Etre mère... et tout le reste !

Se sacrifier pour ses enfants ?

Maman Poule, as tu parfois le sentiment de te sacrifier pour tes filles ? me demande une lectrice, à la lecture d’un billet.

Voilà une bonne question qui méritait bien un article, d’autant plus que le thème du sacrifice revient régulièrement en commentaire.

Tentative de reponse… qui n’engage que moi !

Bien-sur que oui ! 

Soyons clairs : il n’y a aucun être humain sur terre pour qui j’accepterai a ce point de m’asseoir sur la satisfaction de mes propres besoins afin de combler les siens.

C’est indéniable que quand je passe 1h a endormir ma Fusée au sein, suivie de 45 minutes à accompagner ma Carrousel dans le sommeil (et à citer une par une toutes les créatures de la faune et de flore qui me viennent à l’esprit, d’une voix monocorde de sorte à l’hypnotiser jusqu’à ce qu’elle lâche…), je m’assois sur mon envie d’avoir une soirée digne de ce nom ou de partager mon dîner avec mon mari. Quand j’accueille 30 minutes de hurlements de décharge provoqués par une crème mal étalée sur une plaque d’eczéma, et ce sans partir, sans crier, sans l’étouffer (la colère hein, pas la gosse… quoi que!), il est clair que je m’assois sur mon besoin de calme après une journée fatiguante. Quand je décide de ne pas confier mes enfants à garder le soir et la nuit avant un certain âge que d’aucun qualifierait de tardif, je m’assois sur mon besoin de vie sociale, d’une vraie soirée d’adultes, d’une nuit reparatrice. Quand je décide de prendre un congé parental, je m’assois sur mon besoin de reconnaissance sociale et d’indépendance financière (ainsi que sur celui d’aller pisser seule). Quand j’accepte que mon bébé de 6 mois et demi s’alimente par elle même et qu’en conséquence mon plancher soit jonché de pomme de terre bio et de courgettes du jardin écrasées, malaxées et dégoulinantes de bave à CHAQUE repas (soit 3 fois par jour pour ceux qui ne suivent pas), ce n’est même pas que je m’assois sur mon besoin d’avoir un intérieur nickel (on a dépassé ce stade depuis loooooongtemps), c’est que je renonce à toute velléité d’avoir un intérieur présentable en dépit du fait que je passe l’aspirateur 2 fois par jour (le besoin de gratification de mes tâches quotidiennes, je me mouche avec aussi). Quand je décide de ne pas sevrer ma bébé APLV, je m’assois sur mon BESOIN (oui, c’est un besoin, absolument…) de manger du fromage.

C’est d’ailleurs, pour moi, la base quand on devient parents : c’est que l’on est prêts à faire passer un certain nombre de ses besoins après un certain nombre des besoins de son enfant.

Après, chacun met ensuite le curseur là ou il veut / peut quant aux besoins de l’enfant et du parent. Et oui, c’est vrai dans notre famille, nous reconnaissons à nos filles un large éventail de besoins physiques, affectifs et émotionnels légitimes comme constructeurs de leur sécurité intérieure et de leur équilibre futur (traduction: chez nous, on ne parle pas de caprices….) et Papa Ours et moi avons pour priorité absolue de les combler. La satisfaction de nos besoins parentaux se cantonne au minimum nécessaire à notre survie : dormir un peu, manger régulièrement, avoir un toit et du chauffage, aller aux toilettes (mais pas seul hein, ca c’est le luxe), parler à un autre adulte de temps à autre. Le reste est confort et passera toujours après, à fortiori pendant les premières années de vie fondatrices de ces petits êtres que nous avons choisi de mettre au monde par pur égoïsme.

En même temps, a-t-on bien le choix ?

Ben non.

C’est ça le bordel avec les convictions.

Tu peux pas les oublier, les mettre de côté le temps de souffler, parce que tu ne soufflerai pas, tu souffrirai.

« Putain je suis trop crevée cette nuit, tant pis je la laisse pleurer, je mets mes boules, j’oublie ces histoires de cortisol et tout le bordel, je débranche mon cœur, bonne nuit! ».

« Ce soir c’est raclette, pas d’allaitement pendant 10 jours (oui, faut 10 jours pour éliminer les plv du lait…), on reprendra après, en attendant voilà du Gallia! »

 » Bon y’en a marre ce soir, je veux ma soirée, Papa Ours tu punis tout le monde, privé de dessert et au lit, on reprendra la bienveillance demain, ce soir j’oublie tout. Ahhhhhhh enfin une soirée  peinard ! »

C’est notre philosophie, c’est un choix, et aussi c’est devenu si évident que ça n’en est plus vraiment un. Ce serait plus facile pour nous parfois s’il en était autrement, mais on ne revient pas de la parentalité « en conscience ». Ce n’est pas une méthode qu’on choisi ou non d’appliquer, une « technique » qu’on peut mettre de côté quand on fatigue; c’est une prise de conscience globale autour de l’enfance qui nous impacte pour toute la vie et qui teinte tout ce qu’on vit en famille.

Donc on a pas d’autre choix que de faire passer leurs besoins avant les nôtres, de mettre provisoirement notre confort de côté pour les accompagner au mieux dans leur chemin de vie, car le contraire nous ferait bien trop souffrir.

Alors du coup, je n’ai pas tant le sentiment de me sacrifier que celui de jouer mon rôle, pleinement, en conscience. Et ça me fait du bien.

Ça me fait du bien parce que mes enfants sont ce que j’ai de plus précieux et qu’il n’y a aucune autre cause, aucune autre personne, aucune autre raison qui mérite mon implication et mon énergie autant qu’elles.

Parfois je suis dans une pièce pleine de monde ou bien en face d’une seule personne et je me sens toute petite, pas à ma place, jamais à la hauteur et bancale à l’intérieur ; ça me fait du bien d’espérer que mes filles se sentiront à leur place et solides sur leurs deux pieds où qu’elles soient.

Je suis responsable de ce que je mets entre leurs mains (et dans leur crâne) pour le reste de leurs vies ; ça me fait du bien de savoir que je n’aurais pas le regret de l’ignorance. Je fais et ferai des erreurs mais j’aurai fait mes choix en pleine conscience, sans me laisser porter par la facilité, le confort, l’habitude ou l’opinion générale. Parfois j’échoue mais je le sais, alors je demande pardon, j’essaye de faire mieux et avoir cette chance me fait du bien.
Nos enfants sont les adultes de demain ; ça me fait du bien d’avoir le sentiment de contribuer, avec les deux petites gouttes d’eau qui composent mon océan, à une société un peu plus empathique, moins individualiste, tournée vers la paix et le vivre ensemble…

Il n’y a pas de rôle plus important dans ma vie que celui de mère ; ça me fait du bien de savoir que je donne tout ce que j’ai, ça me fait du bien de me dire que je ne pourrais pas regretter, ça me fait de vivre en accord avec les convictions qui m’animent.

Et puis, comme je l’avais déjà dit ici, pendant longtemps j’avais cette vision stricte de l’éducation, du parent qui doit garder son sérieux, camper sur ses positions pour ne pas « se faire bouffer », ne pas « céder », conditionner son gosse donner des bonnes habitudes…Bref une vision de l’éducation version lutte de pouvoir et un rôle de parent qui me semblait lourd à assumer. Avec le maternage et la bienveillance éducative, j’ai découvert qu’on avait le droit de s’amuser avec ses enfants et j’ai appris a prendre du plaisir dans ces choses que d’autres (ignares) appellent « esclavage ». 

Quand je m’endors en écoutant la petite respiration de ma Fusée au creux de mon oreille et en respirant son odeur de la nuit, ça me fait du bien.

Quand ma Carrousel débarque ensommeillée et enroule son corps tout chaud contre le mien pour se rendormir, ça me fait du  bien.

Quand, dans le silence et la pénombre, ma Fusée est nichée au creux de mes bras et tète avec délectation comme une caresse et qu’un bain d’ocytocine me renvoie au pays des rêves dans un shoot de bien-être, ça me fait du bien.

Quand on est dans une impasse avec ma Carrousel, nos cœurs tremblants et nos corps en miettes, et qu’on en sort ensemble grandies après une étreinte plutôt qu’une sanction, ça me fait du bien.

Quand ma Fusée s’endort sans prévenir et en souriant au monde, enroulée dans l’écharpe, le nez blotti dans mon cou, ça me fait du bien.

Quand ma Carrousel et moi trouvons un compromis lorsque nos besoins et nos désirs s’opposent, quand je l’entends faire preuve de créativité pour me proposer des solutions, quand je n’impose pas ma volonté sous couvert d’éducation et que je vois l’intelligence relationnelle de ma Carrousel grandir et s’épanouir, ça me fait du bien.

Quand je sens tout le poids du corps de ma Fusée abandonnée contre mon dos, ça me fait du bien.

 Quand c’est difficile, ça crise et ca crie un peu trop tout le temps et que je sais que la meilleure façon d’améliorer les choses c’est le jeu, le rire, l’alimentation ou le temps partagé, ca me fait du bien.

Quand je la connais au souffle près parce que depuis sa naissance nos corps ne font toujours qu’un, ça me fait du bien.
Nos choix de maternage et d’éducation sont exigents, épuisants, ils impliquent des sacrifices, des efforts, des renoncements, des reports à l’infini, ils créent des périodes de creux de la vague, de fond du trou… mais ils me font fondamentalement du bien. Il me font du bien au coeur, au moral, à la tête, à l’espoir, à la vie. Alors je ne me sacrifie pas moi, je sacrifie du superflu que je retrouverai (presque) à l’identique plus tard, pour donner plus à celles pour qui plus tard, c’est trop tard.

PS : on est d’accord que, malgré tout, j’ai quand même le droit de me plaindre de temps en temps, de dire que c’est difficile et que je tuerai pour une faille spatio temporelle me permettant d’aller faire ma vie en paix pendant 3 jours sans que ma famille s’en aperçoive ?

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32 réflexions au sujet de « Se sacrifier pour ses enfants ? »

  1. J’aime bien cette formulation que tu as employée : « Alors je ne me sacrifie pas moi, je sacrifie du superflu que je retrouverai (presque) à l’identique plus tard, pour donner plus à celles pour qui plus tard, c’est trop tard. » C’est le sentiment que j’ai.
    Un mère martyr qui vit sa maternité comme un sacrifice c’est pas très sain à mon sens. C’est différent quand la mère en question met en balance les couts actuels de ce que ses choix exigent et décide qu’ils sont peu importants au vu de l’enjeu.
    Merci pour l’article.

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  2. Je crois que c’est là toute la difficulté de devenir parent… Trouver un juste équilibre entre nos besoins, nos envies, les besoins de nos enfants et leurs envies pour que chacun reste gagnant-gagnant et que la relation ne tourne pas au gagnant-perdant soit en défaveur des parents, soit en défaveur des enfants car ni l’un ni l’autre ne sont bons!

    Et je te rejoins aussi sur le fait de « sacrifier du superflu » qu’on pourra retrouver plus tard… Rater des épisodes de série parce qu’on endort son bébé, ce n’est pas grave… Rater un repas en famille parce que petit loulou n’arrive pas à s’endormir et reste scotché au sein, il y en aura bien d’autres plus tard, reporter un grand voyage qui nous tient à coeur, ce n’est que partie remise et on en profitera d’autant plus que le/les loulou(s) seront plus grands… Ne pas avoir su nettoyer la maison, n’est pas non plus gravissime… On le fera demain, on demandera au papa,…

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  3. toi qui m’a envoyé cette lecture qui te correspond
    toi mon BB d’il y a 38 ans qui a ton tour vit la maternité …pas tout à fait comme le bonheur au quotidien.
    Je me rends compte que tu vis la naissance et les mois qui défilent avec ton Petitou, avec une conscience qu’il me semble n’avoir jamais eu en tout cas à ce point .
    Il me semble que, pour que ce bonheur soit à son comble , il te suffirait d’être simplement accompagnée et suivie par ton entourage direct auprès duquel tu as le sentiment de devoir justifier cette bienveillance éducative que tu as instaurée depuis la naissance de ce petit être merveilleux.
    Continue comme tu le fais c’est l’amour qui te guide.

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  4. aaaaah que ça fait du bien. tu sais écrire avec les mots justes ce que beaucoup ressentent. ce que je ressens et que peu comprennent. ne pas laisser ses enfants à dormir avant un certain âge… avant que, selon moi, ils ne soient en mesure d’exprimer leur volonté de (sauf si il y a une nécessité bien entendu!). je passe pour une extraterrestre, très clairement. une extraterrestre égoïste et trop fusionnelle avec sa fille. qui ne veut pas la partager et ne veut pas la laisser grandir.
    mettre de côté le superflu… bien sûr. il sera toujours temps d’en profiter plus tard de ce superflu. on aura tout le loisir pour.
    merci… si seulement plus de personnes pensaient comme toi. si seulement les gens cessaient d avoir un regard critique et accusateur sur la façon dont les parents décide d éduquer et de s’occuper de leurs enfants.
    ah 🙂
    ton article fait du bien, en tous cas.

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  5. Très intéressant (comme toujours). Ce que j’entends dans ton message, c’est ce lien entre sacrifice et équilibre. Pour moi, tant qu’il y a un équilibre (personnel, de couple, de famille), le « sacrifice » qu’on fait vaut la peine. Par contre, je pense qu’il y a vraiment à réfléchir quand l’équilibre se rompt durablement. Par exemple si ça tangue dans le couple, si ta propre énergie vitale s’étiole. Dans ce cas, malgré ses convictions, je pense qu’il faut savoir trouver un nouvel équilibre, quitte à « composer » avec certains choix. Je lisais par exemple des articles sur le « baby clash », ce moment difficile par lequel beaucoup de couples passent avec l’arrivée de bébé. Dans certains cas, cela peut aller jusqu’à la séparation… ce qui est dramatique je pense pour la famille, et les enfants en particulier. Dans ce genre de cas (peut être un peu extrême), il peut être salvateur de tout « remettre à plat » pour qu’un nouvel équilibre se mette en place.
    Bref, tout ça pour dire que je partage ton idée qu’être parent, c’est effectivement sacrifier certaines choses, sans forcément avoir le sentiment de « perdre » quelque chose (comme tu le sais, de notre côté, l’arrivée des enfants a aussi été une période faste dans notre projet de changement de vie et de recentrage sur des choses importantes pour nous)… mais je pense quand même que dans certains cas, il faut savoir détecter des signaux « d’alerte » si on se sent trop mal (ou si notre couple va trop mal) et faire certains compromis pour retrouver un équilibre.

    A bientôt

    Amitiés

    Arnaud

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  6. Des frissons qui me parcourent l’échine comme des vagues tout au long de ton article, comme souvent, (toujours ?) tu poses le doigt, tu écris les mots justes. Tu m’accompagnes sans le savoir depuis la fin de ma grossesse, ma Libellule a maintenant 16 mois, j’assume davantage les longues séances d’accompagnement au sommeil pendant les repas où je m’absente, je repousse toujours la première nuit qu’elle passera à l’extérieur (mais si elle demandait le sein pour s’endormir ?), je corrige quand on me dit qu’elle est timide, j’essaye de poser des limites par des phrases positives et j’essaye de savourer chaque micro-minute passée en tête à tête avec mon chéri éveillée, car lorsque je le rejoins la nuit si je ne me suis pas endormie dans le lit de ma Libellule, je m’écroule et c’est le black out. Mais c’est si essentiel, nous sommes heureux, et par là, comme tu le dis si bien, nous participons à la construction du monde de demain, un monde plus apaisé, sans rapport de force et dans le respect de chacun…

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  7. Je pense que le point d’achoppement est la compréhension que l’on a de la notion de sacrifice. Un sacrifice n’est pas toujours mal vécu, douloureux, coûteux, consenti à regrets. Être parent, c’est justement accepter avec joie de se sacrifier (=faire passer son enfant avant soi) pour le bien de son enfant. Ce n’est pas coûteux. Tant que l’on n’est pas parent, c’est un état d’esprit difficile à concevoir 🙂

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  8. Merci pour cet article !!! C’est une question qu’on ne me pose pas tant que ça mais qui me fait beaucoup réfléchir (meuf qui s’auto-met des batons dans les roues….), et je n’avais jamais pris le temps de formuler ma pensée, et pourtant, en lisant tes mots, je me retrouve totalement.

    Ah, ces rêves de tout envoyer bouler, rien qu’un soir. Et pourtant, non, on ne le fais jamais car on ne peut tout simplement pas renier ses valeurs pour un luxe : « C’est notre philosophie, c’est un choix, et aussi c’est devenu si évident que ça n’en est plus vraiment un ».

    Et quelle belle manière de retourner la situation de manière positive quand tu dis que « je n’ai pas tant le sentiment de me sacrifier que celui de jouer mon rôle, pleinement, en conscience. » C’est tout à fait ma philosophie !

    Merci pour tes mots, je ne manquerais pas d’y repenser la prochaine fois où le poids de mes sacrifices sont trop lourd à porter !

    (PS : oui, on est d’accord !)

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  9. Merci merci merci de m’etre des mots qui collent tant a ce qu’ on vit.trouver l’equilibre ce n’est pas simple. Marcher et avancer ds ‘éducation bienveillante demande une énergie et des remises en questions pas toujours bien percues par l’entourage. Continuez écrivez partagez

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  10. Encore une pépite cet article…
    Comme tes écrits résonnent en moi, je me retrouve souvent (pour ne pas dire presque tout le temps!) dans ce que tu écris. Tu arrives a exprimer ce que moi j’ai souvent du mal a mettre en mots, sur mes ressentis, bref MERCI pour tout tes partages💝!

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  11. Merci beaucoup pour cet article ce d’autant qu’il me semble être la lectrice concernée.

    Avec le recul je pense que le terme de sacrifice n’était pas le bon. Comme tu le dis, à partir du moment où l’on devient parent il devient évident que certaines choses passeront en second plan. Le réveil à 3h du matin pour aller rassurer une Belette qui cauchemarde c’est un sacrifice et c’est en même temps une évidence. Cependant par moments aussi sûrement parce que mes filles grandissent, je peux leur dire « non là votre envie (besoin ?) de jouer avec moi ne peut être comble maintenant parce que maman aussi a une envie (besoin ?) de travailler ou de lire ou d’échanger 3 phrases avec votre père sans être interrompue ». Au fond de moi, en-dehors du fait que j’ai moi aussi des besoins à satisfaire, j’ai aussi envie de leur transmettre que mon épanouissement ne réside pas que dans mon rôle de mère, que je suis aussi une épouse et une femme qui travaille et que plus tard elles auront elles aussi le loisir d’être les 3 à la fois (ou pas mais qu’elles auront la liberté de choisir).

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    1. J’avais lu votre commentaire initial et j’attendais la réponse. Je trouve que vous avez pleinement raison, et vous l’exprimez très bien. Merci.

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  12. Rhoo, quel article, encore une fois! Bravo, tant pour le fond que la forme!
    Et pour ton sol, tu peux mettre une toile cirée par terre avant les repas de bébé Fusée, ça sera plus facile et rapide à ramasser…
    Mes filles sont grandes maintenant (15 et 9 ans) et effectivement avec du recul, ces mois où j’ai plongé dans la maternité au détriment de beaucoup de choses me semblent une période courte dans ma vie, alors que pour elle ça a été tellement crucial… J’avais vraiment conscience que jamais plus elles n’auraient 1 mois, jamais plus elles n’auraient 2 mois, etc. Alors que moi, que je fasse certaines choses à 34 ou à 36 ans, quelle importance? Ce qu’il y avait à vivre, à ce moment là, c’était bien cette relation là.
    Aujourd’hui je suis toujours convaincue que la parentalité et la plus belle aventure de ma vie! Pourtant moi je n’ai jamais abandonné mon travail qui me tient beaucoup à cœur et dont j’avais vraiment besoin dans un équilibre. Un travail dans lequel j’ai une grande liberté et qui me permet justement te garder du temps pour vivre des choses avec mes filles, un travail qui m’a permis d’allaiter ma seconde jusqu’à 2 ans et demi. Un travail à plein-temps pourtant mais qui me permet de passer tous mes mercredi après-midi avec mes filles. Un travail qui me donne la liberté de télétravailler si besoin…

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  13. Que je retrouve dans ces mots. Merci! Merci!
    Oui, sur le moment, je le vis comme un sacrifice, car parfois, le besoin de repos hurle en nous avec la même intensité que le besoin de contenance de nos chérubins. C’est difficile de ne pas fuir, de ne pas tout plaquer pour partir élever des brebis sur le Larzac. Et en même temps, la pensée fugace de ne pas répondre aux besoins de notre petit me paraît être une trahison non seulement envers lui, mais aussi envers nous-mêmes. Un désaveu envers tout ce que nous mettons tant de temps, d’énergie et d’amour à construire, et une torture à vivre au fond de nos tripes.
    Il y a tant de choses que j’ai sacrifié…
    Oui, le « sacrifice » semble bien en etre un, sur le moment. Mais dès qu’on prend du recul, ou dès que nos Enfants grandissent, on se rend compte que ce n’était pas vraiment un sacrifice, c’était de l’engrais, de la bonne terre, du carburant. C’était une parenthèse, un instant suspendu, une expérience difficile mais tellement intense et tellement forte que c’est ce dont nous serons les plus fières dans nos vieilles années… C’était la seule chose à faire, et la plus simple, finalement.
    Merci pour ce bel article qui sonne comme un écho à ce que je ressens, et la façon dont je materne, je vis.
    Belle journée à vous 4

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  14. Merci pour ce très bel article qui fait une fois de plus écho chez nous aussi…
    Le respect des besoins des enfants est aussi notre priorité (mais que faire quand leur besoin sont complètement différents? l’aîné doit jouer, se défouler quand le cadet doit dormir… équation difficile à résoudre)
    Pour moi la notion de « sacrifice » apparait quand on n’est pas capable de répondre à nos propres besoins (et non envies) (dormir, s’isoler quelques minutes pour se calmer…).
    Aussi, malgré tout l’amour et toute la bienveillance du monde, je ne peux pas nier le « coût » ou le « poids » que nous font peser nos choix éducatifs (empathie, écoute, compréhension, allaitement, portage, DME et alimentation fait maison, pas d’écran…). Ce serait plus « facile » de faire autrement, comme les autres ^^. (D’ailleurs, c’est à cause de ce « coût » qu’on a revu notre nombre d’enfants désirés à la baisse. On sait qu’on ne pourrait pas assumer cette éducation voulue en pleine conscience avec 3 enfants sans dommage (déjà que c’est souvent assez rock’n’roll avec 2!) Décision difficile à prendre, j’ai fait le deuil de ma famille rêvée. Mais 2 enfants, c’est parfait non 😉 ).

    Bonne continuation.
    Au plaisir de lire ton prochain billet.

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    1. Je crois que moi aussi je vais revoir à la baisse mon nombre d’enfants voulus : de 3 à 2 ! Je n’arrive déjà pas à être la mère bienveillante que je souhaite … j’ai parfois besoin de me doucher, tant pis pour les pleurs (même de faim), de me reposer (tant pis pour le « pas d’écrans avant 3 ans »), d’exprimer ma colère … je n’arrive tout simplement pas à toujours prendre sur moi.

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  15. Je me retrouve tellement dans ton billet ! Et puis moi, je vois aussi ça comme un investissement parce que je suis persuadé que tout le temps que l’on passe maintenant auprès de nos enfants sera du temps de gagner après.
    Ne dit on pas qu’à l’adolescence, ce sont les difficultés de l’enfance non surmontées qui sont rejoué ?
    Alors oui, parfois, c’est vraiment difficile mais au moins, on sais pourquoi on le fait 🙂

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  16. « Donc on a pas d’autre choix que de faire passer leurs besoins avant les nôtres […] »
    Je pense que nous avons toujours un choix ! Considérer ne pas avoir le choix, c’est ne pas voir notre responsabilité dans l’histoire.

    Mon choix: « Je choisis souvent de faire passer ses besoins avant les miens, car mes besoins sont -pour la plupart- négociables et peuvent attendre (mais: je les écoute, je les respecte mes besoins, je ne les nie pas!). J’ai besoin principal est que mon fils comprennent que ses besoins sont importants et légitimes, car lui même est important et légitime.' »

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  17. Excellent, comme d’hab. Tu écris ce que je pense, et tu le fais si bien. Alors manucures, séries, et shopping, désolée mais les prochains jours (mois) seront toujours aussi sombres pour vous! Bébé de 2 ans et demi et son petit coeur ont encore besoin de moi, tout le temps! Merci Maman Poule.

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  18. Maman d’une petite de 20 mois, me voilà confrontée à toute cette réflexion autour de l’écoute et bienveillance engendrant certains sacrifices versus une éducation plus ferme via le conditionnement d’un petit être. D’instinct, j’ai toujours été à l’écoute des besoins de ma fille et me retrouve complètement dans tes articles. Et pourtant, régulièrement, par exemple, quand je porte ma petite dans mes bras depuis 30 minutes pour l’apaiser et l’endormir, j’entends une petite voix qui me dit « t’es complètement barrée, aucun enfant normalement éduqué ne devrait avoir autant besoin des bras pour s’endormir, tu t’enfermes dans un schéma de fonctionnement compliqué, elle t’en demandera toujours plus et tu ne t’en sortiras plus, fais comme les autres, éduque-là en la laissant pleurer, elle finira par s’habituer et tu en auras fait un être autonome et indépendant »… difficile de ne pas l’entendre cette petite voix, de ne pas se comparer quand on voit les enfants des copains qui s’endorment seuls en 5 minutes, ne se réveillent plus la nuit depuis belle lurette… suis-je responsable de ce si grand besoin d’attention de ma fille ? Est-ce à moi de mettre des limites ?

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    1. Le mot responsable me semble très dur. Parfois, nous n’avons pas de réponses. Nos enfants sont des êtres à part entière avec leurs propres difficultés.
      Ma fille a trois ans et tape lorsqu’elle est en colère, qu’une situation la frustre…or nous n’avons jamais tapé! Mais c’est son mode de réaction. Nous essayons de lui montrer d’autres solutions pour évacuer ses émotions mais sans succès… Toi c’est une difficulté niveau sommeil. Une chose est sûre, ça passera. Peut-être pas dans 3 semaines ou dans 3 mois mais dans 6 mois, 1 an ou plus… Tout évolue.
      J’ai bon espoir que ma fille cesse de taper avec l’entrée à l’école. Wait & see…
      Et pour en revenir à la notion de sacrifice, là aussi, le mot est très fort. Je préfère le mot concession, plus doux et surtout plus empreint de souplesse, ce dont on a vraiment besoin lorsque l’on devient parents.

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    2. Les enfants choisissent les parents qui seront prêts à accompagner leurs besoins spécifiques 😉 certains enfants ont plus de mal à s’adapter à la vie sur Terre (et on les comprend !) mais heureusement ont des parents pour adoucir cette acclimatation… Donc pour les enfants « faciles » (j’entends par là qui ont moins besoin de présence adulte) deux possibilités : c’est leur tempérament ou bien ils se sont résignés et ont développé des stratégies adaptatives pour ne plus avoir à compter sur leurs parents !
      Du coup par rapport à tes questions, selon moi, tant que tu peux répondre au besoin exprimé, autant le faire, et si ça devient trop lourd, il sera temps d’accompagner ton enfant à développer d’autres stratégies 🙂 voire même il le fera de lui-même, car c’est plus naturel en grandissant !
      On peut laisser les autres avec leurs opinions, tant qu’on est dans la conscience de notre rôle de parent (et pas l’enfant qui vient combler quelque chose), tout est juste ❤

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  19. C’est vrai qu’il y a des périodes de la vie de nos enfants où c’est compatible d’avoir le temps pour soi et la vie sociale qu’on avait avant, où c’est trop tôt pour les laisser plusieurs heure (ne parlons même pas de plusieurs jours), et où on doit bien se contenter de peu.
    Cela dit, ça me semble important de se ressourcer, soi-même et en couple, d’abord parce qu’on ne peut donner que ce qu’on a, et ensuite parce que comme l’a dit une blogueuse que j’aime bien, nos enfants n’ont pas d’abord besoin de parents qui font tout bien mais de parents qui vont bien.
    Pour ma part, ce qui m’a changé la vie, c’est de comprendre que je n’avais pas besoin d’attendre qu’il soit possible de partir 3 jours en amoureux ou d’aller me faire masser pendant 4 heures, pour avoir du temps pour moi, mais que je pouvais être inventive pour trouver de petits moments à moi : m’arrêter 5 minutes pour prendre un café après être allée faire des courses (le week-end donc, quand Papa est là) profiter de la sieste, même brève, pour boire un café chaud, voire rester 3 minutes de plus aux toilettes quand vraiment je ne trouve rien de mieux…
    Et puis je te rejoins sur le fait que, certes, il y a un sacrifice, mais la joie se trouve aussi dans les gestes même de la maternité / paternité.

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  20. Encore un magnifique article qui m’a fait monter les larmes ! Je ressens vraiment la même chose. On fait passer nos propres besoins après, mais on n’a pas vraiment le choix finalement. Et oui, on a quand même le droit de dire que c’est difficile parfois, non mais ! Merci pour ce superbe article, j’adore ta plume !

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  21. Magnifique article encore une fois, merci!!! Tu retranscris tellement bien ce que l’on vit! Que ça fait du bien. Chacun de tes articles je finis toujours par un » wouahouuu non mais c’est exactement ça !! »

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  22. Merci pour cet article ! Mille fois MERCI ! C’est tellement ça … Notre quotidien ! Tellement difficile mais pour rien au monde je ne changerai une seule chose de ce que je fais pour elles ❤

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