C’est les vacances !
Parenthèse : qui trouve ce concept (abs)con depuis qu’il est devenu parent ? ^^
Je vous ai sursaoulé en 4 épisodes d’été dernier avec mes réflexions autour de la scolarisation et du unschooling, puis je vous ai laissé lors de la rentrée de la Carrousel, sans vous donner davantage de nouvelles.. Je me rattrape avec un petit bilan de cette première année de scolarisation.
Le rapport aux autres
Passé les premières semaines où elle a pris tranquillement ses marques, la Carrousel est allé à l’école plutôt avec plaisir toute l’année. Elle s’est vite fait des copains et des copines ; tous les matins, il y avait des échanges entre copines de dessins, d’enveloppe avec des petits messages, de bouquet de fleurs, de cailloux peints, de formes en pâte à sel, de bracelets et de barrettes autour du portemanteau.
C’est amusant de constater qu’elle s’est rapprochée d’autres enfants très vifs d’esprit, qui maitrisent bien le langage comme elle et dont les parents me “ressemblaient” un peu. J’ai beaucoup ri en me rendant compte que je croisais la maman de sa meilleure copine dans tous les événements liés à la parentalité consciente où j’allais… elles ont dû se reconnaître entre pairs, genre “ah toi aussi ta le droit de dormir avec ta mère ?”
Malgré tout, cela ne l’a pas empêché de ramener très vite à la maison des réflexions ou des façons de penser que j’aurai préféré éviter…. “T’es plus ma copine / ma maman / ma sœur”, “T’es méchant.e!”, “Si tu fais pas ça, je ne te parle plus jamais” et autre chantage. Cela dit, ouf, l’enfant n’est quand même pas passée maîtresse dans l’art du chantage affectif, puisque régulièrement je l’entends manier maladroitement la coercition, genre “si me dis non pour un dessin animé, je ne regarderai plus jamais la télé!” ou “si tu me donnes pas du chocolat, je te dirai non quand tu m’en proposeras au goûter!’”. J’ai également eu droit à “je DOIS mettre une robe maman tu ne comprends pas, sinon C* va me dire que je ne suis pas belle, elle met toujours des robes elle” et autres “le vert c’est pour les garçons et c’est pas beau”, que je m’efforce de redresser à coups de discussions et de lectures.
La question du “t’es plus ma copine” a été abordée à maintes reprises cette année ; j’ai essayé de lui montrer que c’était une façon pour ses copines de parler de leurs émotions à un instant T et je l’ai accompagnée à reformuler en ce sens lorsqu’elle employait ces tournures. Mais maman, je leur ai dit “Si, on est encore copines mais pour l’instant tu es trop fâchée” mais elle a dit “t’es quand même plus ma copine”… Essaye encore ma fille, ça finira par porter ses fruits !
Sa meilleure copine semble également lui parler de façon très autoritaire et la Caroussel a beaucoup réinvesti ce ton péremptoire auprès de sa sœur, qu’elle prenait un peu pour une poupée vivante à diriger, à modeler et à sanctionner. Mes oreilles saignaient de l’entendre s’adresser ainsi à sa sœur qu’elle chouchoute par ailleurs et j’ai été soulagée que la maîtresse m’apporte cette information au sujet des relations entre la Carrousel et son amie, me permettant ainsi de mieux réagir. Cela a donc été l’occasion qu’on parle ensemble de poser ses limite : “C*, je n’ai pas envie que tu me parles de cette façon. Je préfère que tu me demande gentiment, que tu me propose et que tu me parles avec une voix calme. Si tu me crie des ordres, j’irai jouer à autre chose / avec quelqu’un d’autre”. Même si le ton marâtre dans Cendrillon est encore d’actualité, j’ai noté que ça s’arrangeait depuis qu’on avait mis le doigt sur la cause et qu’on avait insisté sur le fait qu’être amie avec quelqu’un ne signifie ni tout accepter, ni être toujours d’accord et encore moins faire des choses qu’on a pas envie pour préserver l’amitié. “Mais C* a dit que si je lui prête pas une culotte Reine des neiges, elle sera plus ma copine”. Là, j’ai bien cru qu’on allait perdre Papa Ours : “Ah donc si C* te dit de te jeter par la fenêtre, tu le fais ?”. Back to 1990’s avec cette phrase d’anthologie maintes fois entendue dans la bouche de nos parents. Cela dit, c’est THE point qui m’inquiète avec la Carrousel, à savoir sa tendance à se calquer sur le comportement des enfants qu’elle apprécie. Alors qu’elle n’avait que 2 ans, je l’ai vu se transformer en petit singe grimpeur dans la salle d’attente du médecin, sous la houlette d’un petit copain de crèche, alors que juste avant elle avait passé 20 minutes assise tranquillement sur mes genoux à bouquiner. Idem après la naissance de sa sœur, on avait invité une autre copine de crèche à la maison et la Carrousel s’est mise à jeter en l’air tous ses jouets comme la petite, alors qu’elle n’avait jamais fait ça de sa vie. Il y a quelques mois, elle se trouvait à la ludothèque avec une de ses amies de confession musulmane et elle sautait du mur d’escalade en criant “je saute de Dieu”. “Carrousel, ça veut dire quoi je saute de Dieu?” – “Ben je sais pas…” – “Tu sais ce qu’est Dieu?” – “Non…” – “Alors pourquoi tu dis quelque chose que tu ne comprends pas ?!” (agacement maternel difficilement maîtrisé). Ca nous a donné l’occasion d’aborder plusieurs fois la question des religions du coup, et ça c’est top. Ce ne sont que quelques exemples, mais je m’interroge sur ce comportement alors que la Carrousel a quand même un caractère bien affirmé (avec moi en tous cas ^^), des réflexions très poussées et que je l’invite sans cesse à penser par elle-même. Des suggestions dans la salle ? On en parle régulièrement, de ne pas se conformer pour faire comme les autres et pour qu’ils nous aiment, mais je ne sais pas si c’est suffisant.
La maitresse
Au-delà du rapport aux autres enfants, j’ai trouvé l’institutrice douce et maternante et j’ai apprécié qu’elle favorise autant que possible les échanges avec les parents (via un cahier d’échanges, la publication d’articles et de photo sur un blog privé, etc). A chaque vacances, nous avions les “productions” de la période avec une petite feuille explicative des objectifs recherchés qui envoyait grave du bois (exemple : ”identifier le principe d’organisation d’un algorithme et poursuivre son application” = ta gosse a collé une alternance de gommette verte et bleu sur toute une feuille ^^). Elle a mis en place des moments de relaxation avec les enfants (et a utilisé une bonne partie de l’année le CD + livre que je lui ai prêté), elle a installé un coin de retour au calme dans la classe, et quand la Carrousel l’imitait, elle s’agenouillait près de son bébé en disant “Livio, tu sais qu’on ne tape pas” d’une voix douce.
En revanche, j’ai constaté qu’elle avait mis du temps à connaître la Carrousel et que même à la fin de l’année elle n’avait pas la pleine mesure de qui elle était. Avec 30 enfants de 3-4 ans, dont ⅓ qui maîtrise mal le langage et certains présentant des problèmes spécifiques, c’est sur qu’il ne fallait pas s’attendre à des miracles. Il n’y a pas eu de différenciation pédagogique possible et elle ne pouvait pas, de part l’organisation en place, permettre à la Carrousel de ne pas faire la sieste pour faire des activités pendant ce temps. Aussi je l’ai mise à l’école les après-midi uniquement quand je devais travailler ou quand la Carrousel avait besoin de dormir, pour lui laisser ce temps là pour faire d’autres choses, seule ou avec moi.
Maintenant parlons du sujet qui fâche : le système récompense-punition !
Dans la classe de la Carrousel, il n’y a pas de système de bon point, ce que j’ai déjà apprécié. J’ai aimé aussi que la maitresse ait installé un coin de retour au calme, avec des livres et des doudous, en première intention en cas d’émotions débordantes. En début d’année, la Carrousel m’a longuement parlé de “la chaise” sur lequel doivent aller les enfants “punis”. Elle avait très bien su verbaliser ce que cela lui faisait d’être confrontée à cette façon de faire : “Quand je vois un enfant puni sur la chaise, ça me fait mal au cœur pour lui, et ça me fait peur d’être moi aussi punie, et ça me fait mal au cœur pour moi, parce que la maîtresse c’est un peu comme notre maman de l’école et ça me fait penser à si tu me punissais”. Tristesse, vexation, peur… je pense que tout est dit sur les mécanismes à l’œuvre du côté de l’enfant face à la punition. On en a discuté, des différences d’éducation, du fait que moi je ne pense pas que c’est une bonne chose mais qu’à l’école on respecte les règles de l’école et que quoi qu’il arrive on pourrait en parler ensemble. Le sujet est revenu de temps en temps dans ses jeux, dans ses échanges avec ses copines… me donnant toujours l’occasion de lui rappeler que dans notre famille on utilise ni chantage, ni violence, ni punition. ”Oui oui je sais maman mais c’est pour jouer semblant”.
Un matin de la dernière semaine de classe, je récupère la Carrousel à 11h30 le regard fermé, l’envie de ne rien me raconter, et la crise de nerf qui affleure à la moindre contrariété. Après plusieurs tentatives de ma part, je lui demande : tu t’es disputée avec tes copines ?
- Oui, C* et moi on voulait prendre dans nos mains le même gendarme (cette petite bête rouge pas très ragoutante, NDLR) et il est tombé par terre et M* l’a écrasé sans faire exprès. Et je suis triste que le gendarme soit mort à cause de moi *sanglots*
- Oh… Oui c’est difficile quand il y a un accident et qu’on se sent responsable. Je pense que tes copines aussi étaient tristes..
- Oui, M* aussi a pleuré de l’avoir écrasé ! C* a pas pleuré, tu sais c’est pas son problème.
- Ah bon?
- Non, C* elle pleure pas pour les animaux.
Bon…
La Carrousel et sa sensibilité exacerbé envers tous les êtres vivants m’ont encore touchée grandement, mais l’histoire ne s’arrête pas là. Elle retourne à l’école l’après-midi car je travaillais et à 16h30 je la récupère bougonne, désagréable et exigeante, vous savez cette attitude qui veut dire « occupe toi de moi et dis moi que tu m’aimes » mais qui donne envie d’envoyer lenfant 3 semaines en vacances chez ses grands parents. A 17h, nous atteignons le paroxysme de son potentiel d’’emmerdement lorsqu’elle se roule par terre dans la crèche de sa soeur en hurlant et en donnant des coups de pieds dans les airs, parce que la Fusée a voulu mettre ses chaussures toute seule alors qu’elle voulait l’aider. “Et dire que c’est bientôt les grandes vacances…” me lance la directrice avec un sourire de compassion.
“Bon Carrousel, aujourd’hui ça ne va pas du tout comment tu te comportes et je commence à perdre patience, je suppose que tu ne te sens pas bien, qu’est ce qu’il y a ?
- Je ne te le dis pas…
- Ah. Pourquoi tu ne me le dis pas?
- Si je te le dis tu vas être fâchée…. Non en fait tu vas te sentir triste.
- Carrousel, comment je me sens c’est mon problème, ne t’inquiète pas pour moi je m’occupe des mes émotions. C’est mon rôle d’écouter les tiennes.
- Ce matin à l’école, j’ai été puniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie *sanglots et hoquets*
Ah.
C’est con quand même, il restait 3 jours à tenir.
Bon, tirons quelque chose de cet épisode qui se présente à nous.
Entre deux hoquets, je crois comprendre que la Carrousel n’a pas été attentive et a parlé pendant la lecture de l’histoire, et qu’elle n’a pas arrêté malgré la (les?) demande(s) de la maîtresse.
- Mais maman moi j’étais derrière et j’ai pas entendu qu’elle m’avait dit de pas parler et en plus je voyais pas l’histoire.
- Et tu lui as dit ?
- J’y ai pensé dans ma tête, mais quand j’ai vu sa tête elle était tellement fâchée contre moi que j’ai pas voulu en rajouter….
- Et c’était quoi la punition ?
- J’ai du aller m’asseoir tout derrière sur la chaise *hoquet*
- Oh c’est dur ça chaton d’être exclue. Ca t’a fait quoi ?
- Je me suis sentie triste et en colère et vexée ! Et j’avais envie de pleurer mais j’y arrivais pas.
- Comme Mine quand elle rate son match de foot et qu’elle a envie de pleurer dans la douche et qu’elle n’y arrive que quand elle retrouve son papa.
- Oui… Et j’ai pensé à toi pour me réconforter. Mais j’avais quand même envie de pleurer.
Mon coeur de maman était en miettes d’imaginer la scène, mais j’étais aussi fière qu’elle ait réussi à me dire tout ça.
Après ça, on a discuté, puis on a caliné… et le soir elle m’a demandé de tout raconter à son papa. Et ça allait mieux. Mais elle m’a bien spécifié qu’elle ne voulait pas que j’en parle à la maîtresse. Devant mon insistance, elle a commencé à me dire “Non mais en fait peut -etre que j’ai pas été punie, peut être que je me suis trompée….”. Là encore, j’étais dégoutée de constater ce que le système punition-récompense peut induire comme comportement car c’est évident que cet épisode avait entaché la confiance que ma Carrousel avait en sa maîtresse, au point qu’elle envisage un mensonge par peur de la confronter.
- Carrousel je pense que tu sais très bien si tu as été punie ou pas. Mais si tu ne veux pas que je lui parle, je ne lui parle pas.
- En fait si je sais que j’ai été punie mais je ne veux vraiment pas que tu lui parles.
Le soir au coucher, je lui dis des petits mots doux comme je fais toujours.
Et elle : “Maman je t’aime et t’es le plus beau cadeau des mamans. Et moi plus tard, je serai une maman tout comme toi ! Une maman qui ne punit pas… “.
❤
To be continued… Car si cette année s’est passée relativement bien, je ne sais pas ce que me reserve la prochaine et je reste en réflexion sur toutes les pistes alternatives envisageables…
Bonjour ! Merci pour vos partages 🙏
Personnellement je suis comme votre fille : j’aimerais être une maman qui je punie pas 😉 Ma fille a 10 mois et nous n’en sommes pas encore là mais j’aimerais me préparer de façon à être cette maman qui comme vous analyse les situations, en tire la moelle et aide sa fille a vivre, décrire, exprimer, trouver des solutions etc. Mais je vous avoue que n’ayant ce modele nullepart dans mon entourage, je suis perdue ! Je ne sais pas par où commencer pour faire la paix avec mon enfant intérieur et atteindre ce niveau d’analyse et d’accompagnement dont bous faites preuve ! Auriez vous des conseils ? Lectures, formations, accompagnements… merci infiniment !!
J’aimeJ’aime
les ateliers de parentalite peuvent être un bon début
J’aimeJ’aime
Waw!!! Je suis sciée de lire des réactions/réflexions pareilles dans la bouche d’un enfant de son âge, c’est génial! Vous pouvez être super fière des graines que vous avez semé et du terreau en elle que vous avez su préserver!! ❤️ C’est avec ce genre de post que je me dis que quand même, l’humanité va dans le bon sens!!
J’aimeJ’aime
Quel bonheur de te lire à nouveau…. 😊
Je suis épatée. Bravo, vraiment tu arrives à éduquer ta fille exactement comme tu le voudrais car niveau communication et partage des émotions wahou…. Mademoiselle carrousel est incroyable.
Du coup je me dis que j’en suis encore bien loin avec mon fils qui a terminé aussi sa 1e année de maternelle. Et avec qui on manie encore beaucoup trop ce fameux chantage détestable qu’il répète désormais… 😖😖
Bref. Tu peux être fière de toi et de ton parcours. Vraiment.
J’aimeJ’aime
Bonjour, ça me rassure car j’ai aussi constaté des nouveautés dans la bouche de ma fille et je me demandais si c’était moi qui parle comme ça, qui menace, qui fait du chantage à coup de « plus jamais »… Mais je n’ai pas réussi à revenir dessus avec autant d’analyse et de bienveillance pour l’aider à se détacher de ça !
J’aimeJ’aime
Bonjour , je suis contente de lire ce récapitulatif de la 1ere année scolaire ! J’y retrouve beaucoup de similitudes avec l’école de ma fille et je me retrouve confrontée aux mêmes interrogations que vous.
D’un côté j’ai été heureuse de voir que ma fille s’est liée d’amitié facilement avec les camarades de sa classe alors qu’à la crèche on m’avait alerté sur le fait qu’elle ne jouait jamais avec les autres enfants et qu’elle ne restait qu’avec les adultes (ah non elle ne s’ennuie pas , elle nous parle toute la journée mais quand même il faudrait travailler à la faire se confronter aux autres enfants).
Mais en même temps les amitiés sont difficiles à cet âge. Pour un oui ou pour un non untel n’est plus mon copain/ma copine. Ma fille a beaucoup de mal à comprendre comment on peut changer d’avis de la sorte et elle a passé une bonne partie de l’année scolaire à se demander pourquoi ça se passait comme ça. « Mais maman , même si on n’est pas d’accord ; même si on se dispute, on peut toujours être copine? On peut dire quelquechose de gentil ou se pardonner et on recommence à jouer non? Comme avec toi, des fois on se fâche mais tu es toujours ma maman d’amour »
Et aussi effectivement le côté autoritaire de certaines copines (plus que les copains d’ailleurs ) qui lui ordonnent de faire telle ou telle chose pour gagner son amitié sinon elle trouvera quelqu’un d’autre…Je lui explique mais je me dis aussi que c’est un peu normal à cet âge, elle a besoin de comprendre ce qu’est l’amitié, c’est le début, elle va être déçue par certaines personnes et enchantée par d’autres. C’est à elle de comprendre ce qu’elle veut faire pour garder une amitié, la façon de se comporter entre elles. Aussi j’essaye de ne pas intervenir même si je lui ai moi aussi sorti le fameux « ah et si elle te dit de sauter de la falaise qu’est ce que tu ferais? »…^^’ J’invite souvent des copines à la maison, 1 par 1 car j’ai remarqué qu’à 3 ça se passait souvent moins bien, il y en a 1 qui se fait rapidement exclure. J’invite des copines plus grandes, plus jeunes, calmes, énergiques et je vois que ma fille se comporte vraiment différemment en fonction d’avec qui elle est ,mais que de manière générale c’est elle qui temporise et qui propose des solutions quand elles ne sont pas d’accord (même si c’est souvent au détriment de ce qu’elle aimerait vraiment , elle doit encore apprendre à nuancer tout ça ) Ce qui me rassure c’est que je ne la sens pas « bonne poire » même si parfois les plus grandes profitent un peu de sa naïveté, quand elle en a ras le bol elle n’hésite pas à le dire et à partir faire ce qu’elle a envie (et l’autre rapplique derrière ^^ )
Dans la classe il y avait aussi l’enfant terrible, qui pousse et qui mord à tout bout de champ, qui terrorise tous les enfants et la maitresse…J’en ai entendu parlé longtemps de celui là. J’en ai parlé longtemps avec ma fille aussi, tentant d’expliquer qu’aucun enfant n’est méchant, qu’il doit avoir de la colère en lui, peut-être qu’il a des problèmes à sa maison, peut-être qu’il est triste de ne pas avoir de copains etc…Finalement elle est allée lui parler (elle du avoir beaucoup de courage ce jour là car il lui faisait vraiment peur ) , elle lui a pris la main et lui a dit « ça sert a rien d’être méchant avec les autres, si tu veux bien être gentil avec moi tu pourras être mon copain » En mon fort intérieur je me disais c’est bien joli cocotte mais il va en falloir plus que ça et en fait j’avais tort. Ce petit garçon a commencé par partager son goûter avec ma fille, puis a lui apporter ses chaussures après la sieste et il ne s’en est plus pris à elle de l’année. Avec les autres il a continué, ma fille me racontait ce qu’il faisait et que des fois elle lui disait « mais pourquoi tu fais ça? rholala viens je vais t’expliquer, si tu es en colère tu peux crier dans un coin ou contre un mur mais quand même mordre c’est les animaux ou les bébé qui font ça »
La maîtresse je l’ai trouvée plutôt chouette et à l’écoute de chaque enfant (dans la mesure du possible ) Elle a par exemple proposée à ma fille de faire les exercices d’écriture des moyens (c’était une classe double niveau ) mais l’envoyait quand même à la sieste même si elle ne dormait pas , voilà déja plus d’un an qu’elle ne faisait plus la sieste à la maison…quand je lui ai annoncé qu’elle passait en moyenne section et qu’il n’y aurait plus de sieste, elle a sauté au plafond de joie !! Je sais que ça a été difficile pour elle qu’on lui demande de dormir tous les après midi… Par ailleurs la maîtresse la félicite quand elle dénombre jusqu’à 3 alors qu’en réalité elle est capable de compter jusqu’à 100 et fait des additions et des soustractions depuis qu’elle a un peu plus de 3 ans…Elle était vexée « elle me prend pour un bébé , compter jusqu’à 3 pfff » Difficile effectivement dans une classe de 26 de connaître parfaitement chaque enfant et ses particularités. Je trouve bien qu’elle l’ait encouragé dans l’écriture car je la sentais un peu réfractaire aux lettres , et maintenant elle veut écrire beaucoup de mots et connait quasiment toutes les formes des lettres, elle devient de plus en plus à l’aise et ça c’est chouette.
La maitresse a aussi essayer de mettre à contribution les qualités de chacun des enfants au sein de la classe. Un matin par exemple, un petit garçon pleurait pour ne pas rester à l’école, la maîtresse a appelé ma fille en lui expliquant la situation mais sans lui dire quoi faire. Ma fille s’est rapprochée de l’enfant, lui a tenu la main, donné son doudou, caresser la tête en disant des choses comme « tu es triste, tu ne voulais pas venir ce matin, ça va aller, on est tous ensemble, on va s’amuser » et la maîtresse de me dire que ma fille était très empathique et qu’elle arrivait souvent à calmer les autres (fierté de maman +++ haha )
Ce que je n’ai pas aimé ce sont les étiquettes qu’elles ont collé à ma fille (et surement aux autres enfants) Souvent la maîtresse et l’atsem l’appelaient la pipelette ou l’astronaute ( car elle veut être astronaute artiste ^^ aller faire de l’art dans l’espace, comme c’est beau haha ! ) Mais en vrai, elle veut faire 50 autres métiers en passant par maquilleuse, sauveteuse d’animaux , policière, écrivain le spectre est assez large! Alors même si ça part d’un bon sentiment « ah ben c’est rare une fille qui veut être astronaute à 3 ans et demi d’habitude c’est princesse ou maitresse » je trouve ça un peu réducteur, l’encourager à découvrir le métier oui, l’enfermer dedans non..
La punition aussi ça a beaucoup marqué ma fille. Pas de chaise ici. On écrit le nom de l’enfant au tableau et il est privé de vélo pour la récré suivante. Ma fille a tout fait pour ne jamais se faire punir, pourtant c’est loin d’être un ange tout le temps. Et ça a un peu développé son côté mesquin je trouve « c’est pas moi c’est untel » « untel il a fait ça alors qu’il avait pas le droit » « untel a été puni pendant 3 récré » mais ça reflète plus d’angoisse qu’autre chose. Je lui demande et toi tu es marquée au tableau des fois « ah non surtout pas, moi je fais tout ce que la maîtresse me demande, et très bien en plus, toujours tout vert » elle ne voulait clairement pas subir ce mauvais sort…
La conclusion de l’année a été enfant vif qui comprend rapidement ce qu’on lui demande, très appliqué dans son travail mais à tendance à bavarder…Hahaha bavardage à 4 ans, je crois que je n’ai pas fini de l’entendre celle là ^^
On re-signe l’année prochaine, pour le moment ça a été une bonne année scolaire dans l’ensemble, j’aviserai si ça se passe mal, il est toujours temps de changer
J’aimeJ’aime
Bonjour à tous,
Encore merci pour ce partage.
Tes postes plus réguliers me manquent. particulièrement lorsque j en reçois un de cette qualité !!
😉
Ça me parle énormément…
Surtout parce que je suis enseignante en petite section, au sein d’une école publique…
On nous demande d être bien veillant en nous malmenant et en ne nous donnant pas les moyens de réussir.
Oui. J aimerais appliquer plus d écoute, plus de…
Mais avec une moyenne de 30 élèves, c est impossible.
Oui, la différenciation, ça peut se faire (à l aide de la pédagogie montessori, des petits ateliers, des travaux adaptés…)
En revanche, concernant la discipline… Je n ai pas trouvé de solutions…
C est cruel, dure piyr tous. Enfants et enseignante)(moi !).
En effet, d après les lectures et recherche, la fameuse chaise est à proscrire. Car les enfants n ont pas je cerveau lztire à cet âge pour réfléchir seuls
Ils sont face à leurs émotions qui les submergent…
Cependant. Quand 10 petits bouts de choux vous reclamment en même temps, Qu un enfant hilrbt en frappe un autre, et qu un élève à besoin spécifique vous accapare… Comment faire ???
Je vous demande à tous vos retours…
J ai été blessée par votre analyse même si ça n était pas dirigée contre moi et que je comprends . Mais je pense à toutes ces enseignantes, comme moi. Qui font comme elles peuvent…et qui doivent se sentir seules…
Être maman. Ou enseignante dans une école privée n est pas la même chose qu’enseignante en école publique…
Pauvre éducation nationale…
Je suis preneuse également de conseils en lecture ou autre au sujet de ne pas punir ou faire de chantage (face à la gestion d un groupe !!)
Avec mes enfants. Je tente l explication, l expression de mes besoins, de mes attentes…de sa sécurité… Ça fonctionne moyen. J ai l impression de m énerver. À force de le répéter !!
Encore du boulot !!!!!
Bel été à tous
J.
J’aimeAimé par 1 personne
Coucou,
Je mesure la chance qu’on a d’avoir une petite école de campagne, où ils sont 20 par classe ! (et encore, ils ont commencé l’année à 15 – les enfants entrant dès 2,5 ans en cours d’année, propres ou pas d’ailleurs). Et la sieste n’est jamais obligatoire (je me doute que c’est une pause bienvenue pour les enseignantes, mais pourquoi ne pas mettre les petits qui ne siestent pas avec des moyens ? bon, classes déjà surchargées j’imagine…).
Chez nous ce n’est pas une chaise, mais un banc, pareil à l’écart de la classe. Je ne vois pas d’autre solution que d’isoler les « perturbateurs » quand il y a tout un groupe à gérer ; c’est la solution pour que le reste du groupe ne soit pas pénalisé… Mieux vaut un enfant « mal » que 28 qui le sont.
Et rien n’empêche d’expliquer que les règles à l’école ne sont pas les mêmes qu’à la maison.
Le soir j’ai droit aux potins du jour par ma petite (en petite section) ; qui a tapé qui, qui a été puni… et autant elle fait de grosses colères avec moi, autant elle a observé en classe les « conséquences » et donc s’est arrangée pour ne pas être punie.
Le comportement est vraiment différent. Ma grande est discrète à la maison et s’impose en classe, ma petite « commande » à la maison et s’efface en classe…
Et malgré l’absence de rose à la maison au départ, elles ne jurent plus que par les licornes roses à paillettes… Alors on continue d’expliquer (et de montrer ^^) que garçon ou fille, on a droit à toutes les couleurs :p
L’école ça reste compliqué, et on ne peut décemment pas demander à 1 personne qui s’occupe de 30 enfants de tenir compte des spécificités de chacun. Pour cultiver les centres d’intérêts de l’enfant, il reste la maison ; à l’école c’est le groupe, c’est différent et ça apporte un autre point de vue, je trouve.
J’aimeJ’aime
La sieste n’est pas une pause pour les enseignant.e.s. Sur ce créneau horaire ils ou elles prennent en charge de petits groupes des autres niveaux d’âges pour des ateliers dans leur classe. Cela permet aux enfants plus vieux, qui n’ont plus l’occasion de dormir, d’avoir des enseignants plus à l’écoute, dans un lieu plus calme, avec une personne différente et de bénéficier de différenciations pédagogiques voire d’adaptations à leurs besoins spécifiques. Cela s’appelle le décloisonnement.
J’aimeJ’aime
chez nous sieste obligatoire chez les petits car pause des atsem… alors que classes en double niveau psm/msm et qu’un peu de flexibilité permettrait aux moyens qui ont encore besoin de dormir de prendre la place d’un petit qui n’en a pas besoin…
J’aimeJ’aime
Contente de lire le bilan de cette 1ère année que j’attendais avec impatience ! Car tout comme toi, je m’étais questionnée sur école privée / publique / montessori / IEF et rien ne me satisfaisait vraiment.
Je suis épatée par les réflexions de ta fille, je commence à entendre certains retours de bienveillance dans la bouche de ma fille depuis peu (elle va avoir 4 ans). Mais je ne l’entends que très peu avec les autres enfants, ou alors suis-je trop exigeante.
Dans l’ensemble, elle qui est introvertie (mais qui ne se laisse pas faire si on l’embête), a pris confiance en elle pendant cette année et elle a pris plaisir à travailler à l’école. Mais j’appréhende déjà la rentrée prochaine car son temps d’adaptation n’est pas respecté et c’est tellement dur de la laisser en pleurs ou renfermée sur elle même … et cette fois, ça pourra être jusqu’à 2 fois par jour puisqu’elle ira à l’école l’après-midi aussi
J’aimeJ’aime
Merci pour ce compte rendu et cette analyse intéressante !! Dans l’ensemble le bilan semble positif et ta fille semble apprécier le contact avec les copines ☺️
Effectivement dans des classes surchargées ça me semble compliqué de pouvoir personnaliser.. Mon fils était dans une classe moyens-grands à 31 😱😓, c’est énorme et je comprends les maîtresses qui font ce qu’elles peuvent.. Vivement les effectifs réduits pour pouvoir proposer un enseignement de qualité !!!
J’aimeJ’aime
Merci pour ce retour. Je suis impressionnée par l’analyse, le dialogue et la communication que vous avez toutes les 2. Mon fils aussi a terminé sa petite section. Je reconnais bien certains comportements qui m’ont un peu désemparé, comme « t’es méchant, plus ma copine, mon copain », le rose c’est pour les filles, c’est nul » Pareil, on essaie d’expliquer, de nuancer … Il y a un peu la sensation que l’investissement, l’éducation que l’on donne à la maison est un petit peu saboté par l’école. On se questionne beaucoup, est qu’on doit le préserver de tout ça, ou bien le laisser se confronter à la diversité, dureté du monde. Mon fils est dans les plus jeunes aussi de la classe, et il est assez sensible. Je n’ai pas apprécié les punitions (la même assis sur une chaise) ou les paroles blessantes de certaines atsem par exemple qui stigmatise ou humilie l’enfant. J’ai trouvé que l’enfant est encore mis dans des cases ce que je ne supporte pas. Les évaluations aussi ne sont pas représentatives des connaissances réelles de l’enfant mais juste de l’appréciation sur un instant T. Alors, il peut y avoir souvent un décalage avec la réalité. A côté de ça, la maitresse était plutôt bienveillante et à l’écoute et ce n’est pas évident de gérer une classe de 28-30 enfants. Mon fils s’est aussi bien intégré et a son petit groupe de copains et copines. Il recherche également le contact des plus grands. Mais il peut facilement bloquer et ne plus vouloir retourner à l’école si il a été contrarié de quelque chose, un regard, une parole, un enfant un peu violent. La sieste imposée a été vraiment difficile à accepter pour lui qui est est enfant qui s’endort difficilement. Souvent il finissait par s’endormir 30 min avant la fin et devait se réveiller en pleine phase de sommeil. Il a été aussi puni car il n’arrivait pas à s’endormir et/ ou pouvait gêner les copains. Du coup, on a pu trouver une solution pour ne pas le mettre l’après -midi et c’était beaucoup mieux. Pour l’instant, on a pas eu trop de chantage ou ce genre de paroles. Par contre, il est dans une phase mini-ado en ce moment, rébellion, il a du mal à écouter ou accepter les règles si cela ne lui convient pas et parle parfois d’un ton un peu autoritaire à son petit frère et il nous répond aussi à nous. Je ne sais pas si c’est l’approche des 4 ans ou bien d’où cela vient. J’espère que la moyenne section se passera bien.
J’aimeJ’aime
Ma fille rentre a l’école en septembre seulement le matin. Ma sœur et belle sœur sont instite. D’après elles, il serait plus judicieux de la laisser toute une journee a l’école pour éviter une seconde période d’adaptation quand il faudra l’y laisser l’après midi. Personnellement mon instinct de maman me dit d’y aller en douceur. Ma hantise serait qu’elle se sente en décalage par rapport aux autres enfants.
J’aimeJ’aime