n’est jamais trop tôt pour les introduire, d’autant que s’ils ne parlent pas encore, ils comprennent tout et acquièrent le vocabulaire ! D’une manière générale, on peut avoir l’impression que tout ce que je propose ici ne va pas « marcher » avec les touts petits, mais en réalité ils comprennent très bien et plus les bases sont posées tôt, plus c’est facile par la suite.

 

9/ Yoga et méditation

On peut initier très tôt nos enfants au yoga et à la méditation… Je ne peux pas encore vous faire de retour personnel sur le sujet, mais je viens d’acquérir ce livre :
 

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Par ailleurs, pour les plus grandson m’a parlé de ce livre et son CD audio, qui apparemment fonctionnent bien dans mon groupe de parentalité positive :

 

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Je trouve que ce sont de bonnes idées à essayer de mettre en place tôt avec nos enfants… et qui ne nous font pas de mal à nous, les parents speed qui courons sans arrêt après le temps, les parents « Attends, dépêche-toi ! » que nous sommes tous plus ou moins obligés d’être…

 

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Bébé carrousel en pleine contemplation meditative....

10/ Lâcher prise

Lâcher prise en parentalité positive, c’est un peu comme lâcher l’affaire mais en mode conscient, pas en mode démissionnaire. Parce que la parentalité positive ce n’est pas être laxiste, mais c’est refuser d’entrer dans des combats pour des trucs dont on s’en tamponne le coquillard au nom du « ce n’est pas toi qui décides ».

L’idée c’est de se demander : est-ce vraiment important ? Pour la vie de mon enfant, pour moi ? Si il/elle fait ou ne fait pas ça, est-ce que ça aura un impact sur sa vie, sur la mienne ? Pourquoi est-ce que j’y tiens tant, pourquoi est-ce que je refuse ?

Parfois, c’est oui et souvent c’est non. Souvent, on voudrait imposer des choses aux enfants qu’on ne respecte pas nous même, des choses qu’on trouve même inutile, des reflexes qui nous viennent d’on ne sait où, des convictions qui finalement ne sont pas si bien fondées, des exigences dictées par des conventions. Souvent aussi, on croit que si on « cède » une fois, tout est foutu, comme si l’enfant n’était pas capable de comprendre qu’il y parfois des exceptions et des jours de fête qui se savourent parce qu’ils sont exceptionnels, justement.

Alors oui, on a l’expérience et c’est notre devoir de leur donner des orientations, le meilleur départ possible dans la vie, de leur donner un cadre solide sur lequel s’appuyer. Mais un cadre qui va venir entourer, encadrer l’enfant… c’est à mes yeux un cadre qui va évoluer à mesure qu’il grandit, que sa personnalité se dessine, que l’on comprend comment il fonctionne et comment tous les membres de notre famille fonctionnent ensemble…

Chez nous, il y a cadre composé de quelques principes immuables et des valeurs fortes qu’on veut transmettre à notre fille… mais les règles du quotidien, la façon dont on transmet ces grands principes, ça discutable, adaptable, malléable…  Je ne veux pas mettre bébé Carrousel dans un beau cadre rigide si c’est pour la casser elle…

 Bref, avant de vous battre sur quelque chose, on peut se demander si ça vaut vraiment le coup 😉

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6 réflexions au sujet de « Gérer les colères enfants avec bienveillance (2/2) »

  1. J’aime tout particulièrement le point n°7, haha. On voit souvent des parents qui sont complètement différents en public, et d’ailleurs les enfants le remarquent très bien, surtout à partir d’un certain âge. Moi-même je me souviens de ne pas reconnaitre ma mère ou mon père dans certaines situations extérieures, où il y avait d’autres personnes et des amis à eux.
    J’adore aussi tes descriptions de Mamie Vieillefrance!
    Le coup du harnais, c’est vraiment horrible. Ici aux US ça se vend sans honte un peu partout, et c’est ait avec des petits sacs à dos en animaux pour que « ça passe mieux » (colle une queue poilue à ton enfant et t’auras l’air moins sadique?! je comprends pas…). J’ai connu une famille qui en avait un en singe et ils nous disaient « mais vous ne comprenez pas, on est OBLIGÉS sinon elle se sauve ». Mouais. Avec mon mari, à chaque fois qu’on en voit passer, on se dit « tiens, encore un enfant en laisse, ils auraient mieux fait de prendre un chien ».

    Aimé par 1 personne

    1. Lol moi aussi je suis assez choquée de cette histoire de harnais, en fait je conçois qu’on puisse voir ça comme une solution sur le coup mais en y réfléchissant on se rend forcément compte que c’est vrmt un supplice pour les petits quoi… Encore une fois je me dis que si les parents avaient plus d’alternatives, s’ils étaient mieux conseillés, ils n’envisageraient pas des trucs comme ça !
      Merci en tous cas 🙂 🙂

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  2. alors nous pour la ventoline et le flixotid : Basile a choisi un sticker à coller sur chacun, et il choisi la chanson qu’il faut chanter pendant. (en général bateau sur l’eau ou pt escargot). ça me rassure, il y a qd même des choses qu’on fait pas trop mal ! blague à part, merci pr ces tuyaux.
    pour le harnais, j’avais lu que c’était « mieux » enfin disons + physiologique, moins douloureux que d’avoir le bras levé pdt 2h pr tenir la main de l’adulte. bon, nous on sort pas, ça évite les problèmes de jugement par autrui lol
    sinon j’ai hâte de l’emmener au yoga (source de crise systématique avt que j’aille à mon cours le soir à l’heure du coucher « je veuuuuuuuuuuuuux aller au yodaaaaaaaaaa aveccccccccccc toiiiiiiiiiii !!! ». Mais pour commencer on va remplir le réservoir d’amour + souvent, même si j’ai l’impression de le faire (d’ailleurs il me le prouve, qd il me dit « je suis fier de toi maman, je t’aime » c’est bien que je le lui dis !). et je tenterais bien aussi un jeu sur les émotions…enfin bon, bcp de pistes ! merci

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  3. C’est un très bel article de synthèse de tout ce qu’on peut trouver sur l’éducation bienveillante, et vos exemples illustrent bien les propos! Ma fille a 3 ans et on essaye de mettre tout ça en place depuis toute petite, elle est maintenant dans une école maternelle Montessori en accord avec nos valeurs éducatives. Mais voilà depuis l’arrivée de sa petite soeur il y a trois mois, elle entre dans des crises de colère qui me désarçonnent complètement! Jusque là tous les petits trucs que vous donnez marchaient tres bien. J’ai veillé à la préparer du mieux que j’ai pu à l’arrivée de sa soeur, nous passons un maximum de temps de qualité avec elle, en jouant, en prenant le temps a 4 mais aussi elle et son papa ou elle et moi pour des activités en tête à tête, nous lisons beaucoup, lui disons qu’elle a le droit d’éprouver toute sorte de sentiments par rapport à l’arrivée de soeur etc. Elle est adorable avec sa soeur, je n’ai jamais observé une pointe de jalousie mais voilà, à la moindre contrariété, elle se met en colère. Les colères deviennent de vraies crises de nerf, elle hurle et se jette partout. Nous essayons de la contenir, la tenir dans nos bras, rien n’y fait c’est encore pire. J’ai exploré toutes les pistes mais la je ne sais plus. Ce qui la calme au plus vite c’est d’être un peu isolée même si on peut lire que c’est à ne surtout pas faire. Même quand le réservoir est plein ça n’évite pas les crises ici.
    Aussi, dans notre cas les colères ne se passent jamais en extérieur. Comme quoi il y a la théorie et la pratique et il faut essayer de s’adapter.

    Aimé par 1 personne

    1. Je suis tout à fait d’accord, et effectivement vous avez l’air de tout faire « comme il faudrait » avec votre aînée ! Peut être aussi tout simplement que l’âge joue, qu’elle est entrée dans une nouvelle phase de son développement qui génère bcp de frustration difficile à gérer.. Je ne sais pas, est ce qu’elle est entrée à lecole ? Est ce qu’elle est en train d’apprendre la continence ?

      Peut être aussi que pour le moment c’est sa façon à elle de réagir a l’arrivée de sa petite soeur bien qu’elle y soit très bien préparée et bien accompagnée, de la même manière que nous pouvons avoir du mal avec les grands changements dans nos vies même quand ils sont bien anticipés et qu’il lui faut plus de temps…

      Avez vous essayé en parallèle de developper son vocabulaire des émotions et de lui proposer dautred moyens d’exprimer sa colère (coussin, dessin, bouteille à secouer…) ?

      Je vous souhaite du courage et aussi bcp de.bonheur à tous les 4 !!!

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