Mes lecteurs,
Voilà deux semaines que je vous ai abandonnés… Mais j’ai de bonnes excuses, et des photos pour me faire pardonner !
Bon, premièrement, le mariage c’est dans moins d’un mois ! Je ne vais pas épiloguer de nouveau sur le pourquoi du comment je me retrouve à imprimer 60 fichiers sur du papier calque et à les gratter avec une pièce de 2€ sur une palette en bois (PINTEREST !), ni revenir sur le regard ahuri du DJ quand je lui ai sorti les statistiques de répartition des invités par famille que j’avais préparé sur Excel (n’empêche qu’il avait besoin de l’info !) ni vous décrire la tête de la boulangère quand j’ai sorti de ma besace un schéma imprimé avec légende et code couleurs de la pièce montée … Bah tiens, c’était un peu la même tête que la fleuriste quand je lui ai expliqué que j’avais vu sur internet comment monter des plantes grasses dans un bouquet de mariée avec duflower tape. C’est bien simple, les gens n’en peuvent plus de moi. Mes prestataires sont à deux doigts de me payer pour que je les vire, ma mère me regarde comme si j’étais un chien méchant prêt à mordre (est-ce qu’on critique un plan de table qui a nécessité 12 heures de réflexion, franchement ?!) et même mon père, bricoleur hors pair toujours prêt à tout pour me faire plaisir, commence à s’agacer des mes idées farfelues (« Mais tu ne vois pas le bordel que c’est à faire ton truc ! »). Quant à Papa Ours, le pauvre homme alterne pluie de reproches sur son manque d’investissement et tempête de cris quand sa contribution n’est pas pile pilecomme je voulais. D’ici à ce qu’il n’y ait pas de marié le jour J, il n’y a pas des kilomètres de guirlandes de fanions. Le plus grave dans cette affaire, c’est que j’ai beau être une bridezella en puissance et déployer toutes les compétences en gestion de projet dont je dispose grâce à ma riche vie professionnelle, un désastre qu’aucun fichier de suivi Excel ne saurait éviter se profile à l’horizon : je n’ai toujours pas de coiffure ! Après pas moins de 4 essais infructueux et 150€ foutus en l’air, j’envisage de me tondre et d’offrir ma tignasse en tapis en guise de cadeaux d’invités.
Ces deux dernières semaines j’ai donc beaucoup œuvré pour ce grand jour, en particulier la semaine dernière où nous étions en vacances dans notre province natale, ce qui ne m’a pas laissé le temps de venir m’épancher ici. Bon, j’aurais surement pu trouver un petit créneau pour venir vous parler des progrès et exploits de ma merveilleuse Bébé Carrousel mais j’ai préféré en profiter, tout simplement. Essayer d’être dans le présent, bien que mon cerveau soit trop souvent en mode projet ces derniers temps et que je culpabilise pas mal de ne pas réussir à me consacrer à 100 % à elle en dehors du boulot..
Pendant cette semaine de vacances au grand air, Bébé Carrousel m’a fait fondre de bonheur et de tendresse… et le fait qu’elle se soit réveillée à 7h30 au lieu de 6h pratiquement tous les jours n’était surement pas totalement étranger à ma béatitude. Mais il y a eu aussi les énormes progrès qu’elle a faits en une semaine par rapport au langage : nouveaux sons et petits mots, tentatives pour reproduire des mots, imitation de nouveaux animaux… Je peux vous assurer que lorsqu’on est allongée au soleil dans l’herbe et qu’on entend sa fille faire « coq coq coq » à chaque cocorico qui émane du jardin du voisin, on a tout sauf envie de rentrer à Banlieue-sur-Marne pour prendre son RER. Bon, cela dit son mot préféré d’entre tous reste « Nan nan nan » et quand elle le dit, il n’y a aucun doute à avoir sur sa signification…. #phasedopposition
Pour la première fois, Bébé Carrousel est aussi allée vadrouiller avec mamie Poule sans moi ; sa mamie est venue la chercher et elles sont toutes les deux parties en voiture pour voir ma grand-mère et faire des courses, une grande première ! Et le soir même, elle n’a pas voulu que je lui donne son biberon (comme j’aime le faire pour maintenir un contact semblable aux tétées) mais elle l’a bu toute seule assise dans un transat dans le jardin… Dans 2 mois elle sort en boite et prend son appart, quoi.
Elle s’est tout simplement éclatée à l’extérieur du matin au soir ! Au réveil, alors qu’on passe habituellement au moins 15 minutes à trainer au lit tous les trois, elle n’avait qu’une obsession : descendre du lit et filer au jardin, telle une petite fusée en couche puante (bah oui, on n’avait même pas le temps de la changer !). Quitte à, emportée dans son élan, louper son virage, défoncer la porte de chambre de ses grands parents et s’étaler de tout son long au pied du lit d’un papi Ours et d’une mamie Ours hilares (bien qu’un peu endormis !).
J’ai essuyé les deux premières grosses colères de sa vie parce qu’elle ne voulait pas aller se coucher pour continuer à jouer dans le jardin, alors qu’elle y va habituellement avec plaisir. Il faut dire qu’on a passé une ou deux douces soirées quand la météo le permettait, à la regarder jouer sur la terrasse, à profiter de nos amis autour d’un barbecue ou à cueillir des framboises sur le pied pour le dessert… Dur dur de lâcher tout ça pour se coucher !
Mais une fois dans sa gigoteuse, quand elle m’entoure avec force de ses petits bras tout doux et respire mon odeur à grande bouffées, c’est moi qui n’ai même plus envie de la déposer dans son lit !
Et puis, il y a eu (encore) cette horrible nouvelle qui nous a saisis au réveil un matin et qui nous a glacé le sang. On a serré notre fille dans nos bras avec les larmes aux yeux en lui demandant silencieusement pardon pour le monde dans lequel on l’a mise au monde. Pendant qu’on regardait les infos, elle jouait avec ses petites voitures, en body avec ses petites cuisses potelées à croquer et un grand sourire joyeux aux lèvres. Et j’avais la gorge serrée devant autant d’innocence, de pureté et de sincérité. Nos petits anges ne sont pas faits pour ce monde de merde…
Leur incroyable pouvoir, c’est qu’ils nous donnent la force de continuer à avancer et que grâce à eux, la vie reprend le dessus presque naturellement. Bébé Carrousel nous a littéralement pris par la main (car c’est son nouveau truc, de nous prendre par la main pour nous attirer où elle veut) et nous a entrainé dans ses jeux, ses rires, ses baignades, ses câlins, ses découvertes…
Avec Papa Ours, on s’est dit que notre fille était vraiment heureuse ici et on s’est demandé pourquoi on vivait loin depuis déjà quatre ans et demi. Il y a pleins de raisons pragmatiques mais on les oublierait presque face au bonheur de notre poupette d’avoir de l’espace pour s’épanouir et pleins de bras pour l’entourer d’amour. Alors on a appelé notre agent immobilier pour stopper les recherches d’appartement en région Parisienne, parce qu’on a compris qu’on ne serait jamais prêt à s’installer la bas vraiment, nos cœurs sont trop attachés à notre campagne. Je ne sais pas encore quand on y reviendra exactement, ni comment, mais ces vacances nous ont rappelées ce qui comptait le plus pour nous.
Depuis lundi, c’est retour au train-train : je passe 10h par jour dans la grotte sans fenêtre qui me tient lieu de bureau, assise derrière un PC pendant que le soleil brille dehors, et le soir j’échange un peu de sueur avec mes compagnons de galère dans un RER bondé non climatisé. Pendant ce temps, ma fille passe 11 heures par jour entre les 4 murs de sa salle de crèche et ça me serre le cœur même si le personnel est super, car tous les matins elle pleure de nouveau quand je la laisse.
C’est la vie et j’ose croire qu’elle est heureuse quand même …. Et qu’un jour, ce sera autrement !