Etre mère... et tout le reste !

Demain

Je vous ai encore abandonnés, honte à moi !

Il faut dire que Bébé Carrousel est malade depuis un mois par interim (et c’est pas facile pour elle, quand déjà on a le sommeil léger, de dormir avec le nez bouché et en toussant..), que la reprise du travail est dans 2 semaines et que j’essaye de l’anticiper (par exemple en réorganisant et rangeant tout l’appart pour me faciliter la vie par la suite ou en cherchant une nounou d’urgence pour Bébé Carrousel… ou encore en envoyant une lettre recommandée à mon employeur pour lui dire que je ne reprendrai qu’à 80%…). J’ai également été en proie à une petite période de remise en question existentielle, où je me suis même demandé si c’était une bonne idée de continuer ce blog… Finalement, j’ai décidé que oui, et je vous en dirais un peu plus bientôt, mais ce soir j’ai un tout autre poids sur mes épaules : Bébé Carrousel commence demain son intégration à la crèche !

Cette date me paraissait si loin, j’avais tellement le temps, j’avais tout mon temps pour profiter de ma fille, avant de redevenir une maman active et speed… Et voilà, c’est demain !

J’ai donc passé une semaine très nostalgique en tête à tête avec mon bébé, j’ai profité de chaque seconde de pouvoir vivre à notre rythme, et j’ai pris pas mal de recul sur les difficultés diverses et variées qu’on a pu traverser.

Je me suis baladée sous le soleil d’automne, avec Bébé Carrousel en écharpe, sa petite tête posée sur mon épaule… Parfois elle s’endormait tranquillement, parfois elle regardait tout autour d’elle avec la curiosité qui la caractérise, parfois elle se poussait en arrière pour chercher mon regard et éclater de rire. Je mettais mes bras autour d’elle par dessus l’écharpe, j’embrassais son petit nez en trompette, ses joues fraiches, ses petites mains qui dépassaient, ses cheveux de bébé, son cou qui sent le lait.

Et j’ai pensé…

J’ai repensé à Bibounette, ce bébé imaginaire et imaginé, lorsqu’elle était encore dans mon ventre et dans ma tête. Bien-sûr c’était un bébé parfait qui dormait 12 heures par nuit et restait calmement allongée le reste du temps. Et moi j’étais une maman au top, je me baladais en slim et en talon, full make-up et bien coiffée, je faisais du sport pendant la sieste de la petite et j’allais à la piscine quand papa Ours rentrait du boulot, on mangeait tous les trois de bons petits plats bio et la maison fleurait bon la garrigue. Non, en vérité je me doutais que ça ne se passerait pas comme ça… Mais je n’avais pas non plus imaginé que ça se passerait comme ceci ! Ni dans le bon, ni dans le mauvais sens… C’est juste que, aussi préparée qu’on se pense, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre au quotidien lorsque bébé parait.

J’ai repensé au jour de sa naissance, à notre rencontre, au séjour à la maternité, cette petite bulle des premiers jours où, pour nous, tout a été facile, doux et rose. Un magnifique souvenir.

J’ai repensé à nos premières semaines, nos premiers mois. Les hésitations, les doutes, les émotions, la fatigue, le bonheur, les milliers de photos dans nos téléphones, les heures dans le noir à arpenter l’appartement, les bouffées d’amour à la respirer dans le cou, les sorties de chambres précipitées lorsqu’on la réveillait en voulant vérifier qu’elle respirait bien, les dizaines de recherches internet sur les forums, les doux moments de tétées à toutes heures et en tous lieux, les housses de matelas inondées de pipi à peine sorties de la machine, les longues minutes passées à l’observer évoluer sur son tapis, les berceuses chantées en boucle, les kilomètres parcouru à pieds et en voiture pour la distraire, l’endormir, ou simplement pour s’aérer, les belles rencontres en cours de route, les larmes, les rires, l’amour…

Ces derniers temps, Bébé Carrousel a beaucoup grandi, beaucoup changé… Est-ce qu’elle me montre qu’elle est prête à passer à la suite? Elle fait des roulé-boulés sur le lit, elle croque tout ce qu’on lui donne à pleines dents (ou plutôt à pleine gencives), elle se cache derrière un lange pour nous faire rigoler, elle crie « Hé! » pour qu’on recommence quelque chose qu’elle aime, elle fait des câlins et des bisous, elle essaye d’avancer à quatre pattes, elle s’endort toute seule comme une grande dans son lit…

J’ai l’impression que demain, nous passons un cap, qu’on entre dans une nouvelle ère.

Demain, mon bébé va chez les « grands bébés » de la crèche.

Demain, mon bébé et moi, on apprend à se séparer, à vivre toute la journée loin l’une de l’autre. Pour la première fois!

Demain, mon bébé doit boire au biberon.

Demain, mon bébé doit s’endormir au milieu des bruits et des stimulations.

Demain, je ne verrais plus mon bébé qu’une heure chaque soir.

Demain, mon bébé va grandir sous les yeux de quelqu’un d’autre.

Demain, les journées qui étaient parfois un peu longues vont devenir toujours trop courtes.

Demain, on crève notre petite bulle et on revient à la réalité.

Demain, je ne suis plus une maman au foyer…

PS : On a l’impression que demain, je laisse ma fille en pension 3 semaines à la crèche. En vrai, on y va une heure ensemble et je ne la laisse même pas toute seule la-bas. C’est après que ça se corse… Mais c’est le symbole !!

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2 réflexions au sujet de « Demain »

  1. Demain, je vais vivre la même chose après 7 mois 1/2 passés avec elle. Je sais qu’elle va s’y plaire et je la sens prête, pourtant, ce matin, j’ai une petite boule au ventre à l’idée de cette page qui se tourne. Ses sourires au réveil de la sieste, sa mine toute barbouillée après le repas du midi, ses « mamamaman » à longueur de journée, le quotidien avec bébé va me manquer… Merci pour ton article et celui du Bilan. C’est beau mais un peu douloureux de voir grandir son bébé…

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