Et moi alors ?

Les moments « Et merde, putain !  » du parent

Ce dimanche, avec Papa Ours nous avons vécu un gros moment « Et merde, putain ! » du parent.

Un moment EMP du parent, c’est un moment un peu merdique que, bizarrement, quand tu te projetais dans ta future vie de famille, tu n’avais pas vraiment imaginé vivre. C’est un moment où, si ton toi de quand tu avais 15 ans te voyais, il aurait peur. C’est un moment où tu peux prononcer ce que j’appelle les «phrases cultes du parent blasé », comme « C’est quand même pas facile tous les jours » ou « Faites des gosses ! ». Quand une femme dit à une copine enceinte « Dors tant que tu peux » ou « Profite, profite ! ! », c’est certainement qu’elle a récemment vécu un certain nombre de moments EMP du parent qui occultent provisoirement le bonheur intense de la parentalité. Si au contraire, elle n’a pas vécu de moment EMP du parent récemment, elle va plutôt dire « Tu vas voir, c’est que du bonheur ! ».

Je vous ai fait mon top 3 des moments EMP du parent, et vous verrez que chez nous ça tourne beaucoup autour du sommeil. Puisque la santé mentale du parent est directement corrélée au taux de sieste journalier, ça n’a rien d’étonnant.   Mais il y en a encore moults, n’hésitez pas à partager en commentaire vos moments EMP, qu’ils soient du parent ou non, d’ailleurs 😉 j’ai carrément lancé un #EMP sur mon Twitter alors je compte sur vous pour le faire vivre !

Moment EMP du parent n°1 :

 

C’est samedi et tu profites à fond de ta fille depuis 5h15 du matin. Il est 9h et quand d’autres émergent seulement, vous avez déjà pris 2 petits déjeuners, fait 3 fois le tour de l’appartement en coccinelle, lu 12 livres et chanté 8 chansons.  Il est 12h et quand d’autres se préparent seulement un bon petit repas, chez toi toute la famille était à table à 11h27 et tu es maintenant à 4 pattes sous la table en train de passer l’aspirateur. Bien-sûr, ta fille est sur l’aspirateur et l’éteint régulièrement, sinon c’est pas marrant. Il est 15h et tu reviens d’une sortie au parc, en plein air, où tu espères que ta fille s’est bien dépensée de sorte qu’elle va faire une bonne grosse sieste réparatrice. Car c’est vraiment génial de passer du temps ensemble, entendons-nous bien, mais le week-end ce serait bien aussi de se reposer un peu, de s’asseoir dans le canapé devant une petite série ou même, soyons fous,  de se faire quelques câlins avec papa Ours.

D’un commun accord et dans la perspective du câlin susmentionné, Papa Ours et toi vous retrouvez en voiture, à chercher les routes à dos d’ânes et à éviter les feux rouges, pour endormir Bébé Carrousel.  20 minutes plus tard, la bête est assoupie, vous vous garez au sous-sol, vous sortez le cosy avec mile précautions et prenez bien soin de fermer les portes sans rien claquer, quitte à laisser la voiture ouverte, ON S’EN FOU. Tu vas même jusqu’à demander à un groupe de personnes en train de papoter devant l’ascenseur de se taire pour ne pas réveiller l’enfant. La connasse de l’ascenseur t’indique inutilement « étage 3 » avec sa voix métallique et tu serre les fesses pour que ça ne réveille pas ta fille. Tu arrives chez toi en marchant sur des œufs, Papa Ours t’indique à grand renfort de moulinets des bras  « va la mettre dans sa chambre » et tu lève le pouce en guise d’assentiment. Avec délicatesse, tu extraits l’enfant du siège auto, et bordel que c’est pas facile parce qu’ils sont drôlement bien enfoncés la dedans.  Elle pousse un soupir, ton cœur s’arrête de battre, mais finalement sa tête retombe lourde sur ton épaule. Ouf.

Etape ultime, tu t’approche du lit et te penche pour la garder contre toi au maximum, pour retarder le choc thermique entre ton giron et son drap housse. Tu attends un peu comme ca, applatie sur ton enfant endormie, tu as bien l’air con. Puis tu dégages péniblement tes mains coincées sous sa tête et tu commences à battre en retraite à reculons vers la porte.

Dehors, un chien aboi*, ta fille ouvre un œil, puis deux, te vois, te souris, commence à te balancer son doudou et à se mettre debout dans son lit.

Et merde, putain ! 

* variante : le parquet grince, tu trébuche sur la coccinelle restée dans le passage, le voisin perce un trou, le livreur sonne à l’interphone, une porte claque, le micro-ondes sonne, un oiseau chante, quelqu’un pète…

Moment EMP du parent n°2 :

Tu es maman au foyer et tu es au bout de rouleau ; c’est bien simple, tu ne te souviens plus de la dernière fois où  tu as pu aller faire pipi tranquille en jouant à candy crush, tu te nourris exclusivement du yaourt 0% parce que tu n’as pas le temps de cuisiner (et que de toutes façons, tu ne peux pas manger sans qu’un mini être humain demande à goûter, à grimper sur tes genoux ou à ce qu’on lui essuie les fesses) et tu n’as plus aucun sujet de conversation potable en société depuis que DPA, DME et PESN ont remplacés PIB, TGV et MST dans ta conversation. D’ailleurs, tu n’as plus de moments en société, ça tombe bien.

Ou bien, tu es une maman qui bosse et tu es au bout du rouleau ; ton chef t’a pourri toute la semaine avec ses tableaux de suivi et ses rapports flash, la RATP a fait grève et tu t’es fait engueulée par la directrice de la crèche parce que tu es arrivée à la bourre un soir sur deux  et tu as du prendre un précieux RTT pour emmener ton enfant chez l’allergologue à cause de ces foutues graminées.

C’est l’heure de la sieste et cette fois, c’est décidé, tu vas consacrer ce temps béni à TON bien-être : tu vas faire une sieste, ou lire un bon bouquin, ou prendre un bain, ou papoter au téléphone avec une copine.

Après des efforts plus ou moins intenses et plus ou moins prolongés selon le profil du ou des nains en ta possession, la Graal est atteint : l’enfant DORT ! Et de préférence, dans son lit, parce que s’il dort en écharpe ça ne compte pas, tu ne peux pas VRAIMENT faire ce que tu veux (parole de mum qui est allée aux toilettes avec bébé en écharpe).

Tu sais maintenant que tu disposes d’un temps plus ou moins long, toujours selon le profil de ton nain, pour te détendre et récupérer un peu de force avant les épreuves de la fin de journée : ça va de 2 à 3 heures pour les petites veinardes qui ont interdiction de me parler, à 20 minutes pour celles qui sont dans la période du sommeil instable méga relou. Mais même si c’est 20 minutes, ce seront 20 minutes utilisées à bon escient, pour recharger son réservoir de maman… Ah, c’est vrai, la machine est terminée, je vais étendre le linge sinon il va être tout froissé et je vais devoir le repasser. Et Papa Ours qui n’a pas vidé le lave-vaisselle comme promis! Bon, je le fais en vitesse parce que sinon bébé Carrousel va être dans mes pattes pour le faire et je ne voudrais pas qu’elle s’éborgne avec les couteaux. Oh putain, la déclaration d’impôts, merde ! Je l’ai laissée trainer sur le buffet et elle a été recouverte de courrier à traiter entre temps,  et bien-sûr la date limite est aujourd’hui. Ca me fait penser, est-ce que j’ai renvoyé les feuilles de remboursement pour la kiné respiratoire? Je le fais vite, on a plus un rond sur le compte, ça nous fera du bien. Bon je me dépêche, après je me détends un peu et quand Bébé Carrousel se réveillera, on ira se balader parce que sinon la fin de journée va être galère… Ah, mais quand est-ce que je vais préparer son repas du coup ? Elle va être hystérique de faim quand on va rentrer du parc, je n’aurais jamais le temps de lui faire cuire ses légumes… Allez, vite je lui fais une jardinière en vitesse ! Bon, alléluia, je me prends une petite douche et je file à la sieste…

OUINNNNNNNNNNNNNNNNNNN

Et merde, putain !

Moment EMP du parent n°3 :

Le moment EMP n°3, c’est tous les trucs qui auraient pu arriver n’importe quand, mais qui bizarrement arrivent pile au pire moment.

Tu n’as pas pris de vacances depuis 8 mois puisque tu reviens d’un an d’absence, tu as réservé une semaine dans un mobil-home dans le sud pour un rein, ça fait une semaine que tu te casse la tête sur les valises, tu pars demain, tu récupères ta fille à la crèche et elle a la varicelle/scarlatine/rougeole/les oreillons… Et merde, putain !

Tu changes une couche explosive, tu tiens les pieds en l’air d’une main, tu fais tomber ton coton, tu te baisses pour le ramasser, ta fille décide à ce moment-là de faire pipi en jet sur toi, tu glisses dans ta précipitation pour attraper une serviette, tu te cogne la tête sur la table à langer, le flacon de liniment se répand au sol, et tu te rends compte qu’il n’y a plus de couches… Et merde, putain !

Tu as invité des amis chez toi pour la première fois depuis la naissance de ton enfant, tu t’amuses tellement que tu te couches à 2 heures du matin en priant pour que ta fille dorme un peu plus tard que d’habitude le lendemain, 5h02 elle pleure… Et merde, putain !

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Tu vas chercher ta fille à la crèche après une journée de boulot, tu penses à la journée de demain où tu dois animer une réunion à 9h devant 15 personnes et où Papa Ours doit intervenir en urgences chez un client, tu pousses la porte et sur le tableau d’affichage est écrit « grève générale demain, section des bébés fermée »… Et merde, putain !

Et vous, c’est quoi vos pires moments EMP ?  #EMP

9 réflexions au sujet de « Les moments « Et merde, putain !  » du parent »

  1. Pour le moment EMP de la couche explosive, je pourrais rajouter : … et bébé met ses mains sur ses fesses pleines de caca puis les porte à sa bouche avant que j’aie eu le temps de l’en empêcher car je tenais ses jambes d’une main, le coton de l’autre…

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      1. Grave ! Vécu il y a peu. Ça m’a amusée ton concept de l’EMP car du coup j’ai repensé à plein de moments comme ça, qui font rire a posteriori mais pas trop sur le moment. Genre aussi le super repas que je lui ai mitonné pendant une heure, et ma fille qui préfère terminer les restes d’un plat tout préparé… Ou l’étrange loi qui veut que ce soit toujours les plus beaux habits qui se retrouvent tâchés dès le premier jour, voire la première heure, par du débordement de couche 😉

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  2. #EMP
    Nous sommes en février, il est 7h45 du matin, l’heure où te devrais déjà être arrivé chez l’assistante maternelle mais tu pars à peine de chez toi.
    Tu descends les escaliers. Tu ouvres la porte de chez toi. Il pleut. Et fort en plus.
    Tu portes ton bébé coeur et sa capuche de travers, ton (gros) sac à main, le sac à langer, ton sac avec ton repas dedans. Toi-même tu ne sais pas comment rien ne tombe.
    Mais tu te dis que tu as de la chance d’avoir des clés de voiture qui n’ont pas besoin d’être manipulées pour ouvrir la voiture.
    Tu cours jusqu’à la voiture garée dehors en essayant d’éviter les gouttes de pluie.
    Tu arrives à la voiture, tu tires la poignée pour l’ouvrir.
    Raté, les clés sont restées en haut sur la table.

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